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Critiques de Patrick Pécherot (243)
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Hével

Cette histoire qui se déroule dans le Jura en 1958, période de la guerre d’Algérie, est racontée par Gus en 2018. Le style est déroutant au début du livre, frôlant le langage “San Antonio”, avec des négations excluant le ne, mais on comprend vite qu’il s’agit du langage oral d’un entretien avec un écrivain. À partir de faits concrets et plausibles, la narration dérive entre le réel et l’imaginaire expliquant le titre Hével qui signifie en hébreu réalité illusoire. Gus est maintenant âgé et ses souvenirs sont fluctuants. Son camion de fret navigant entre les barrages de la gendarmerie en période où sévissent FLN et OAS, a embarqué Pierre un mystérieux personnage qui va conduire l’intrigue. Un livre original que l’on lit d’une traite.
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Hével

Il est des livres qui vous emportent, dont on ne sort pas indemne, celui-ci en fait partie. L’auteur reconstitue à merveille l’ambiance de la fin des années cinquante, sur fond de guerre d’Algérie dont il fait revivre par touches, sans prêchi-prêcha convenus et moralisateurs, les drames des acteurs, de chaque côté de la “ligne de frontˮ. Il n’y a pas de salauds mes des gens, souvent modestes, pris dans le tourbillon de “l’histoireˮ et des ses sinistres contradictions. Sous des dehors de “roman noirˮ, une magnifique tranche de destinées humaines que l’auteur habille de compassion et de sollicitude. Emouvant en diable.
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Hével

Livre dans la série noire de Gallimard mais nous ne sommes pas dans un polar mais dans la réalité crue des années 1958, en pleine guerre avec l'Algérie et un racisme primaire, viscéral et glaçant. L'histoire de Gus qui fait le chauffeur avec André, vie difficile, un camion bringuebalant, le bon vouloir des patrons et quand Gus dans une rixe contre un Arabe, se blesse au bras, leur travail est en jeu car il ne peut plus aider au déchargement. C'est Pierre, un étranger, enfin, presque, qui va venir les aider. Et puis il y a Simone, patronne de café, la petite amie occasionnelle d'André, histoire que Gus jalouse au fond de lui. Car Gus rassemble tous les pires sentiments de l'Homme, mais hélas, avec bonne foi et le "mais qu'est ce que vous auriez fait à ma place". Car il y a de la veulerie, de la solitude, de la camaraderie, de la jalousie, de la haine, le racisme lié totalement à cette époque où l'on entendait les récits des tortures de cette guerre. Le tout mêlé à un paysage âpre du Jura pendant l'hiver, montagne froide, petits chemins neigeux, des couleurs vert sapin, noir, bleu nuit, blanc éclatant et ...la proximité avec la Suisse. Je vais ajouter une écriture formidable, très travaillée mais si évidente, où l'on y sent incroyablement l'époque, le terroir, la gouaille sans un seul mot d'argot. Difficile de ne pas être bouleversée, sans pour cela dire que j'ai totalement aimé car si ce roman se lit d'un trait, il reste au fond de soit une vraie amertume quand on l'a terminé.
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Hével

C'est un livre aussi foutraque que sympatoche...

Des laissés pour compte,

des gens qui fuient,

des algériens,

des français,

un peu d'humanité, même quand la vie pousse au meurtre,

une de ces femmes qui attendent leur homme, le seul,

mais que tous les hommes espèrent...



Un polar qui peut se lire sans honte et sans laisser le moindre regret de l'avoir lu...

C'était ma première expérience de lecture d Patrick Pécherot, à qui je reproche son titre Hével, qu'il traduit par réalité illusoire, alors que le sens est Souffle...
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Hével

En janvier 1958, Gus et Maurice se la jouent Salaire de la peur discount en convoyant des cageots de légumes et diverses marchandises industrielles à travers le Jura dans un camion fatigué. Janvier 1958, c’est aussi le cœur de la guerre d’Algérie. La Bataille d’Alger s’est terminée, mais les fellaghas tiennent le maquis et profitent de bases arrières en Tunisie et au Maroc. Côté armée française la gégène tourne encore. En métropole, y compris dans ce Jura pris dans la glace et la neige, des heurts entre bons français et ouvriers algériens ont lieu et virent régulièrement à la ratonnade. Gus et Maurice le voient et Gus y participe même un peu. Et puis il y a Pierre, le vagabond sans passé qui croise le chemin des deux camionneurs. Soixante ans après, Gus se confie à un journaliste sur cet hiver 1958 et sur un meurtre oublié et qui aurait à son goût dû le rester.

