L'imparfait du genre ? Quesako ?
Un étudiant passionné d'orchidées qui visite un parc botanique.
Une bataille de boules de neige, Pierre et Nono.
Un groupe de musique dans un bar, Maxime, chanteur et bassiste, Patrick, guitariste, Zep, batteur, avec Emilie "Mimi" comme spectatrice.
Un marathon, Ludo.
Foxtrot India Tango autorisé à l'atterrissage, Luce.
Une voix off.
Ma curiosité est aiguisée. Quel est le lien entre tous ces personnages et ces scènes disparates ?
Le décor est planté.
Nous sommes à l'Hôtel de police de Lyon, dans un « groupe de la section criminelle », dirigé par Luce, commandante, la quarantaine, ravissante blonde aux cheveux longs, secondée par Daniel, la calvitie naissante, assistée de trois jeunes, Maxime, major, et les brigadiers, « Mimi » - petite brune au style androgyne, limite gothique, ceinture noire de krav maga -, Ludo « marathon man ».
Le cadavre d'un jeune étudiant, Martial Montel, mort des suites de violents coups à la tête assénés avec un outil de jardin, vient d'être découvert dans une allée d'un parc botanique, le mode opératoire du crime est similaire à celui employé pour Julien Parret, décédé trois semaines auparavant.
De ces faits divers va découler une enquête protéiforme palpitante qui va nous balader dans la région lyonnaise, des quartiers chics aux lieux de villégiature, d'un bar interlope « le camaïeu » à une « cage aux folles » …, et nous faire rencontrer tout un panel de personnages, certains assez surprenants comme Graziella Gardel ou Ludivine Laurent, jeune psychiatre spécialisée dans le suivi des transgenres…
Une fois que nous sommes en route, nous ne pouvons plus lâcher l'affaire.
Mais, l'intérêt de
l'Imparfait du genre ne s'arrête pas à cette intrigue bien menée, qui n'est qu'un prétexte pour nous inciter à une vaste réflexion :
« Souhaiter un futur qui ne se conjugue plus à
l'imparfait du genre ».
Merci à
Nicolas Amiot et
Jean Marc Lionnet de m'avoir permis de sortir de mes sentiers battus du roman intimiste classique, pour me dépayser dans tous les sens du terme, genre polar, genre transgenre, mauvais genre, et au sens propre, par la visite de la région lyonnaise où je n'ai jamais mis les pieds.
Lecture plaisante, pleine de spontanéité et de fraicheur, qui démontre que des pépites se cachent hors des maisons d'éditions qui ont pignon sur rue.
J'ai été très touchée par la mise en scène des univers personnels des auteurs, à travers leurs hobbies, leur playlist, leurs goûts…
Certains dialogues avec des clins d'oeil à des sketches ou des références littéraires sont très réussis.
Et, j'ai été très amusée par la mise en abime p. 169 :
« - D'ailleurs, je dois passer à la bibliothèque dire bonjour à mes copines qui me conseillent en polars. En fait, c'est surtout mon pote JM le spécialiste. Il lit plus de 200 bouquins par an. Il joue de la batterie également et a aussi fait de l'avion à une période».
J'espère avoir le plaisir de découvrir bientôt une nouvelle enquête de la commandante Luce Riffard et ses fidèles coéquipiers.