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Citations de Natsume Soseki (666)


Voici quelques temps je n'ai plus l'énergie de sortir. La vie a pour moi je ne sais quel goût de mélancolie, et je suis devenu aussi paresseux que mon maître.
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Un jour, tandis que j'étais dans mon bureau, occupé comme d'habitude à confier au papier des choses mélancoliques, un bruit étrange est parvenu à mon oreille.
La véranda bruissait. On aurait d'abord pu croire qu'une femme avançait en retenant le bas de son kimono de soie, mais le froissement de l'étoffe sur le plancher était par trop vif pour un simple bas de robe. J'ai alors comparé ce bruit au crissement des plis de l'ample pantalon que porte le chambellan, lors de la fête des poupées, évoquant le glissement de la soie sur les marches du palais fictif. Laissant mon roman, je sortis sur la véranda, le stylo entre les doigts : le moineau de Chine prenait son bain.
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He was a man who disliked putting his faith in gods, and, as an intellectual, was by nature incapable of doing so. He believed that if people had faith in one another, there was no need to rely on gods. Gods acquired the right to exist only when they became necessary to deliver men from the anguish of mutual suspicion.
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Ah l'amertume des kakis
Étrangers l'un pour l'autre
Comment espérer d'autres rapports
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Or, pourquoi cette absence de souffrance ?
Parce que je contemple ce paysage comme un tableau et que je le lis comme un poème.
Tant qu'on le considère comme un tableau, on ne sera pas tenté de se l'approprier pour l'aménager, y faire fortune en construisant un chemin de fer ...
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Natsume Soseki
Tout artiste est précieux, car il apaise le monde humain et enrichit le cœur des hommes.
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Mon coeur oscille comme une planche de bois sur une grosse vague. J'aimerais me servir de son visage, le faire flotter au-dessous des ces camélias et faire tomber sur lui des fleurs. J'aimerais rendre le sentiment que les camélias tombent pour l'éternité et que la femme flotte sur l'eau pour l'éternité, mais peut on exprimer cela dans un tableau ?
... Mais il n'est pas facile d'exprimer une éternité surhumaine si l'on ne quitte pas l'humanité.
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Je savais très bien que, comme chez une femme, l'humeur de mon frère changeait aussi vite que le ciel. Lui qui était une intelligence, il avait parfois des traits de caractère d'un enfant ingénu ou d'un poète, pur comme le cristal. Tout en le respectant, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il avait des côtés qui pouvaient passer pour risibles.
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Lorsque le mal de vivre s'accroît, l'envie vous prend de vous installer dans un endroit paisible. Dès que vous avez compris qu'il est partout difficile de vivre, alors naît la poésie et advient la peinture.
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Ce qui débarrasse de tout ennui ce monde, où il est difficile de vivre, et projette sous vos yeux un monde de grâce, c'est la poésie, c'est la peinture. Ou encore, c'est la musique et la sculpture.
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Je suis un chat. D'aucuns se demanderont comment un chat peut décrire aussi fidèlement ce qui se passe dans la tête de son maître. Cela n'a rien de difficile pour un chat, car je suis passé maître dans l'art de lire la pensée. Qu'on ne me demande pas depuis quand, cela n'a aucune importance. Je sais le faire, c'est tout. Quand je dors sur les genoux d'un homme, je frotte doucement ma fourrure lisse contre son ventre. Cela produit une sorte d'électricité qui transmet tout ce qui se passe en lui dans mes yeux et ma tête. L'autre jour, alors que mon maître me caressait gentiment la tête, je l'ai brusquement senti se laisser aller à une envie irrésistible : on pourrait faire un gilet bien chaud avec ma peau. J'ai lu instantanément cette idée impensable dans le fond de son cœur, et je n'ai pas pu m'empêcher de tressaillir d'effroi. Ce n'est pas de tout repos.
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La civilisation, de nos jours, consiste à offrir quelques mètres carrés de terrain à chacun et à dire: "Faites ce que vous voulez sur ce terrain, que vous dormiez ou que vous restiez éveillé". Elle entoure de grillages ces quelques mètres carrés en vous interdisant, sous la menace, de faire un pas de plus, mais il est normal que ceux qui jouissaient de la liberté sur ces quelques mètres carrés désirent en jouir aussi au-delà de ces grillages. Les malheureux habitants de ces pays civilisés, du matin au soir, aboient en s'agrippant aux grillages. La civilisation, après avoir fait de chaque individu un tigre féroce en lui rendant la liberté, maintient la paix civile en le jetant dans une cage. Cette paix n'est pas la paix véritable. C'est celle d'un tigre au zoo, qui fixe les visiteurs, le corps tapi. Il suffirait qu'une seule barre de la cage cédât... et le monde serait sans dessus dessous.
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Ma belle-sœur alla vers la balustrade pour contempler le jardin. Au pied d'un tronc de vieux prunier se détachait un buisson d'orchidées aux couleurs d'un bleu-noir profond et l'écorce de l'arbre était émaillée de traînées oblongues de mousse séchée.
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Ce qu'on appelle le plaisir se produit par arrachement aux choses et implique toutes sortes de peines : seuls les poètes et les peintres atteignent à la pureté absolue en saisissant sans détour l'essence de ce monde d'oppositions. Ils savourent la brume, s'abreuvent de rosée, ils apprécient la pourpre et ils discutent l'incarnat, sans jamais se plaindre d'en mourir. Leur plaisir ne s'attache pas aux choses. Ils s'assimilent à elles et deviennent eux-mêmes ces choses. Et lorsqu'ils s'y sont totalement identifiés, ils ne trouvent plus d'espace pour y ériger leur soi, dussent ils passer au crible le vaste monde.
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Natsume Soseki
Voilà je t'ai rasé. Rentre vite et va te faire gronder par monsieur le prêtre.
- Non, je vais d'abord m'amuser un peu pour être félicité.
- C'est ton affaire. Quelle tête de mule, ce gosse !
- Tss ! Tss ! Spatule défécatoire !
- Comment ?
Le crâne bleu s'était déjà glissé sous le rideau et s'éloignait dans la brise du printemps.