Nouvelle période pour Patrick Pécherot après ses romans sur la France de la première moitié du XXème siècle et Une plaie ouverte, qui prenait place durant la Commune. Ce qui ne change pas, par contre, c’est le plaisir de la langue, le désir de Pécherot de coller au parler populaire de l’époque qu’il décrit, et aussi, surtout, sa façon de jouer avec les apparences et d’aller chercher sous la pellicule du visible les vérités dissimulées et complexes. Ainsi joue-t-il ici du contraste entre le récit de Gus, personnage double, brave gars d’apparence, peut-être plus retors en fait, et ceux de Pierre et Simone qui révèlent peu à peu une autre histoire dans l’histoire. Une autre histoire qui est en fait l’histoire centrale, celle autour de laquelle Gus tourne sans vouloir réellement la mettre en lumière avant d’avoir pu se justifier.

Ce faisant, Patrick Pécherot livre là un roman d’aventure, sorte de road-movie glacial dans des villes mornes, et un roman historique qui dit avec subtilité les tensions qui agitent les populations qui vivent le conflit à distance, qui le payent par la mort de leurs proches de l’autre côté de la Méditerranée ou parce que de ce côté-là ils incarnent à leur manière l’ennemi invisible qui se cache là-bas. Surtout il dit la nature fluctuante et protéiforme de la vérité. Et la vérité qui prend peu à peu forme ici à travers les récits croisés des personnages a cela d’intéressant que, jusqu’au bout, elle n’apparaîtra justement que comme une vérité parmi d’autres et donc, aussi, à sa manière, un mensonge parmi d’autres quand bien même en émergent des faits tangibles.

Bien mené, bien écrit et intelligent, Hével confirme s’il en était encore besoin à quel point Pécherot est aujourd’hui le meilleur écrivain français de roman noir historique.


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Hével

Gus et André parcourent le Jura dans leur camion de transport routier aux pneus encore plus usés qu'eux et les regards toujours tournés vers l'essieu de leur bahut fatigué. Nous sommes en 58 et les tensions en Algérie poussent leurs ramifications dans l'hexagone. Les haines, les trahisons, les suspicions empoisonnent le climat. La rencontre avec un inconnu en cavale va précipiter le cours des choses.



Le bandeau publicitaire m'a fait hésiter, partagé entre la crainte ("Le meilleur polar de l'année" pour François Busnel) et l'espoir ("Prix Marcel Aymé").

Une fois la dernière page tournée, mon sentiment reste mitigé.

Embarqué par moments lors de passages franchement réussis, mais vaguement agacé aussi par un procédé usé jusqu'à la corde (le récit-confession brouilleur de pistes) et par des tics d'écriture ("Le ciel s'était fait couette", "ils étaient canadiennes et blousons fourrés", "il devenait (..) docks brumeux, ruelles suintantes...", "noueux comme racines", "on se sent plénitude", "je suis terre et boue", "les terres ici étaient de résistance"...



Il Jura, mais un peu tard.
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Hével

« Hével : en hébreu tardif, réalité éphémère, illusoire, absurde ». le roman démarre avec cette prémisse, mettant en garde le lecteur sur l'exactitude d'un récit livré par Augustin, dit Gus, à un journaliste, longtemps après les faits. Passeurs sous l'Occupation allemande, résistants à leur heure, deux routiers trimballent dans leur camion un passager clandestin, Pierre. Son arrivée inopinée mais préméditée viendra chambouler le quotidien pépère de Gus et André. Avec comme fond de scène, le conflit avec l'Algérie, l'intégration difficile des Algériens débarquant dans les hameaux français et le passé jamais si lointain, nos routiers seront confrontés de nouveau à leurs démons personnels.

De la gouaille argotique du narrateur à l'embrouillamini de l'intrigue, j'avoue avoir eu quelque difficulté à suivre le fil de l'histoire. Il me manque probablement des références locales et historiques pour bien apprécier le propos de l'auteur, dont j'avais lu précédemment avec bonheur Les brouillards de la butte.

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Hével

Un livre qui se lit rapidement. Je suis mitigé à la fin de ma lecture. J'ai aimé le style du livre avec Gus qui s'adresse au journaliste lors de la narration de son histoire. Par contre, certains personnages ne sont pas assez approfondis. Bref, j'ai trouvé ce récit plutôt irrégulier.
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Hével

A l'inverse de Taipo, j'ai beaucoup aimé ce 1er livre d'une série que j'essaierai de lire ,concourant pour les Ancres Noires 2019 du Havre.

