Citations de Michel Déon (526)
Il distribuait à la folie des biens qui ne laissent pas de trace: la générosité, la bonté, le courage, la gaieté, l'intelligence de la vie.
La baguette de fée du romancier abolit les distances et le temps, se joue de la logique et ordonne le hasard. En somme, le roman est la clé de nos songes au prix d'un effort très minime : la lecture.
Lettres de château
Si nous comptons les occasions perdues, la vie semble n'avoir été que ça.
"Hello ! what a lovely day !" que les Irlandais échangent toujours avec le même sourire sous une pluie battante ou dans les rafales de vent glacé (...)
Mais comment se détruit-on le mieux : en bâtissant des songes impossibles ou en brûlant tout ?
La lecture n'est pas un acte facile. Elle exige un engagement, de la solitude, de l'attention, de la curiosité, une disposition d'esprit.
Un homme qui a du plaisir à table et avec les femmes est une des chances de la vie.
L'improvisation est un exercice d'équilibre où l'on risque de trop belles chutes.
Avez-vous remarqué qu'il n'y a d'amitié possible entre un homme et une femme que s'ils ont été amants et ont renoncé une bonne fois pour toutes aux plaisirs vulgaires ? C'est notre cas, n'est-ce pas ?
- Une bonne fois pour toutes ?
- Je n'exclus pas les accidents. Mais les risques sont limités. Je ne sais pas quand nous nous reverrons...
- Vous partez ?
- Aujourd'hui.
Il y a une douceur normande comme il y a une douceur angevine.
Les moeurs aussi ont quelque peu évolué avec l'apparition d'une certaine aisance.Si l'on en est pas encore aux mariages d'amour,les femmes ont conquis quelques droits. On en voit qui accompagnent leurs maris dans les tavernes le soir.
Mieux vaut tuer ses idoles que les laisser ternir.
_"Voilà quelqu'un qui avait peu d'argent et des idées noires toutes les nuits. Au fond, c'est ton rêve. Malheureusement tu as de l'argent et tu éprouves le plus grand mal à t'offrir des idées noires. Il n'y a pas de justice."
Les deuils de l'amitié sont bien plus graves que les deuils de la passion. Ils ne guérissent pas. Un ami n'en remplace pas un autre. Tandis que les femmes...
La lecture n'est pas un acte facile. Elle exige un engagement, de la solitude, de l'attention, de la curiosité, une disposition d'esprit.
(" Parlons-en...")
- Que faites-vous en Irlande ?
- J'attends.
- Mais quoi ?
- Ma propre apocalypse.
- Vous êtes un égoïste.
- Je le suis devenu. Croyez bien que ce n'est pas toujours facile...
Dès que l'on a découvert un premier mensonge, il devient facile, trop facile même de déceler tous les autres.
"Il suffit parfois du plus léger mot pour que notre peine s'apaise quelques heures, cesse de nous brûler."
Maintenant que j'écris cette histoire tandis qu'elle s'achève après un hiver doré, je sais qu'une vérité viscérale a besoin de se faire jour en nous, que seuls certains êtres sont capables de nous l'arracher ou certains signes de la provoquer et qu'il importe de ne pas l'étouffer si l'on ne veut pas être rongé. Elle crée la vie, notre vie, un douloureux enfantement jusqu'à la mort, un mélange de désespoir et d'exaltation sans lequel rien n'aurait de sel.
Le jour de mon départ, nous nous sommes longuement serré la main. Ce n'est pas un de ces imbéciles qui vous broient les phalanges pour vous faire croire à leur franchise. Non il préfère un chaud contact, paume contre paume, l'enveloppante caresse de l'amitié. On ne lui échappe pas. Sa méfiance naturelle une fois évanouie, son regard dit tout. Figurez-vous que je suis très fier de lui avoir plu, d'avoir été, du moins en certaines circonstances, à sa hauteur. Il m'a fait don d'un peu de son courage et auprès de lui, j'ai retrouvé ma qualité d'homme. Naturellement, il était tard aux yeux des autres, aux yeux de Daniel surtout, mais je ne quête plus d'autre approbation que la mienne.