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Marie-Thérèse Cuny (Collaborateur)
EAN : 9782915056495
188 pages
Oh ! éditions (18/01/2007)
3.72/5   86 notes
Résumé :
"Je tiens depuis deux mois. J'ai déjà perdu presque dix kilos. Il faut que tout ce que j'avale dans la journée tienne dans un bol. On peut y mettre une tranche de jambon, trois haricots verts et un yaourt. Si le contenu dépasse le bol, c'est une catastrophe. Et je ne sais plus où j'en suis. " Justine raconte comment, à 14 ans, elle a commencé un régime "pour être belle" et a été prise dans une spirale infernale qui lui a fait perdre 36 kilos. Hospitalisée, à bout de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Cet ouvrage est un témoignage. Il ne faut pas en attendre autre chose. Il n'a pas de visée thérapeutique si ce n'est pour l'auteure elle-même. Ce n'est pas un ouvrage scientifique. Il s'agit simplement d'une personne qui raconte ce qu'elle a vécu. Ceci étant dit, le livre de Justine n'a certes pas de visée thérapeutique mais il m'a fait un bien fou en tant que personne qui vit dans sa chair et dans son âme les affres des troubles du comportement alimentaire. Il n'y a aucun mot qui puisse exprimer pleinement ce qu'on vit quand on souffre de ces maladies mais Justine parvient à s'en approcher, elle pose des mots, incomplets certes, mais si sincères, si intimes… Entre ce texte et moi, lectrice malade, s'est instauré un lien puissant et délicat à la fois, un sentiment de sororité, la conviction que Justine et moi nous comprenons, que nous ne sommes pas seules. Bien sûr, chaque malade vit différemment sa pathologie et celle-ci prend des formes différentes selon les individus mais il y a tout de même beaucoup de traits communs, des souffrances partagées, des peurs et des doutes que seules les personnes malades peuvent connaitre. Je pense que cette lecture peut être bénéfique également aux familles de malades et même aux soignants. En effet, les TCA, et tout particulièrement l'anorexie, malgré toutes les études menées, conservent une part de mystère insoluble, ces maladies portent en elles un côté contre-nature absurde (renoncer à satisfaire un besoin primaire est en soi absurde et pourtant…) et même les spécialistes peinent encore à les expliquer et à les traiter. du coup, ce genre de témoignage ne peut que les aider à essayer de comprendre, de dessiner les contours de ces maladies aberrantes et puissantes et ainsi être en mesure de mieux aider leurs patients.

Comme chaque témoignage sur ce sujet, le livre de Justine m'a rappelée que je n'étais pas seule. L'anorexie, bien que très médiatisée (et pas de bonne façon), est une maladie rare, souvent les malades se sentent isolés et incompris. Avec ces quelques pages, Justine dit « tu n'es pas seule, je te comprends, je sais ». Et ça fait du bien. Ce type de témoignage a aussi pour qualité de donner du courage pour continuer de lutter, non pas forcément pour guérir, mais pour vivre. Ce livre incite à se battre pour vivre parce que Justine est inspirante par sa volonté d'essayer de lutter, de vouloir s'en sortir. Mais je ne dirai pas que ce livre incite à se battre pour guérir. En tout cas, pas moi. Après des décennies de cohabitation avec les TCA, entre périodes où la maladie s'exprime pleinement et d'autres où elle se met en sommeil, je n'y crois plus vraiment, je doute qu'on se sorte réellement de ces pathologies. Ces maladies ont ceci de sournois et de cruel qu'on les hait et qu'on les aime en même temps. Comme le disait Nicole Desportes dans son remarquable témoignage « c'est une des seules maladies dont on garde une nostalgie ». Lorsque je termine la lecture de ce genre de témoignage, j'ai toujours la même question qui vient me chatouiller l'esprit. Ces ouvrages, leurs auteurs les écrivent quasiment toujours lorsqu'ils sont sur le chemin de la guérison, ou bien lorsqu'ils se pensent guéris. Mais, moi aussi, dans le passé, lorsque la maladie se mettait en sommeil, j'ai cru que c'était fini jusqu'à ce qu'elle se réveille. Alors, je ne peux m'empêcher de me poser cette petite question : et après ? Est-ce que Justine (et les autres) a rechuté ? Est-ce qu'elle a encore parfois ce serpent (Justine visualise sa maladie comme un serpent, moi c'est une pieuvre) dans sa tête qui vient lui susurrer de mauvaises pensées ? Repense-t-elle parfois avec nostalgie à sa maladie ? Justine, qu'es-tu devenue ?
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Bon livre, très intéressant, nous décrivant le parcours de Justine, de l'anorexie, à la boulimie, puis la guérison…