L'histoire se déroule pendant la guerre d'Algérie : deux hommes Gus et André se démènent au volant d'un vieux " citron"pret à rendre l'âme pour dégoter du frêt ,afin non pas de vivre mais survivre.Une solide amitié soude les deux hommes jusqu'au jour où l'arrivée d'un passager clandestin va semer la Zizanie ,détruire petit à petit leur amitié. Au travers l'histoire l'auteur a très bien retranscris cette page de notre histoire où le racisme qui régnait à cette époque entraînait souvent de graves rixes allant jusqu'à la mort.

J'ai été rapidement immergée dans l'ambiance et l'atmosphère quelque peu glauques à certains moments.La gouaille argotique et populaire et cette façon d'interpeller le lecteur m'ont plu et m'ont vu sourire ,ce petit côté Frederic Dard est sympa.Un auteur que je vous invite à découvrir. ⭐⭐⭐⭐
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Hével

Patrick Pécherot nous conte par mille chemins détournés, les souvenirs d'une histoire assez banale sous fond de tensions inter communautaires, durant la Guerre d'Algérie en 1958. Émotionnellement, c'est grâce à l'écriture, les descriptions, le ressenti, que l'on vibre, l'histoire en elle-même, ne m'a pas emmené pas bien loin, c'est assez plat.
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L'affaire Jules Bathias

Valentin, à l'occasion d'un devoir de classe, poursuit l'arbre généalogique commencé par son père avant la mort de ce dernier. Sous un nom, Jules Bathias, mort en novembre 1917, un point d'interrogation. Qui était donc cet arrière-arrière grand-père? Un voleur, une victime, un déserteur??? Valentin mène l'enquête...



Un secret de famille, un ado pas très bien dans ses baskets qui s'accroche à la vérité, même si elle doit faire mal, rien de bien original dans ce roman... Les personnages sont bien marqués (les gentils, les pourris) et après avoir tourné la dernière page, une seule question me turlupine : comment cet ancêtre peut-il être l'arrière-arrière aïeul de Valentin, puisqu'il ne semble pas avoir eu de descendance??? Il va falloir que je relise le début, j'ai dû rater quelque chose...
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L'affaire Jules Bathias

Policier historique et réaliste voila des termes qui définiraient très bien ce petit roman de Patrick Pécherot. L'histoire est plaisante et nous tient en haleine durant toute sa lecture. Les personnages inventés sont vivants pour le lecteur car Patrick Pécherot n'a pas hésité à nous les faire découvrir page après page. Le récit ne croule pas sous les actions et péripéties, mais s'approche ainsi beaucoup mieux de la réalité quotidienne et non du sensationnalisme : c'est un véritable atout. Ne croyez pas vous ennuyer pour autant durant la lecture car Patrick Pécherot a choisi le juste milieu.

Dommage que l'on retrouve certains stéréotypes pour l'avancée de l'enquête : la sœur de Léa journaliste, la tante de Valentin qui travaille au Ministère de la Justice…
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L'affaire Jules Bathias

Ici le héros, un jeune un peu timide, décide de faire son arbre généalogique. Il retrouve celui que son père, mort il y a quelques années, avait commencé et s'interroge sur un certain Jules Bathias. C'est son arrière-arrière-grand-père et il est mort en 1917, pourtant son nom n'est pas sur le Momument aux Morts du village et un secret semble l'entourer. Il aurait été arrêté pour vol puis serait allé au Front, mais qu'en est-il exactement ? Etait-il un voleur et un lâche comme semble le savoir Arthur, le fils du Maire et son ennemi juré ? Heureusement autour de lui plusieurs personnes sont prêtes à l'aider..





Bien que ce soit un roman pour la jeunesse, le thème traité (la Première Guerre mondiale) l'est avec finesse et sérieux, et le ton léger et humoristique cohabite avec les révélations les plus dures. Décidément les livres de Pecherot sont toujours de bonnes surprises !
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L'affaire Jules Bathias

Le thème principal est une enquête sur un ancêtre et sur la première guerre mondiale.

Mais on aborde aussi le thème du harcèlement dans cette histoire.

Pour les lecteurs de 5e/4e et même pour les faibles lecteurs de 3e.

C'est assez bien fait et on déroule le fil du mystère peu à peu, le présent et le passé se mêlent, les personnages sont sympathiques.

