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Flexible droit peut, par certains passages, apparaître comme un premier exercice académique de jurisfiction. Carbonnier prolonge l'expérience à titre posthume avec l'aide d'Anne Teissier-Ensminger.

Ce maître de conférences en droit public invente un Empire belge, né de la Révolution féminine, dirigé par la Grande Bergère, où les hommes sont réduits au statut de "larbins". Le système juridique qui le structure esquisse par la fable quelques mouvements du droit contemporain : complexification, feminisation,etc.

Professeur de droit privé, Remy Cabrillac explore le monde des enseignants chercheurs de cette discipline et de ses soeurs.

Samuel Corto, avocat puis magistrat par la voie de l'intégration, conte le monde de la magistrature, ses hiérarchies et ses petites mains, pas toujours tremblantes.

Écho à "L'homme sans qualités" de Musil, ce roman pousse à l'extrême l'entrelac de références plurielles (littéraires, philosophiques et de théorie du droit). Son auteur est avocate. La théorie générale du droit ainsi que la difficulté de l'acte de juger occupent une place importante dans ses romans. "La fille sans qualités" confronte une jeune juge à l'inadéquation des fondements et des catégories du droit à la réalité sociale qu'ils prétendent saisir.

Corpus delicti est un roman d'anticipation juridique. L'auteur conçoit un système juridique fondé sur la "Méthode", détaché de tout enracinement théologique, économique et démocratique. La recherche de la "vie la plus longue et la moins détraquée possible" conduit à un contrôle permanent des corps.

Avocat, Von Schirach puise dans son expérience pour donner aux "Coupables" une figure humaine et une qualification juridique.

Ooops ! V. Supra !

Co-écrit avec Eva Joly, "Les yeux de Lira" utilisé le médium du thriller pour écrire et décrire ce qui ne peut se dire ou s'entendre sur l'intrication des sphères politique et financière ainsi que la détresse, voire le dénuement, de la justice.

Comme son titre l'indique, il ne s'agit pas d'un roman mais d'une anthologie. La sélection des morceaux porte l'empreinte de son auteur. La référence s'impose.

Emmanuel Carrère se saisit de la figure du deuil. Il se veut messager de "l'intime douleur" des proches. Parmi ces vies, il y a celle d'Etienne Rigal, magistrat unijambiste, personnage bien réel, "petit juge d'instance qui a fait bouger la loi et la jurisprudence" avec Juliette, sa pair(e). Merveilleux ouvrage où la saisine de la Cour de Justice de l'Union apparaît comme une aventure palpitante et où l'auteur fait passer quelques idées de nature à bousculer les idées reçues. Est ainsi mise en question la pertinence de la distinction ordre public de direction/de protection : un ordre public de protection qui ne permet pas de protéger le justiciable en situation de faiblesse ne mérite-t-il pas une béquille ? L'ordre public n'est-il pas un et indivisible ?