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3.77/5 (sur 21 notes)

Nationalité : Portugal
Né(e) à : Funchal , le 23/10/1930
Mort(e) à : Cascais , le 23/3/2015
Biographie :

Herberto Hélder de Oliveira, né le 23 novembre 1930 à Funchal (Madère), est un écrivain et poète Portugais.


Source : wikipédia
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Bibliographie de Herberto Helder   (11)Voir plus

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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
“- Si je le voulais, je deviendrais fou. Je connais quantité d'histoires terribles. J'ai vu beaucoup de choses, on m'a raconté des cas extraordinaires, moi-même... Enfin, parfois je n'arrive plus à mettre de l'ordre dans tout cela. Parce que, vous savez, on se réveille à quatre heures du matin dans une chambre vide, on allume une cigarette... Vous voyez ? La petite lumière de l'allumette redresse soudain la masse des ombres, la chemise tombée sur la chaise prend un volume impossible, notre vie... vous comprenez ?... notre vie tout entière est là, comme... comme un événement excessif... Il faut y mettre de l'ordre très vite. Heureusement il y a le style.”
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Herberto Helder
TRIPTYQUE

III

Toutes les choses sont table pour les pensées
où je façonne ma vie de paix
sous un poids intime de joie comme dans une existence de main
qui se referme purement sur l’épaule.
- Auprès de choses magnanimes faites d’eau
et d’esprits,
auprès de maisons et de bûches se consumant tout en douceur,
d’herbes et de hauts vaisseaux - mes pensées surgissant
avec une lenteur d’antan, une saveur
de terre vieillie et de pain journalier.

Et à chaque minute la créature
bienheureuse de l’amour, la nue créature
de mon histoire de désir,
s’ouvre entière en moi comme un temps,
une simple pierre,
ou une naissance d’animaux à un endroit en mai.

Elle explique tout, et sa venue à moi –
telle des parois blanches s’élevant
ou des tours joués aux doigts surpris des enfants -
c’est la rondeur de vivre
avec ses rythmes saccadés et antiques.
Tout est blé qui nourrisse et elle
est le blé des choses,
l’ultime sens de ce qui survient à l’intérieur des jours.
J’attends chacun de ses moments
comme on attend la percée des mûres
et la douce folie des raisins sur le monde.
- Et le reste, c’est un sommet occulte,
un lait et une envie de chanter.


– Herberto Helder, in “A colher na boca” («La cuiller à la bouche»), 1961


Traduction libre: Creisifiction

TRÍPTICO

III

Todas as coisas são mesa para os pensamentos
onde faço minha vida de paz
num peso íntimo de alegria como um existir de mão
fechada puramente sobre o ombro.
– Junto a coisas magnânimas de água
e espíritos,
a casas e achas de manso consumindo-se,
ervas e barcos altos – meus pensamentos criam-se
com um outrora lento, um sabor
de terra velha e pão diurno.

E em cada minuto a criatura
feliz do amor, a nua criatura
da minha história de desejo,
inteiramente se abre em mim como um tempo,
uma pedra simples,
ou um nascer de bichos num lugar de maio.

Ela explica tudo, e o vir para mim –
como se levantam paredes brancas
ou se dão festas nos dedos espantados das crianças –
é a vida ser redonda
com seus ritmos sobressaltados e antigos.
Tudo é trigo que se coma e ela
é o trigo das coisas,
o último sentido do que acontece pelos dias dentro.
Espero cada momento seu
como se espera o rebentar das amoras
e a suave loucura das uvas sobre o mundo.
– E o resto é uma altura oculta,
um leite e uma vontade de cantar.

– Herberto Helder, in “A colher na boca”, 1961.


..
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"C’est pourquoi nous mourons dans la bouche
l’un de l’autre. C’est pourquoi
nous nous diluons dans l’arc de l’été, dans la pensée
de la brise, dans le sourire, dans le poisson,
dans le cube, dans le lin,
dans le moût ouvert
- dans l’amour plus terrible que la vie."
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Herberto Helder
TRIPTYQUE
II
Je ne sais pas comment te dire que ma voix te cherche
et mon attention commence à fleurir, quand vient la nuit
splendide et vaste.
Je ne sais que dire, quand longuement tes poignets
se parent d’un éclat précieux
et tu frémis comme une pensée éclose. Quand,
cultivé le champ, ondule le seigle précoce mû
par le pressentiment d’un temps lointain,
et dans la terre mature les hommes entonnent la vendange
-je ne sais pas comment te dire que des centaines d’idées,
à l’intérieur moi, te cherchent.