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L'homme à la carabine

La Bande à Bonnot vue de manière originale, à travers le destin de son plus jeune membre, André Soudy, à peine 20 ans. Un roman-collage, comme dit la 4e de couverture, car la narration n'est pas linéaire, digresse, propose des points de vue différents, évoque ceux que l'aventure des bandits tragiques inspirera plus tard. Mais qui était André Soudy et pourquoi a-t-il choisi la voie de la violence ?
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L'homme à la carabine

La bande à Bonnot vue à travers le regard du plus jeune, André Soudy. Enfant malheureux et miséreux, exploité par ses patrons succéssifs, tuberculeux, il rejoint la bande. Il est vite dépassé par ce qui se trame, mais préfère être en rebellion qu'en esclavage. Malade, il ne pourra fuir longtemps, ni résister comme ses camarades. Il sera exécuté.

Un livre qui m'a malgré tout beaucoup touché, surtout une fois fait le calcul ce l'âge de Soudy : il était plus jeune que moi au moment de son exécution. Pécherot ne le victimise pas, mais essaie de comprendre comment il a pu en arriver à rejoindre Bonnot.

Une lecture glaçante tout de même : j'y ai retrouvé des traits de notre société actuelle ; on comprend mieux pourquoi tant de jeunes basculent dans la violence.
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L'homme à la carabine

Il y a quelque chose d’enfantin dans la photo d’André Soudy qui orne la couverture du roman de Patrick Pécherot. Dans la manière de tenir la carabine et de mettre en joue le photographe, dans le manteau trop grand. Le regard de Soudy, pourtant, est sérieux. Du genre à effrayer le chaland, ou plutôt sérieux comme un enfant qui joue à être Billy le Kid ? On comprend que cette image et les autres photos d’André Soudy qui illustrent ce livre, issues de la même série ou d’archives policières, aient fasciné Patrick Pécherot.

Qui est André Soudy, l’homme à la carabine de la bande à Bonnot, guillotiné à 21 ans un matin froid d’avril ? Et comme cet homme, ce gamin, qui penche la tête sur les photos, Patrick Pécherot aborde l’histoire de biais. À travers le destin d’André Soudy, enfant pauvre devenu à 11 ans garçon d’épicerie, condamné à la prison pour vol de sardines avant de rejoindre la bande à Bonnot, l’auteur fait non seulement le portrait sensible d’un gosse rétif à toute autorité et d’une sensibilité exacerbée, mais aussi d’un milieu et d’une époque, de ces anarchistes illégalistes et des bas-fonds parisiens.

Patrick Pécherot multiplie les angles de vue qui permettent de dresser une biographie non pas romancée mais à laquelle il confère une véritable émotion en se glissant dans la peau de l’homme à la carabine. On est donc tour à tour Soudy, à la première personne, Soudy dans le regard de Pécherot examinant les photos, des flics ou de ses complices, Soudy dans la postérité – et pour cela Patrick Pécherot peut convoquer Brassens, Calet ou Arletty.

En nous attachant à la personne de ce gamin rongé par la tuberculose, la syphilis, un amour déçu et l’injustice que la vie réserve à ceux qui ne sont pas nés du bon côté du manche, il offre un magnifique portrait d’un homme courant vers la mort avec tristesse et joie mêlées dans un monde injuste mais bien plus fort que lui et ses amis.

Ce roman en forme de patchwork servi par un travail toujours aussi exceptionnel sur la langue de la part de Patrick Pécherot se révèle tendre, violent, désabusé et ironique à la manière du testament d’André Soudy :

« Moi, Soudy, condamné à mort par les représentants de la vindicte sociale dénommée justice, considérant et attendu qu’il est de mon devoir de faire part au peuple conscient et organisé du détail de mes volontés dernières :

1° Je lègue à Monsieur Etienne, ministre de la Guerre, mes pinces-monseigneur, mes ouistitis et mes fausses clés pour l’aider à solutionner et à ouvrir la porte du militarisme par la loi de trois ans ;

2° Mes hémisphères cérébraux au doyen de la faculté de médecine ;

3° Au musée d’anthropologie, mon crâne et j’en ordonne l’exhibition au profit des soupes communistes ;

4° Mes cheveux au Syndicat de la coiffure et des travailleurs conscients et alcoolisés, lesquels cheveux seront mis en vente, dans le domaine public et ce, au bénéfice de la cause et de la solidarité ;

5° Enfin, je lègue à l’anarchie mon autographe afin que les prêtres et les apôtres de la philosophie puissent s’en servir au profit de leur cynique individualité. »


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L'homme à la carabine

C'est à travers l'histoire d'André Soudy que l'on découvre la bande à Bonnot, bande de malfaiteurs anarchistes qui a semé le trouble dans les années 1910.

