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Maria Antónia Câmara Manuel (Traducteur)Michel Chandeigne (Traducteur)Patrick Quillier (Traducteur)
EAN : 9782729113001
127 pages
Editions de La Différence (02/03/2000)
4.44/5   9 notes
Résumé :
« Eugénio de Andrade est l'un des rares poètes portugais contemporains à avoir imposé sa singularité, à avoir traversé la galaxie Pessoa sans demeurer dans la dépendance de ce fabuleux champ d'attraction mentale. » André Velter, Le Monde.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Jamais la lumière ne sera plus belle que dans son ombre. Tel est le chant du poète portugais Eugénio de Andrade. Une poésie de chaleur et de parfums enivrants, de citronniers et de lauriers en fleurs. Des poèmes courts et lumineux, tels des rayons de soleil, viennent frapper notre esprit. Nous sommes invités au voyage et c'est une explosion de couleurs dans nos yeux. le bleu infini du ciel et de l'océan, le sable fin, les falaises qui vont de l'ocre au rouge sang. Toute la générosité du Portugal est là. Il nous suffit de mordre aux fruits de son été.

"Avec le soleil grimpant aux arbres,
sans retard
le matin s'élancera plus pur
et pourra se boire."

Rares sont les poésies si sensorielles, qui ne se nimbent pas de mystère mais chantent la beauté pure, la fulgurance de l'instant. Désir d'arbres et de caresses, tout ici est sensualité et pulsion de vie. La poésie devient brûlante comme un après-midi de juillet, urgente comme si la mort allait venir.

"Les doigts jouent avec la lumière de mars
la mort n'a pas de prise sur le corps
lorsqu'on tient le soleil endormi dans ses bras."

Puis lentement, au fil des pages, cet été de la jeunesse et du corps cède la place à la douce nostalgie de l'automne. C'est un peu d'ombre qui s'étend sur le sable et sur le coeur des hommes, mêlant le goût des pommes sures à celui des regrets. Avant l'hiver, le temps est venu d'une solitude douce-amère. "Dans les cours de l'automne la nuit a déjà lâché ses chiens" écrit le poète.

"La poussière; peu à peu nous brûle
la voix; et fuit ainsi
le goût de porter à la bouche
la lumière mise à nu.
Ce qui manque ici ce sont des bras ouverts
au fond de l'eau; une ardeur dans la cendre."

"Le poids de l'ombre" est un recueil de la maturité, certes, mais qui nous invite à revivre les joies simples de l'enfance et les emportements de l'amour. La vie passe aussi vite qu'un été nous souffle Eugénio de Andrade. C'est pour cela qu'il faut en saisir chaque petit grain de lumière et le garder.



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«Faire d'un mot une barque, c'est là tout mon travail.»
J'ai aimé me faire embarquer par les mots d'Eugénio de Andrade, lumineux, sensuels, comme la caresse du soleil sur la peau, chantant nos éphémères victoires sur « le poids de l'ombre ».
« la mort n'a pas de prise sur le corps
lorsqu'on tient le soleil endormi dans ses bras »
Ses poèmes sont concis, ils paraissent simples, clairs, mais ça ne les empêche pas je trouve d'être évocateurs et suggestifs, de vibrer en nous. Eugénio de Andrade aime le silence et sait l'intégrer dans le coin des mots. Et ses silences gardent la trace d'une réalité intangible, indicible, celle dont nous parlent le chant des oiseaux.
« Maintenant les oiseaux reviennent, sur les branches
hautes ils sont la matière
la plus proche des anges
- et moi, j'oserais les toucher,
faire d'eux le poème? »
Avec l'hiver bien sûr, le poids de l'ombre se fait plus lourd, les « voix où le soleil pourrit » se font plus fortes. Une bonne saison finalement pour se réfugier dans la lumière chaude qui reste malgré tout la dominante de ce recueil.
Merci GéraldineB pour cette belle découverte !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
J'inventerai le jour où avec toi
et l'automne j'irai courir par les rues.
La lumière que nous foulons est si parfaite
qu'elle ne peut mourir, comme ne meurt
l'éclat du regard qui t'a vu te dévêtir.
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Je ne sais si je t’écoute ou si seulement
la monotonie des grillons envahit la maison.
Un jour je serai moi-même ce chant,
le corps délivré, semblable
à la musique qui des cordes se détache.
L’air est mon élément, l’air.
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Je viens à la fenêtre pour regarder les cèdres
une dernière fois cet été ;
tu dors encore ; le jour se lève
dans la rumeur lointaine des sonnailles ;
ils se font plus proches, les sentiers
lents de l'automne,
les écharpes de brume,
le ciel brouillé au ras des collines.

p. 85
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J’entends courir la nuit par les sillons
du visage - on dirait qu’elle m’appelle,
que soudain elle me caresse,
moi, qui ne sais pas encore
comment assembler les syllabes du silence
et sur elles m’endormir.
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XII


Tu peux me confier sans crainte
Les menues besognes matinales.
Laisse faire les nuages,
La poussière ardente par-dessus les toits,
Les marteaux de la tristesse sur la table.
Mon pays s’étend de juin à septembre
Avant la première neige appelle-moi.
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Video de Eugénio de Andrade (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eugénio de Andrade
EUGÉNIO de ANDRADE - Poeta português
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