Moi, je veux mourir sur scène. Devant les projecteurs...
Terribles et touchantes paroles de cette magnifique chanson de Dalida qui exprime tout le désarroi d'une star qui refuse d'abdiquer dans l'anonymat et de perpétrer le métier qu'elle adore jusqu'au bout de sa vie.
Dalida, SÉRAPHINE la connaissait bien.
Elles étaient même amies car elles ont arpenté les scènes de France et de Navarre durant des années à chanter et à faire danser leurs publics dans des salles combles.
SÉRAPHINE, le soleil, l'astre lumineux, le jaune incandescent, le canari jaune, tous ces surnoms qui l'ont suivis tout le long de son chemin vers le succès.
Mais à 47 ans et une nouvelle génération de chanteuses naissante, elle n'est plus dans le coup. Son imprésario, BERNARD, la pousse pourtant à remonter sur scène uniquement pour la pompe à fric, mais la Diva n'en peut plus.
À l'extérieur, elle brille de mille feux; à l'intérieur, le feu l'a consumée.
Lorsqu'un soir de gala, elle veut en finir avec cette vie qu'elle déteste désormais, car privé de l'homme qu'elle aimait et lassée d'un métier auquel elle a pourtant tout donné, elle est subitement enlevée et mise en captivité dans un lugubre sous-sol.
Elle pensera à un coup de pub de son imprésario pour relancer sa carrière, mais l'auteur de l'enlèvement, un homme au comportement plus qu'étrange, semble plutôt lui vouer une admiration sans bornes.
Quel est le véritable dessein du ravisseur et qu'adviendra-t-il de notre chanteuse populaire aux cheveux dorés?
VINCENT DELAREUX m'a totalement happé avec ce roman
L'IDOLE.
Je n'ai presque pas lâché le livre une seconde tellement je voulais savoir ce qu'il se passerait entre ces deux personnages.
Son écriture est fluide, légère et rythmée.
L'essentiel du récit est basé sur les discussions entre la star lumineuse et son kidnappeur, mais cela ne gâche en rien la qualité du texte. Que du contraire.
Le style est très réaliste, voire cynique sur le monde du show-business principalement.
L'auteur aborde finement la psychologie des personnages.
Avec SÉRAPHINE, il dépeint la vérité sur ce qu'elle est réellement et le personnage médiatique qu'elle est devenue. On ressent sa détresse, sa colère et ses angoisses. Malgré son caractère capricieux, on ne peut que ressentir de l'empathie envers elle.
Idem avec le ravisseur qui, avec un lourd passé et à sa manière, nous donnera aussi quelques larmes aux yeux.
Les dialogues sont truculents. de vraies joutes verbales et les clashs fusent.
Ca part dans tous les sens et c'est jouissif.
L'écrivain, hormis le côté showbiz, va aborder des thèmes plus difficiles comme la relation avec Dieu, le deuil, la mort, la solitude, les douleurs du passé, mais toujours avec un ton léger qui ne tombe pas dans le pathos.
VINCENT DELAREUX nous offre un récit très psychologique où il explore les failles et les angoisses d'un quidam ou d'un personnage ultra médiatisé. Avec une écriture moderne et un style très incisif et cynique, on termine ce livre avec beaucoup de questions existentielles alors qu'on pensait lire un simple thriller.
Excellent moment lecture.