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Citations de Natsume Soseki (666)


» "À coup d'absolu, l'autre jour, tu as tenu des raisonnements compliqués. Mais il n'y a aucune nécessité que tu entres dans ton absolu, en t'embarrassant de tant de complications. Il suffit que tu te laisses absorber comme ça par les crabes. Tu n'auras aucune souffrances à endurer. Prendre d'abord conscience de l'absolu, ensuite saisir l'instant où cet absolu se mue en relatif et y découvrir l'unité des deux : c'est à se rompre les os, non ? De toute façon, on n'est même pas sûr qu'un homme en soit capable."
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Je repose la tête sur le rebord de la baignoire et je laisse flotter mon corps allégé dans l'eau transparente, là où la résistance est la moindre. Mon âme commence à ondoyer mollement comme une méduse. Si telle était la vie, comme elle serait agréable ! Je débloque le verrou du discernement et je tire le loquet de l'attachement. Advienne que pourra, me dis-je en me confondant tout entier avec le bain. En flottant, on échappe aux souffrances de la vie. Abandonner son âme flottante au flux, n'est-ce pas plus précieux que de devenir un disciple du Christ ?
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Natsume Soseki
Lumière éteinte
Du ciel limpide une étoile se détache
Et entre par la fenêtre
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J'avais le sentiment d'être comme une bière éventée, en l'observant ainsi, de dos.
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Pour parvenir au cimetière, il faut faire le tour du temple principal à droite, puis obliquer le long d’une allée vers la gauche. À l’entrée s’élève un ginkgo fantôme. Si j’écris « ginkgo fantôme », je précise qu’il ne s’agit pas là d’une de mes inventions. Dans les environs, tout le monde connaît le ginkgo fantôme du temple Jakkô-in. Au demeurant, malgré cette appellation de « fantôme », j’ai du mal à croire, compte tenu de sa taille, que quoi que ce soit ait pu se métamorphoser en un arbre aussi énorme. Ce ginkgo est véritablement gigantesque. Pour faire le tour du tronc, il faudrait bien trois hommes se tenant par la main. En principe, à cette époque, il aurait dû être entièrement défeuillé et ses branches nues auraient dû gémir sous les rafales du vent d’hiver ; mais cette année, le temps était resté si exceptionnellement chaud que toute la partie supérieure de l’arbre était encore étoilée de jolies feuilles dorées. Si l’on se tenait au pied du ginkgo et qu’on lève la tête vers la cime, on aurait dit que, baignées dans un doux soleil, des masses de nuages d’or scintillaient comme des écailles de tortue. C’était une vision éblouissante. Et, même s’il n’y avait pas de vent, des fragments de ces nuages ne cessaient de choir tout doucement. Bien sûr, les feuilles de ginkgo sont si fines et si légères que leur chute ne produit aucun son. Chacune des feuilles met un temps très long à effectuer sa descente. Entre leur départ de la branche et leur arrivée sur la terre, parfois tournées vers le soleil, parfois protégées de la lumière, les feuilles se parent de toutes sortes de teintes différentes. Les variations lumineuses qui les touchent n’affectent en rien leur dégringolade nonchalante. Cette débâcle étincelante s’accomplit avec une grâce et une opulence telles que les feuilles, dirait-on, jouent à faire durer leur vol le plus longtemps possible.

