AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jacqueline Harpman (281)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le bonheur dans le crime

L'auteure emprunte son titre à une nouvelles des Diaboliques de Barbey d'Aurevilly, de même que les prénoms de personnages de ce même recueil. D'autres liens existent certainement entre les deux textes tant ce court roman jour sur la dissimulation, les apparences et les sens cachés. Dans un embouteillage, le conducteur d'une voiture arrêtée devant une grande et belle maison ne peut s'empêcher de raconter à la personne à côté de lui ce qu'il sait des habitants de cette maison, trahissant ainsi le secret auquel il était pourtant soumis. Sous ce toit vivent l'arrière-grand-mère, le couple des parents et leurs quatre enfants. Mais cette maison abrite aussi des passages et des pièces secrètes et si les apparences brillent de mille feux pour le monde extérieur, l'intérieur cache un décor obscur où se tissent les nœuds d'une autre histoire. Une lecture qui donne envie de relire la nouvelle éponyme du XIXe siècle pour reprendre la partie de cache-cache et aussi de poursuivre la découverte d'autres titres de Jacqueline Harpman.
Commenter  J’apprécie          121
Moi qui n'ai pas connu les hommes

Quarante femmes enfermées dans une cave et surveillées par des gardes muets, sans qu’on sache ni pourquoi ni comment elles sont arrivées là. Parmi elles, la narratrice, « la petite » comme l’ont appelée ses codétenues, qui n’a rien connu d’autre que ce semblant de vie, ni les hommes ni la palette des sentiments qu’une vie sociale développe : l'amour, l'affection, la tendresse….

Un jour, les geôliers disparaissent et les captives retrouvent la liberté.



Commence alors une longue errance sur une terre ingrate et désespérément vide où ces femmes , « qui vivaient sans savoir ce que leur vie signifiait », tentent de trouver un intérêt, un sens, à cette nouvelle vie. La narratrice, sans nostalgie pour une vie d’avant qu'elle n'a pas connue et sans affect, est celle qui s’adapte le mieux à ce milieu déshumanisé.



Roman atypique, entre dystopie post apocalyptique et conte philosophique, écrit par une auteure psychanalyste de profession qui sonde les comportements et les sentiments humains dans des situations extrêmes .



Sans aucun doute un style et une atmosphère particulière , étouffante, dans ce roman mais je suis restée un peu en dehors et je n’ai pas ressenti d’empathie pour les personnages. Comme la narratrice, on est envahi de questions qui n’auront aucune réponse, on avance dans ce paysage monotone, de guérite en guérite, sans ennui mais sans émotion, et même s’il suscite des réflexions sur la condition humaine, je suis restée sur ma faim.



Lu dans le cadre du Challenge solidaire 2022.

Commenter  J’apprécie          120
En toute impunité

Au risque de choquer certaines personnes, je n’ai vraiment pas aimé ce livre de Mme Harpman (premier que je lis de cette auteure) en fait vous lisez le quatrième de couverture et vous savez déjà toute l’histoire.

Pas de mystère et le tout écrit dans un style ampoulé avec rappel de ses précédents ouvrages.

On ne peut même rien raconter de l’histoire sans dévoiler la fin.

Cela peut sembler charmant pour certains mais à mon sens il ne s’agit que de verbiage sans intérêt.

Bien sûr je ne condamne pas et j’en lirai peut-être un autre mais là j’ai été déçu.
Commenter  J’apprécie          121
La plage d'Ostende

Voici le troisième livre que je lis de Jacqueline Harpman et j'ai mis un mois et demi à le lire. Pourtant, il ne compte que 300 pages. Pour un lecteur ou une lectrice averti/e, ça ne représente pas grand-chose. Si vous saviez...



Il est vrai que je ne suis pas spécialement fan des histoires d'amour. Mais de temps en temps, pourquoi pas.



Et puis, si j'avais pas du tout accroché à "En toute impunité", j'avais été vraiment passionnée par "Moi qui n'ai pas connu les hommes" que je venais de terminer. L'incipit de "La plage d'Ostende" m'avait tout aussi accrochée, même s'il présumait d'étranges événements puisqu'il annonçait clairement que la narratrice tombait amoureuse d'un homme de 25 ans alors qu'elle-même n'en avait que 11... mais cette petite fille, Émilienne, ne pouvait lutter contre la passion qui la prenait et c'était cela qui nous était promis.



Eh bien, en guise de passion, je n'ai personnellement éprouvé qu'un ennui mortel...