Quand les feuilles de la mélancolie retombent avec les astres
à côté de l’espace
et le cœur devient semence inventée
dans sa profonde obscurité et son tourbillon d’un jour,
tu t’empares des routes de ma solitude
comme si toute la maison s’embrasait campée dans la nuit
-Et alors je ne sais que dire
près de la coupe en pierre de ton silence novice.
Quand les enfants se réveillent effarés dans les lunes
qui s’engouffrent parfois au milieu du temps
-je ne sais pas comment te dire que la pureté,
à l’intérieur de moi, te cherche.

Tant que dure le printemps, j’apprends
les trèfles, l’eau surnaturelle, le léger et abstrait
écoulement du temps-
et je pense pouvoir dire quelque chose de raisonné,
mais quand l’ombre s’abat de la courbe affamée
de mes lèvres, je sens qu’il me manque
un tournesol, une pierre, un oiseau – quelque chose
d’extraordinaire.
Parce que je ne sais pas comment te dire sans miracles
qu’à l’intérieur de moi, c’est le soleil, le fruit,
l’enfant, l’eau, le dieu, le lait, la mère,
l’amour,

qui te cherchent.



TRÍPTICO
II
Não sei como dizer-te que minha voz te procura
e a atenção começa a florir, quando sucede a noite
esplêndida e vasta.
Não sei o que dizer, quando longamente teus pulsos
se enchem de um brilho precioso
e estremeces como um pensamento chegado. Quando,
iniciado o campo, o centeio imaturo ondula tocado
pelo pressentir de um tempo distante,
e na terra crescida os homens entoam a vindima
— eu não sei como dizer-te que cem ideias,
dentro de mim, te procuram.

Quando as folhas da melancolia arrefecem com astros
ao lado do espaço
e o coração é uma semente inventada
em seu escuro fundo e em seu turbilhão de um dia,
tu arrebatas os caminhos da minha solidão
como se toda a casa ardesse pousada na noite.
— E então não sei o que dizer
junto à taça de pedra do teu tão jovem silêncio.
Quando as crianças acordam nas luas espantadas
que às vezes se despenham no meio do tempo
— não sei como dizer-te que a pureza,
dentro de mim, te procura.

Durante a primavera inteira aprendo
os trevos, a água sobrenatural, o leve e abstracto
correr do espaço —
e penso que vou dizer algo cheio de razão,
mas quando a sombra cai da curva sôfrega
dos meus lábios, sinto que me faltam
um girassol, uma pedra, uma ave — qualquer
coisa extraordinária.
Porque não sei como dizer-te sem milagres
que dentro de mim é o sol, o fruto,
a criança, a água, o deus, o leite, a mãe,
o amor,

que te procuram.


Traduction: Eduardo Reis
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Et voici, tout ce passé pur du temps
se réveille, tandis que je respire sous la lumière.
Se réveille pénétré de douleur, en un
puissant délire et la lumière immense - alors je sais.
Écoutez : voici le pays où je sens
une gerbe de sel, la terre putride.
J'aime la pénombre d'un visage, la blancheur
étale d'un sourire au sein de l'eau
profondément oublieuse - je sais
tout, tout.
Que rien n'existe et que les choses naissent au toucher
de ma main inondée.
Et l'espérance est nécessaire tandis qu'on meurt,
et qu'il nous reste sous le ciel ce champ qui se consume précieusement.

p. 121
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Incertain grandit un poème
dans les désordres de la chair.
Il monte sans mots encore, purs plaisirs et férocité,
peut-être comme du sang
ou une ombre de sang irriguant l'être.
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Clairs sont les enfants, comme des chandelles sans vent,
leur cœur brise le monde aveuglément.
Et j'aime à les surprendre dans la lente griserie de mon poème,
dans l'effroi des jours, lorsque
en leur âme les parcs semblent plus grands,
que les eaux troubles touchent
aux confins d'éternité.
Les enfants créent. Ce sont là les espaces
où naissent leurs arbres.

p.69-71
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Ma tête tressaille de tout l’oubli.
Je cherche à dire comme tout est autre chose.
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« Le miroir est une flamme coupée, un astre / Un enfant éternel y demeure, dans ces enclos d’air illuminé / Où nous vivons. Du dehors, la houle vivace des parcs monte aux brisants / Des fenêtres »

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Je parle si doucement qu’à peine je distingue
la nuit sur la terre
de ma gorge où vont les animaux
lentement inspirés.
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