Le personnage principal, jeune et malade, est un garçon plutôt attachant. Malgré sa jeunesse, il a déjà un regard désabusé sur la société dans laquelle il vit.



Quelques photographies d'André Soudy viennent émailler le récit ainsi que quelques considérations personnelles de l'auteur. Ces photos servent de base pour mieux cerner cet individu complexe. Leur commentaire constitue le gros de la première partie qui décrit l'apogée de la bande à Bonnot. Dans ces passages, on se rend compte de l'attachement voire de la tendresse que l'auteur éprouve pour l'homme à la carabine. Quelques scènes où André Soudy parle à la première personne viennent compléter cette introduction. La suite du roman décrira le procès intenté à l'Homme à la carabine et à ses comparses, jusqu'à son dénouement mortel.



Le fil du roman est plutôt difficile à suivre car un certain nombre de personnages apparaît dès les premières pages, parfois appelés par leurs noms et/ou prénoms, parfois appelés par leurs surnoms. Le fait que certains personnages portent le même nom ajoute encore à la confusion. La chronologie n'est pas linéaire. Une nouvelle page nous gratifie parfois d'un flashback (en italique dans le texte), suivie de la mention intérieur/extérieur jour/nuit qui rappelle un script de film. Loin d'être suffisantes à la compréhension, ces en-têtes nous préviennent juste que nous sommes face à une ellipse de temps et de lieu importante, et qu'il va falloir faire attention à tous les détails pour comprendre le contexte et les personnages impliqués dans l'action.



L'auteur s'attarde davantage sur l'idéologie du mouvement anarchiste que sur les faits qui lui sont reprochés. La dimension romantique de ce perdant magnifique (comme le décrit la quatrième de couverture) le fascine. Malheureusement pour le lecteur ignorant tout du sujet du roman, les crimes ne sont que très légèrement esquissés. On en apprend à peine assez pour se faire une idée de l'état d'esprit d'André Soudy quand il les commet.



La lecture de l'Homme à la carabine est difficile parce qu'elle suppose une connaissance importante de la bande à Bonnot. Malgré les morceaux de fiction introduits par l'auteur, celui-ci s'attache à rester le plus réaliste possible en utilisant même du vocabulaire désuet, qui n'aide pas à la compréhension de l'ouvrage. A l'évocation de certains lieux connus, on ne peut qu'admirer le travail de l'auteur pour restituer l'atmosphère de l'époque. Ces quelques passages où le contexte nous apparaît clairement rendent le reste du livre d'autant plus frustrant.
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L'homme à la carabine

Dans les années 1910, la bande à Bonnet fait beaucoup parler d'elle. Parmi ses membres, André Soudy est le plus jeune. Malingre, tubard, émotif, c'est celui qui tenait la carabine sur la photo..



L'auteur a souhaité évoquer la bande à Bonnot en parlant plus précisément de Soudy. Texte libre, extraits de journaux et d'audience, références à des écrivains qui ont publié sur le sujet (Aragon, Colette, Boris Vian,...). Cet essai n'est ni un roman, ni une biographie, plutôt un puzzle dont on doit reconstituer les morceaux.



J'apprécie beaucoup Patrick Pécherot, aussi bien "Tranchecaille" que sa trilogie sur Paris parue en Série noire, c'est pourquoi j'ai immédiatement pris ce livre. Je dois dire que je me suis perdue dans ces chapitres qui, en ne voulant pas être linéaires, m'ont semblé bien labyrinthiques !



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L'homme à la carabine

une biographie de André Soudy, surnommé "l'homme à la carabine " , son nom ne dit pas grand chose mais si on vous dit qu'il côtoyais Bonnot et sa bande, là on voit .



André est passé par de petits boulots avant de faire le grand saut dans le banditisme; il n'a pas eu de sang sur les mains comme il aime à le rappeler; qu'à cela ne tienne, il finira quand même sur l'échafaud, condamné par ceux qu'il honnissait, sur l'hôtel de la réussite des nantis .

La gouaille de Pécherot nous fait entrer de plein pied dans l'histoire de ces anarchistes du début du 20ème siècle autant que ses descriptions des lieux et des personnages.



Comme souvent dans la littérature de l'auteur, on retrouve les mêmes thèmes: le combat du bien et d mal, les "petites gens" contre les capitalistes.



Lecture parfois complexe car l'auteur fait des allers-retours dans le temps, passant de 1912 à 1968 et incluant des célébrités en devenir mais encore inconnues dans les années 20.

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