Le style de Jacqueline Harpman, extrêmement travaillé, donnait un décalage absolu à "Moi qui n'ai pas connu les hommes". La vie absurde des personnages, l'absence d'explication à ce qui leur arrivait, ce monde incompréhensible qui les entourait... tout cela était structuré par l'écriture ciselée.



Dans "La plage d'Ostende", cela tourne à un style très "vieille France" (un comble pour une belge !), ce qui ne fait qu'ajouter à l'ennui déjà terrible que l'on éprouve à lire la vie bourgeoise décrite par la narratrice. C'est lourd, si lourd que toutes les quelques pages je lâchais ce roman. J'avais la sensation de traîner un énorme sac de gravats à chaque page, c'était vraiment fatigant à lire.



Une autre chose m'a dérangée : le côté extrêmement froid d’Émilienne. Pour quelqu'un qui aime passionnément, elle est vraiment glaciale et calculatrice, c'est impossible d'éprouver de l'empathie envers elle ou de s'intéresser à ce qu'elle prétend éprouver. C'est assez incroyable car elle évoque tout de même des choses terribles : ladite passion envers le beau Léopold, le désespoir de voir son promis se marier, deux viols (dont un conjugal), la perte de proches, le mépris de ses ennemies, la naissance d'une fille non-désirée, et j'en passe.

Mais le fait est que l'on s'en fout complètement tellement le tout est vidé de toute émotion.



Dernier problème très personnel : la vie d’Émilienne se déroule dans un univers aux convenances hypocrites, où l'on passe son temps à piapiater avec condescendance sur les autres et ce qu'ils font ou ce qu'ils ne font pas. Exactement le genre de monde que je déteste. Cela m'a hérissée tout du long.



Pour finir, avec ce volume je pense avoir terminé mon incursion dans le monde de Jacqueline Harpman. Je vais garder "Moi qui n'ai pas connu les hommes" dans ma bibliothèque consacrée à la SF/Fantastique car vraiment il vaut le détour, mais en ce qui concerne les deux autres romans je vais m'empresser de les laisser derrière moi afin de me consacrer à d'autres lectures.

Commenter  J’apprécie          120
Le Passage des éphémères

Cela fait maintenant plusieurs mois que j'ai fermé la dernière page de ce livre. Je vais tenter tant bien que mal de vous en faire une brève critique - même si certains éléments ont, depuis, totalement disparus de mon esprit.



Le passage des éphémères, c'est une correspondance épistolaire entre plusieurs personnages, notamment entre Clarisse et Johann, astrophysiciens et Delphine et Werner, ex-astrophysicien, qui suivent de loin les travaux de leurs deux poulains. Toutes leurs lettres s'entrecroisent, parlant de sujets totalement variés - leur boulot, leur vie... A tout ce beau monde s'ajoute Adèle, jeune fille qui a vécue au XVIème siècle (oui, vous en rêvez pas !) et qui vit encore aujourd'hui, sorte d'ange immortelle qui suit des yeux l'existence des êtres humains.



La science-fiction s'incorpore dans ce récit contemporain, ajoutant une touche de merveilleux fabuleux au livre.

Un récit qui, en plus, se dote d'allusions plus ou moins explicites à des ouvrages antérieurs - dans la forme et la structure, vous pourrez y voir Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos ; d'autres éléments plus infimes rendent hommages au personnage de Harry Potter...



Jacqueline Harpman nous questionne sur la nature humaine, le pourquoi des sentiments, le pourquoi de la vie terrestre. Un personnage masculin est homosexuel. Un autre personnage, féminin, cette fois-ci, ne veut pas avoir de relations sexuelles. Les deux décident de se marier, à la surprise la plus totale. Quelle importance ?

En fin de compte, ce roman est vraiment tourné vers l'être humain, il est également assez spirituel, et donne à réfléchir. Adèle, la jeune fille immortelle, regarde de haut les humains et commente leurs comportements et leurs décisions. Le passage des éphémères, de part son titre très poétique, nous montre le passage sur terre des êtres humains, qui naissent, vivent et disparaissent. Les choses réalisées dans ce laps de temps. Les choix effectués. La briéveté du temps.



Un récit sympathique à lire, original de part sa forme et la thématique. Une plume totalement maîtrisée, mais qui ne m'a pas totalement satisfaite. Ce livre aura quand même eu le mérite de me faire rêver de l'immortalité de l'existence...
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
Commenter  J’apprécie          124
Le bonheur dans le crime

Voici une auteure belge que je n'avais jamais lue. Et challenge 'variétés' oblige, il m'a fallu trouver un livre où la trame se déroulait dans ma ville.