C’était bien là la véritable tranquillité – car il est faux de considérer que la tranquillité n’est qu’une absence de mouvement. Il faut qu’un élément unique se meuve à l’intérieur d’une vaste zone de calme pour comprendre vraiment ce qu’est le calme. En outre, il faut que cet élément en mouvement ne donne pas une impression trop forte de mobilité – en somme, son mouvement doit avoir l’apparence de la tranquillité – mais il faut aussi qu’il se déplace juste assez pour renforcer le calme environnant : alors, à cet instant précis, s’éprouve l’essence même de la tranquillité. C’était exactement ce sentiment que générait la chute lente des feuilles de ginkgo parmi cette atmosphère paisible, qu’aucun souffle de vent ne troublait. Il y avait tant et tant de ces petits éventails amoncelés depuis des jours et des nuits que la terre brune, au pied de l’arbre, en était presque recouverte. Peut-être les moines jugeaient-ils trop fastidieux de balayer sans cesse le feuillage doré ; ou peut-être aimaient-ils simplement le contempler. Je l’ignore. Je sais seulement que c’était très beau.
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Quand nous sommes descendus du train pour prendre une voiture, le temps avait pris les nuances éclatantes de l'automne. A travers la capote, les montagnes étaient toutes vertes de pluie. Le véhicule des trois hommes se frayait doucement un chemin au milieu de cette verdure en direction du passage pratiqué à travers la roche. L'homme qui menait le pousse, sans sandales de paille ni tabi, foulait pieds nus le sol amolli par la pluie, et tirait la voiture à la force de ses reins, dressé sur la pointe des pieds. Alors, on entendit un chant d'insecte rafraîchissant au pied des susuki qui s'étendaient à perte de vue. Quand leur chant retentit à mon oreille, si aigu qu'il réussissait à vaincre le bruit de la pluie frappant la capote, entraîné par le chant des insectes qui emplissait l'air à l'infini, j'ai imaginé les susuki qui s'étendaient au loin, à une distance si lointaine que mes yeux ne pouvaient les voir. Et il m'a semblé que ce chant symbolisait à lui seul l'automne qui m'enveloppait à présent tout entier.
Au milieu du bleu de l'automne, nous avons découvert des taches écarlates, des amarantes. Près du rouge vif des fleurs, il y avait une sorte d'éventaire à thé, et sur une étagère, on avait mis à sécher des cosses de haricots en branche. Ça et là, on remarquait des fleurs d'un blanc éclatant, sans doute des fleurs de guimauve arborescente.

Extrait de "Une journée de début d'automne"
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Pagode élancée dans le ciel
Et plus haut
Les feuilles mortes que le vent soulève
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Le feu des prunelles
dévore sa silhouette squelettique
Chat amoureux
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Pour vaincre la souffrance, il faut découvrir un plaisir capable de l'emporter sur l'angoisse. Peinture, poésie, théâtre ne sont que les autres noms de ce plaisir dissimulé dans le malheur.
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Voie lactée
Tu tombes du ciel
Et deviens rosée
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J'ai heureusement dépassé le domaine terre à terre de sentiments tels que l'amour ou la passion et,
en aurais-je envie, je ne pourrais plus éprouver
ce genre de souffrance
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En route, je songeai au problème du mariage qu'un jour ou l'autre je devrais affronter, comme l'énigme d'un malheur de la vie.
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Je crois que ce soir, dans le train, je rêverai de ce sourire attristé.
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Dans la cuisine japonaise, qu'il s'agisse de bouillons, de hors-d’œuvre ou du sashimi, tout est fait pour réjouir le regard. Devant un plateau de cuisine raffinée, avant même de prendre ses baguettes, il suffit de regarder les mets disposés et l'on peut repartir sans avoir rien touché : rassasié par le plaisir des yeux, on n'aura pas à regretter d'être venu dans cette maison.
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La vapeur qui remplit la salle, après l'avoir saturée, ne cesse de rejaillir. La lampe diffusait sa pénombre dans la nuit du printemps et irisait l'air de toute la pièce qui vibrait délicatement ; au fond de ces nuées, se dessine peu à peu une figure pâle dont la chevelure noire paraît estompée. Regardez ses contours.
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A qui est-il destiné
Le feu follet allumé par celle qui porte
Un haori en gaze de soie
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La lampe reste allumée
Claire est la chambre
Mais combien longue est la nuit 
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Sous mes yeux près de mon pinceau
Une libellule rouge s'est posée
Quelle âme accompagnait-elle ?
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Vivre grâce au pouvoir de l'argent tout en le méprisant, revient à faire injure aux parents qui ont permis à leur enfant de naître. Si on méprise les hommes d'affaires qui produisent cet argent, la logique voudrait qu'on se laisse mourir de faim. (p. 8)
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Natsume Soseki

Pas une mince affaire
que d'être né homme
crépuscule d'automne
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