Citations de Natsume Soseki (666)
Mon amour a la couleur de la nuit
Couleur des ténèbres
Que vient visiter la lune
Courbettes et risettes -
Du chignon
Glisse un grêlon.
L'automne est là
qui dépose la rosée sur les susuki
Le sentiment qui m'habite
pèse par trop
sur mon coeur
Ah le jeune faon
Il chasse le papillon
Et se rendort
Issa
Je l'ai mis en terre
Là où le vent d'automne
N'atteindra pas son oreille.
Lorsque le mal de vivre s'accroît, l'envie vous prend de vous installer dans un endroit paisible. Dès que vous avez compris qu'il est partout difficile de vivre, alors naît la poésie et advient la peinture.
Quand la difficulté de vivre s'intensifie, l'envie vous prend d'aller ailleurs. Une fois que vous avez compris que la peine est partout la même, alors la poésie peut naître, alors la peinture peut naître.
Dans le sommeil, nul ne peut reconnaître le soi. Et, au moment de l'éveil, personne ne peut oublier le monde extérieur. Entre ces deux domaines s'étend, comme un fil, un monde fantasmatique. Je suis trop nébuleux pour me dire éveillé et trop vif pour me dire endormi. C'est comme si on mélangeait les deux univers de la veille et du sommeil dans un même pichet, en y faisant tourner ardemment le pinceau de la poésie. On estompe la couleur de la nature jusqu'au seuil du rêve et on avance d'un cran l'univers tel qu'il existe vers le pays des brumes. A la force magique du démon du sommeil, on arrondit les angles du réel et sur la surface ainsi ramollie on imprime une pulsation légère et lente.
Tout artiste est précieux car il apaise le monde humain et enrichit le cœur des hommes.
Vent d’hiver
Qui précipite dans la mer
Le soleil couchant
Au cours d'un banquet, le peintre Turner s'exclama devant son assiette de salade : "C'est une couleur rafraîchissante, je l'utiliserai ! ".
Rapide comme une étoile filante, le train m'a déposé sur le quai de la gare de Shhichijô, après avoir parcouru deux cents lieues de printemps. Quand mes talons ont retenti sur le ciment avec un écho frileux, la locomotive a craché de la fumée noire de sa cheminée noire, avant de s'enfoncer dans la nuit avec un grondement.
(Incipit de Le soir de mon arrivée à Kyoto, 1907)
La lampe éteinte
Les étoiles fraîches
Se glissent par la fenêtre
Alors, on entendit un chant d'insectes rafraichissant au pied des susuki qui s'étendaient à perte de vue. Quand leur chant retentit à mon oreille, si aigu qu'il réussissait à vaincre le bruit de la pluie frappant la capote, entrainé par le chant des insectes qui emplissait l'air à l'infini, j'ai imaginé les susuki qu s'étendaient au loin, à une distance si lointaine que mes yeux ne pouvaient les voir. Et il m'a semblé que ce chant symbolisait à lui seul l'automne qui m'enveloppait à présent tout entier.
L'approche de l'automne apporte la rosée
Sur les frêles épis et mon cœur croit mourir
En ce monde flottant
Devenez bonze en chef
Et vous ferez la sieste !
Le temps s'étire
Soirée de pluie printanière
Et moi je songe
Mon intérêt pour «cette femme» s'était estompé, mais je ne voulais absolument pas qu'une intimité naquît entre Misawa et elle. Il s’inquiétait de me voir approcher de la belle infirmière, alors qu'elle lui était indifférente. il y avait là-dessous un combat secret dont nous ne nous apercevions pas. C'était l'égoïsme et la jalousie inhérents à l'être humain. C'étaient deux intérêts qui n'avaient pas de point de rencontre et ne pouvaient se résoudre ni en harmonie, ni en affrontement. Bref, il y avait un conflit de caractère. Ni lui ni moi ne pouvions l'admettre ouvertement.
Après vingt années passées dans ce monde, j'ai compris qu'il valait la peine d'y vivre. Au bout de vingt-cinq ans, j'ai compris que le clair et l'obscur étaient les deux faces de la même lumière, j'ai compris que là où le soleil envoie ses rayons, l'ombre étend sans faute son voile.
Sur l'aile du vent
Légère et lointaine
L'hirondelle