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Citations de Lola Lafon (1219)


Ils n’ont pas disparu, ils sont là, les absents. Ils persistent et la trace que laisse leur absence est une question.
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«  L’histoire des juifs d’Europe centrale, je m’en suis écartée à l’adolescence .

J’ai tourné le dos a l’abime . Je ne voulais pas entendre. Pas savoir.

Leurs cauchemars ne seraient pas les miens »
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On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas ; on pourra dire qu’on ne savait pas que faire de ce qu’on savait. On pourra dire l’impuissance qui nous saisit, qui nous écrase, plus on sait et moins on peut.  
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Pourquoi préférer la solitude de l'écriture, pourquoi consacrer tellement de temps à des vies irréelles mais vraies, à des créatures ni mortes ni vivantes?
Ecrire n'est pas tout à fait un choix: c'est un aveu d'impuissance. On écrit parce qu'on ne sait par quel autre biais attraper le réel. Vivre, sans l'écriture, me va mal, comme un habit trop lâche dans lequel je m'empêtre. Il faut parfois rétrécir l'espace pour en entendre l'écho.
Pourquoi écrit-on? Peut-être est-il possible de répondre par la négative: ne pas écrire met à vif toutes les failles, alors on écrit.
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Ce n'est pas ce à quoi on nous oblige qui nous détruit, mais ce à quoi nous consentons qui nous ébrèche.
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L'inquiétude permanente pour la Betty-sans-futur escamotait la question posée par une Betty passée. Betty que tous avaient encouragée à se lancer à la façon d'un petit cheval mécanique. A devenir l'ambassadrice d'une France prestigieuse de cygnes blancs, un modèle d'intégration via la danse classique ; cela valait bien quelques silences. Betty, le pur-sang d'une famille d'éblouis. D'aveugles. Betty qui avait serré les dents et les points jusqu'à sa majorité.
Betty à qui on en voulait comme à une publicité mensongère pour un investissement rentable qui se serait révélé médiocre.
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Le danger avait l'haleine tiède d'un animal assoupi.
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« Je ne veux pas me joindre au troupeau, je ne veux pas me perdre, je ne veux pas m’oublier, je ne veux pas être leur carpette. Je m’aime jeune fille. Je veux être une tombe surplombant la mer. Une vierge d’ébène en moi veille. Je veux être honnête avec elle. », écrit Violette L.
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Faire un pas de côté et laisser à l'actualité ses conclusions , s'en remettre à la fiction , aux lignes droites préférer le motif du pointillé , ces traces laissées par Mercy Short , Mary Jamison et Patricia Hearst que je découvre lors d'une résidence à Smith College ( Massachusetts )

Elles ont 17 ans en 1690 , 15 ans en 1753 et 19 ans en 1974 . Leur point commun : elles choisissent de fausser compagnie au futur étroit qu'on leur concoctait et désertent leur identité pour en embrasser une nouvelle , celle des " ennemies de la civilisation " de leur époque , les natifs américains pour les deux premières , un groupuscule révolutionnaire pour la troisième .

La rencontre est au centre de Mercy , Mary , Patty , la mienne et celle de mes personnages , Violaine et Gene Neveva , avec celle qui , en 1975 , tourna brièvement le dos au capitalisme pour se rallier à la cause de ses ravisseurs marxistes : Patricia Hearst .

Sa voix rythme le récit , défait les territoires idéologiques et dévoile l'envers de l'Amérique , elle porte en elle une question qui se transmet de personnage en personnage , question-virus qui se transforme en fonction du corps qui l’accueille : que menacent-elles , ces converties , pour qu'on leur envoie polices , armées , prêtres et psychiatres , quelle contagion craint-on ?

Patricia Hearst met à mal toute possibilité de narration omnisciente , à son épopée ne conviennent que des narrations multiples .

Si mon précédent roman interrogeait la façon dont les systèmes politiques s'affairent autour des corps de jeunes filles , Mercy , Mary , Patty s'attache à l'instant du chavirement , du choix radical et au procès qu'on fait subir à celles qui désertent la route pour la rocaille , des procès similaires sur trois siècles , au parfum d'exorcisme

