Ludivine Bantigny &
Quentin Deluermoz vous présentent son ouvrage "
Une histoire globale des révolutions" aux éditions La découverte. Entretien avec Rémi Monnier. En partenariat avec Sciences Po Bordeaux et
Sud Ouest.
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une-histoire-globale-des-revolutions
Note de musique : © mollat
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Contrairement à une représentation commune, faite pour absoudre de toute responsabilité les classes possédantes et les partis qui les représentent, les mouvements fascistes ne conquièrent pas le pouvoir comme une force armée s'empare d'une citadelle [...]. Leur conquête et l'exercice du pouvoir ont toujours d'abord été facilités par des décisions et des déplacements politiques, idéologiques et institutionnels.
C'est seulement au terme de cette première étape que le fascisme peut apparaître à la fois comme une alternative (fausse) pour des secteurs divers de la population et comme une solution (réelle) pour une classe dominante aux abois.
“Liberté, égalité, fraternité“ : c'est beau comme devise ; dommage qu'elle soit platonique. (Maxime Lisbonne)
Il fallait injecter de nouveaux formatages et d’abord la grande idée qu’il n’y avait pas d’alternative.
La hargne à s'en prendre au service public et à qui y travaille, les attaques permanentes contre les fonctionnaires, les chômeurs, les précaires, contre celles et ceux qui se battent aussi pour des conditions de vie dignes, c'est le monde renversé, mis à terre : le monde à l’envers.
Ensauvagement : ce mot n'est pas réservé au passé. Il peut tout autant désigner la prédation qui enrégimente le vivant dans la sombre loi du marché. De ce point de vue, le capitalisme a toujours été ensauvagé : ses origines sont tachées de sang.
Son projet [au fascisme] consiste en un corps social extrêmement hiérarchisé, du point de vue de la classe et du genre, normalisé, du point de vue des sexualités, et homogénéisé, sur le plan ethno-racial.
Si le nom de révolution a subi tous les assauts, il importe de revenir à ce que les révolutions ont d’essentiel sur le fond : rupture avec les routines de l’ordinaire, perte de légitimité des pouvoirs en place, extension du politique, effets de dévoilement sur les puissants. La révolution est une manière de rompre avec l’obéissance et l’allégeance.
L’événement révolutionnaire bouleverse le rapport à l’histoire, au passé comme au futur. Car ce qui arrive survient parfois en contradiction frontale avec ce que l’on attendait.
« Comment nous pourrions vivre » : en 1884, un socialiste anglais, William Morris, peintre et poète, imprimeur, enlumineur, traducteur, intitulait de cette façon le discours qu'il prononçait et par lequel il concluait : « Ce n'est pas une revanche que nous désirons pour les pauvres, c'est le bonheur. » Il voulait en finir avec les objets frelatés, succédanés et pacotilles « dont les gens, cessant d'être des esclaves, cesseraient d'être les preneurs ». Il soutenait aussi le droit à la beauté. Qu'on respire. Qu'on retrouve du temps pour des vies accomplies. Qu'on en finisse avec des productions ravageuses, superficielles et inutiles. Qu'on forge des villes et des vies belles, de l'art dans nos rues au lieu de la publicité, de l'espace et des couleurs. Au fond c'est bien de ça qu'il est question : du bonheur.
Impossible de laisser dire, comme l’a fait Richard Ferrand, que les grèves voudraient “conserver des inégalités“ (Ferrand qui parle tranquillement sous le coup d'une mise en examen pour prise illégale d’intérêt…).