(le moinillon utilise comme injure l'un des plus célèbres köan, expressions paradoxales du zen)
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Tout artiste est précieux car il apaise le monde humain et il enrichit le coeur des hommes.

( " Oreiller d'herbe")
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.....La maîtresse des lieux était une femme aux traits accusés, avec des yeux caves, un nez retroussé, le menton pointu et les pommettes saillantes ; il était impossible à première vue de lui donner un âge, tant elle était au-delà de la féminité.
Toutes les faiblesses humaines, aigreur, envie, entêtement, rigidité, doute...devaient avoir pris plaisir à se jouer de ce visage pour lui donner son aspect disgracieux...


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Lorsque le sinistre hiver fut balayé par le vent de l'équinoxe, je contemplai le monde lumineux comme un homme émergeant d'une cave glacée. J'avais au fond la vague impression que ce monde lumineux était aussi prosaïque que l'hiver que je venais de quitter. Mais je n'étais pas assez vieux pour oublier cette sensation agréable que l'on a quand le parfum du printemps paraît s'infiltrer dans les veines à chaque respiration.
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- Nao, ce soir, c'est la première fois que vous me parlez de mourir.
- Oui, c'est peut-être la première fois que mes lèvres le disent, mais pas un jour, dans mon cœur, je n'ai oublié l'idée de la mort. Si vous pensez que c'est un mensonge, ramenez-moi à waka-no-ura. Sans faute je me jetterai dans les vagues pour mourir.
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Vous voulez que je vous lave la tête ?
- Non, pas la tête.
- J'enlèverai au moins les pellicules.
Posant sans scrupule ses dix doigts, dix ongles encrassés, il s'est mis à me masser le cuir chevelu, sans me demander mon avis. Ses ongles se fraient un chemin entre les racines de mes cheveux noirs comme si un râteau géant parcourait à une vitesse diabolique la surface de mon crâne. Je ne sais pas combien de milliers de cheveux poussent sur ma tête. Le barbier me râcle tant et si bien le crâne que j'ai l'impression d'avoir eu tous les cheveux arrachés et que le terrain restant est entièrement labouré d'égratignures, ce qui se répercute en tiraillements jusque dans ma cervelle.
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