"
Le cousin" , 1er roman de
Michèle Aubrière, psychanalyste, n'est malheureusement pas né d'une pure imagination, il repose sur sa propre histoire. Cela rend la lecture d'autant plus intense mais ne fait que renforcer le nombre de viols des femmes dans la sphère familiale.
La petite Camille est heureuse de voir arriver son cousin, celui qui va venir aider son père au garage et qui va donner un peu de vie dans cette maison qui est devenue bien triste depuis la mort de son frère. La petite Camille est en admiration et goûte aux joies du jeu, des chahuteries avec son cousin jusqu'au jour où celui-ci ne voit plus sa cousine comme une petite fille mais comme un objet pouvant assouvir ses pulsions sexuelles.
C'est une histoire qui ne suscite malheureusement plus de nos jours la sidération, l'étonnement extrême, car ce sont des faits qui ne sont pas isolés et qui se déroulent dans notre pays, dans notre région, dans notre ville, dans notre cercle amical ou familial.
Mais on ne lit pas ce genre de roman pour y trouver de l'originalité, du suspense, des rebondissements, on le lit pourquoi ? je ne sais pas, pour savoir ? pour comprendre ? pour... ?
Toujours est-il que dans celui-ci on comprend comment tout bascule et tout se bouscule dans la tête de Camille.
Rien d'étonnant lorsque l'on sait que l'auteur est psychanalyste .
On voit en tant que lecteur, tout comme la petite
Camille D ailleurs, le danger, l'escalade des gestes de ce cousin et on assiste à tout cela sans rien dire tout comme,là encore, cette petite Camille qui ne dit rien .
On comprend bien, avec souffrance et effroi, le mécanisme, l'enchaînement de ce qui se joue dans l'esprit de Camille.
Bien des années plus tard, l'auteur se libère d'une certaine façon en écrivant ce roman mais cette libération reste sans aucun doute bien incomplète, mais comment peut-il en être autrement ?
Merci à babelio et aux belles éditions des femmes.
Antoinette Fouque pour l'envoi de ce roman