J'ai en revanche été choquée de la toxicité de la famille, point qui est, à mon goût trop peu dénoncé.

En effet, les parents de Justine traitent, au départ, celle-ci de Miss olida, en raison de son surpoids. Justine décide alors de commencer un régime, ce qu'ils ne manquent pas de moquer, encore une fois. Puis ils ne cessent de la descendre lorsqu'elle traverse l'anorexie et la boulimie. Des petites piques incessantes, une manipulation terrible. "Tu vas mourir d'une occlusion intestinale", etc...

On voit aussi une négation de la souffrance de l'intéressée. Lorsque Justine fait un malaise qui l'effraie (et vu la description il y a de quoi), Mme lui dit qu'elle devait simplement être déshydratée.
Mme fait aussi la jalouse quand Justine arrive davantage à se confier à une mère anonyme sur internet qu'à elle-même. Ce qui n'est, au final, guère étonnant. Autre exemple : on propose à Justine de reposer la sonde nasogastrique pour éviter de nouvelles crises de boulimie, les parents, bien entendu, refusent. Pourquoi ? Parents ou pas, pourquoi refuser un traitement, bien que déplaisant, censé aider leur enfant, alors que l'enfant lui-même exprime le besoin de le retrouver ?

Là où j'ai halluciné, c'est qu'on installe Justine dans le garage, pour "faire de la place au bébé". Non, mais c'est du délire, là ?!
Et le bouquet final, les reproches des parents et de la petite soeur à la fin du livre, en mode "Justine tu nous en a vraiment fait bavé avec tes conneries, on ne savait plus quoi faire ouin ouin ouin." C'est assez subtil comme perversité, les parents qui maltraitent leurs enfants mais se posent, encore et toujours en éternelles victimes. Je trouve dommage que Justine, dans son récit, se pose à ce point en responsable de tout ce qui arrive. Bien que les TCA sèment le chaos dans la sphère familiale, et que la souffrance des proches est réelle, il ne faut pas oublier que la personne est MALADE. On l'oublie bien vite, je trouve, avec le récit de Justine, qui passe, souvent pour la sale gamine de la famille qui pèse sur le quotidien de "pauvres parents" désespérés : ce n'est pas de sa faute.
Mais alors la fin, retourner à ce point la situation en accusant (encore) Justine de tout ce qui est arrivé, et dire à quel point eux, surtout, en ont souffert, c'est d'une méchanceté et d'une perversité incroyable.

Bref, absolument ahurissant de méchanceté, de cruauté, d'irresponsabilité.

Un livre passionnant qui décrit bien les difficultés rencontrées dans la maladie, mais qui met aussi l'accent, involontairement, sur la toxicité familiale et ses conséquences.
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Ce matin j'ai décidé d'arrêté de manger est un roman autobiographique écrit par Justine alors qu'elle a 17 ans. Disponible en format broché aux Editions OH ! pour 14,90€ ainsi qu'en format poche aux Editions Pocket pour 5,95€, cette autobiographie raconte le combat que cette adolescente a mené contre l'anorexie.

