Pierre Assouline – "Une question d’orgueil" – Folio, 2010 (ISBN 978-2070459636)
En fait de roman, il s’agit d’une interprétation propre à l’auteur de ce qui fut «l’affaire Georges Pâques», ce haut fonctionnaire français, exerçant auprès de l’OTAN, qui fut démasqué en 1963 comme espion à la solde de l’URSS, à laquelle il fournissait des renseignements depuis 1943, soit une vingtaine d’années.
L’aspect le plus surprenant de cette affaire résidait sans doute dans l’impossibilité de soupçonner le moins du monde ce Georges Pâques de sympathie pour l’idéologie communiste marxiste, lui qui se réclamait d’une profonde tradition catholique. La thèse communément admise fut qu’il avait agi par anti-américanisme viscéral, ou encore sur la base de ses convictions pacifistes.
Assouline tente ici de justifier une autre thèse, qui ne contredit pas les précédentes mais pourrait s’y adjoindre, celle d’un orgueil démesuré, ce brave Georges Pâques étant convaincu de pouvoir à lui seul influer sur ce qu’il était convenu de nommer alors «l’équilibre de la terreur» entre «les deux Grands» à savoir les USA d’un côté, l’URSS de l’autre. L’intérêt est aujourd’hui bien faible, tout ce contexte ayant disparu depuis la chute du mur de Berlin en 1989, mais ce n’est pas la seule faiblesse de cet ouvrage. En effet, l’auteur pêche non seulement par le peu d’informations nouvelles qu’il est en état d’apporter, mais aussi et surtout par sa propension à ne parler finalement que de lui-même.
Décevant.
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