Mercy , Mary , Patty est semé du sable des Landes où se déroule le récit , ses grains minuscules enrayent la fiction d'un monde " civilisé " , auquel on se devrait de prêter allégeance .
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"Le communisme ? Mais personne n'y croyait, enfin, pas même les sécuristes ! Alors que maintenant ..... ils y croient ! Ils en veulent ! Ils sont prêt à tout pour entrer dans votre Union Européenne, à genoux devant saint Libéral, ils sortent du boulot à 23 heures, tout ça pour quoi ? je ne suis ps partie en vacances depuis six ans. Mes parents eux, sous Ceausescu, allaient à la mer et à la montagne, au restaurant, au concert, au cirque, au cinéma, au théâtre ! Tout le monde gagnait plus ou moins la meme chose, les prix n'augmentaient presque pas. Ils avaient constamment peur, c'est vrai, peur qu'on ne les entende dire des choses interdites, aujourd'hui on peut tout dire, félicitations, seulement personne ne nous entend. Avant, on n'avait pas l'autorisation de sortie de Roumanie, mais aujourd'hui personne n'a les moyens de quitter le pays.... Ah la censure politique est terminée, mais pas de souci, elle a été remplacée par la censure économique ! Avec ce régime pseudo-libéral qui fait mine de cajoler tandis qu'il empoisonne, on l'ingère parce qu'il n'a pas tout à fait le goût de l'ennemi, on finit pas y croire et à la fin, dans quel état ça vous laisse ? Vidée ! (...) C'est quoi votre modèle ? Crever de faim dans la rue ou mourir de solitude dans son appartement ? L'ennui à crédit ? Parvenir-réussir-arriver ? Où ça ???
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Vous écrivez les jeunes filles qui disparaissent. Vous écrivez ces absentes qui prennent le large et l’embrassent sans en trier le contenu, élusives, leur esprit fermé aux adultes. Vous interrogez notre désir brutal de les ramener à notre raison. Vous écrivez la rage de celles qui, le soir, depuis leur chambre d’enfant, rêvent aux échappées victorieuses, elles monteront à bord d’autocars brinquebalants, de trains et de voitures d’inconnus, elles fuiront la route pour la rocaille.
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Les dix-neuf ans de la nouvelle sensation soviétique Davydova sont une faute pardonnée, car ses hanches sont minuscules et ondulent comme devant un charmeur de serpent, elle jette un regard à ses entraineurs qui l'encouragent d'un clin d'oeil, quatre-vingt-dix secondes de porn enfantin et malicieux.
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C'est quoi votre modèle? Crever de faim dans la rue ou mourir de solitude dans son appartement? L'ennui à crédit? Parvenir-réussir-arriver? Où ça?? J'en ai marre d'être obligée de vous désirer, le rêve occidental, ah, ces pauvres crasseux de l'Est à qui vous ne cessez de faire la leçon avec votre merveilleuse démocratie idéale, ça va, on a compris!"
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Avant, on n'avait pas l'autorisation de sortir de Roumanie, mais aujourd'hui personne n'a les moyens de quitter le pays...
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Interviewée par la BBC, à la question : "En 1978, vous êtes revenue au premier plan. Vous n'étiez plus une petite fille, mais une... femme ?", elle répondra, embarrassée, une alcoolique repentie : "Oui... C'était mon... grand problème." Elle racontera ensuite comment elle a passé neuf jours sans manger, simplement boire de l'eau tout en s'entraînant pour perde ces dix kilos de trop. On la félicitera chaleureusement de sa volonté. On l'applaudira et on lui offrira une poupée de collection.
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Chez nous, on n'avait rien à désirer. Et chez vous, on est constamment sommés de désirer.
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Cléo avait lu ceci : la fascination des bébés pour le miroitement d'une assiette de porcelaine venait de notre peur ancestrale de mourir de soif.
(p. 13)
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Elle avait quinze ans lors de son arrestation. Elle a été déportée à Bergen-Belsen.
Le visage de profil, elle parle comme on s’acquitte d’un devoir.[…] Quelques semaines plus tard, elle m’envoie ce mail : « Je pourrais te raconter mille fois l’inhumanité, le cauchemar qu’a été Bergen-Belsen, ça serait inutile. Tu ne parviendrais pas à l’imaginer. Heureusement. »
Ce n’est pas avouer l’impuissance de l’écriture d’avouer qu’on ne peut imaginer, il ne faut pas imaginer, comment prétendre imaginer. Ce verbe-là, « imaginer », n’a pas sa place dans ma nuit. Pourtant, il le faut, même et surtout si on n’y parvient pas. Il faut essayer d’imaginer.
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Les pseudo-preuves de l’inexistence d’Anne Frank ont été démenties par nombre d’historiens, de graphologues et autres spécialistes. Mais je le sais, nous le savons, rien n’y fera. Le propre du conspirationnisme est de voir dans tout argument une confirmation de conspiration. Aucun témoignage, aucune expertise, qu’elle soit scientifique, historique, ne permettra de mettre fin à ces réécritures de l’Histoire.
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 L’irrévérence des jeunes filles devrait être l’objet de toutes nos attentions, elle devrait être archivée et transmise. Il faudrait les chérir, ces trop courtes années durant lesquelles les jeunes filles ignorent la prudence, le respect et le remords.
Elles mentent avec métier et sans état d’âme, mangent avec les doigts, grimpent sur des toits et, bras dessus bras dessous, elles prennent toute la place sur les trottoirs. Leur seule peur est de nous ressembler. De devenir ces êtres à bout de souffle qui se plaignent qu’elles « ne manquent pas d’air ». 
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