C'est un livre qui a beaucoup fait parler de lui et dont j'ai beaucoup entendu parler. Je ne sais pas ce que Justine est devenue aujourd'hui mais j'espère qu'elle est parvenue à se tirer définitivement des griffes de cette maladie.
C'est toujours compliqué de chroniquer une autobiographie car cela peut donner l'impression que l'on juge le vécu de la personne. J'ai trouvé ce roman touchant et mature. Mature dans le sens où l'on sent que cette jeune fille, quand elle l'écrit, a beaucoup mûri et a beaucoup réfléchit à la situation. L'anorexie est une maladie qui me touche de prêt et c'est une maladie perverse dans le sens où la personne devient totalement différente de ce qu'elle est réellement. Justine le dit elle-même : elle a été odieuse avec sa famille, manipulatrice et a honte de ce qu'elle a fait. Elle comprend et accepte que la maladie ait joué un rôle dans son comportement tout en gardant sa part de responsabilité. Et j'ai trouvé ça très mûre de sa part.
Pour l'écriture de ce roman, Justine s'est confrontée aux regards de sa famille, à leurs remarques, à leur vécu. Elle a conscience que l'enfer qu'elle a vécu, elle l'a imposé à sa famille. Ce n'est pas l'autobiographie d'une jeune fille qui dénonce tout ce qu'elle a pu subir alors qu'elle était malade. Au contraire : elle dénonce les rouages de la maladie tout en gardant sa part de responsabilité.

C'est un roman fort, sans tabou, qui montre le versant anorexique et le versant boulimique. Qui montre aussi comment le médical apparaît brutal dans ces conditions. Elle transmet avec justesse dans quelle spirale elle a été malgré elle entraînée, les évènements qui, pour elle, ont été déclencheur de ceci, les remarques blessantes de sa famille aussi. Mais elle remercie aussi les gens qui lui ont permis de sortir de là.

J'ai trouvé ce roman vrai et juste quant à la maladie. L'enfer dans lequel elle était plongée mais aussi l'enfer qu'elle a malgré elle fait vivre à sa famille. Et sans s'apitoyer sur son sort, toujours en gardant sa part de responsabilité, elle raconte ce qu'elle a vécu pour témoigner aussi de cette maladie, incompréhensible pour l'entourage.
Un roman fort que je ne peux que recommander.
Lien : http://freelfe.blogspot.fr/2..
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Justine raconte que lors de son adolescence, elle a voulu perdre du poids car elle se trouvait trop grosse, pour ressembler à toutes ces filles que l'on voit à la télévision. Sa perte de poids considérable l'amène à tomber dans une période infernale d'anorexie-boulimie. Tout au long de ce livre, elle raconte son combat pour lutter contre cette maladie.

le roman m'a beaucoup plu car il parle d'une histoire vraie, il explique très bien le parcours de Justine qui a eu du mal à s'en sortir. Cette maladie est souvent critiquée mais les gens ne savent pas vraiment de quoi ils parlent, ils ne le vivent pas.

le livre est très émouvant, Justine se livre à un témoignage qui lui sert de thérapie, il met en garde les lecteurs contre cette terrible maladie, il nous renseigne sur ses causes, ses conséquences et les symptômes.


Pour finir, ce livre raconte aussi beaucoup les histoires de famille entre Justine et ses parents, ce qui peut-être décourageant car le but de cette histoire est le combat de Justine contre l'anorexie.


Je conseille ce livre à toutes les personnes souffrant d'anorexie, mais aussi à ceux qui veulent s'informer sur cette maladie.

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En collaboration avec le médecin qui l'a suivie durant ces années de calvaire,Justine relate son expérience avec une justesse rare.
Loin des clichés véhiculés par les médias et sans langue de bois, ce livre, parfois dur, aborde l'anorexie avec intelligence.
Accessible, il permet d'en apprendre plus sur cette maladie grave (hélas très répandue), et peut s'avérer une aide précieuse pour les proches des malades, auprès desquels il est difficile de trouver sa place.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"le serpent gagnait toujours. Il avait toujours le mot de la fin et Justine demeurait muette. Je ne parvenais même pas à lui rétorquer que je devais manger pour rester en vie. "
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J'étais devenue cette forme sans forme, il fallait m'arrêter... Oui, mais si j'arrêtais, j'allais regrossir. Et la peur de regrossir était plus forte que la peur d'en mourir.
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L'anorexie- boulimie tue. Arrêt cardiaque le 17 juin 2006, elle avait dix-sept ans. Comme moi.
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