Quelle bonne surprise ! J'ai découvert une écriture bien rôdée, hormis quelques coquilles dans l'édition. Une lecture bien plaisante où la narration tient en haleine jusqu'au bout, même si on a pu pressentir comment cela allait se terminer.



Je conseille en tout cas car cela vaut le détour.
Commenter  J’apprécie          120
Eve et autres nouvelles

Le temps de quelques nouvelles, l’écrivaine belge Jacqueline Harpman dont la réputation n’est plus à faire et à qui on peut reprocher de signer parfois des romans qui ont de grands airs de ressemblance avec des titres déjà parus, propose avec Ève et autre nouvelles, un bel assemblage qui donne aux personnages qu’elle dépeint l’occasion de changer le cours de l’histoire ou du moins de prendre la parole.



Le recueil débute d’ailleurs par une nouvelle qui met en scène Ève, laquelle, dans une lettre d’une dizaine de pages, s’adresse à l’auteure elle-même afin de lui faire la liste de ses griefs. C’est mordant et amusant, et aussi ça donne le ton au reste du recueil qui bascule entre le réel et le possible. Ainsi, dans une autre nouvelle, Jacqueline Harpman nous fait basculer dans le temps alors que le train dans lequel son personnage, une écrivaine, double d’elle-même, voyage, ce qui donne lieu à l’arrivée de personnages pour lesquels elle invente au fur et à mesure des vies et des situations, modifiant telle scène, ajustant tel décor.



J’ai savouré chacune des nouvelles de ce recueil qui se joue des situations et de l’obligatoire réalité. En un mot : une bien agréable gourmandise que ce recueil.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
Commenter  J’apprécie          120
Moi qui n'ai pas connu les hommes

Un très bon roman de Jacqueline Harpman. Après avoir lu 3 pages on est dans le roman et on ne peut plus le lacher. Situations vraiment très étranges, où se passe cette histoire, qu'est-il arrivé à ses 40 prisonnières ? On espère tous un 'happy end', un retour vers la civilisation mais c'est loin de cela. Voilà un roman que je conseille aux grands amateurs de livres. C'est écrit d'un trait, sans chapitres.
Commenter  J’apprécie          120
Moi qui n'ai pas connu les hommes

Je n'avais aucune attente concernant ce roman, et je peux dire que j'ai pris une belle claque. Rarement un livre m'aura autant happé et maintenu en haleine. L'immersion a été rapide et totale. A chaque page je m'attendais à découvrir un rebondissement susceptible de bouleverser la lecture. Et le plus fort c'est que cette sensation ne m'a même pas lâchée après avoir terminé ma lecture : je continue à m'interroger sur la signification de certains détails.

Je ne prétends pas avoir compris ou saisi tout ce que le roman avait à offrir mais il reste une des meilleures lectures que j'ai pu faire ces dernières années.
Commenter  J’apprécie          110
Moi qui n'ai pas connu les hommes

Une dystopie très forte, qui ne laisse le lecteur qu'avec des questions, sur la solitude, sur la civilisation, sur le sens, ou le total manque de sens de la vie, par le biais de notre narratrice sans nom.

Elle a vécu depuis l'enfance, là, enfermée dans cette cave avec trente-neuf femmes dont elle était la benjamine, et quand une occasion d'évasion s'offre, cela n'amène que plus de questions à celle qui n'a jamais connu le monde d'avant, qui n'a jamais connu les hommes. Amputée d'une enfance normale, son développement émotionnel est bringuebalant, ses idées sur le monde aléatoire, et sa soif de réponses tellement humaine!

Un texte court mais qui est bien plus percutant que bien des pavés, qui lance mille questions et met parfois mal à l'aise, et que je ne vais pas oublier de sitôt!
Commenter  J’apprécie          110
Le Passage des éphémères

Nous sommes en 2001. Clarisse, Johann sont des astrophysiciens passionnés par le ciel et son inconnu. Comme Delphine et Werner qui sont désormais à la retraite mais qui suivent de très près les travaux de la nouvelle génération. Et tout ce petit monde communique par mail. Une nouvelle venue à l'institut Adèle intrigue car elle paraît ne pas avoir plus de vingt ans. Car Adèle née au au seizième siècle a continuellement seize ans.



Ce roman épistolaire est un ravissement, un vrai délice ! Si les astrophysiciens ont la tête dans le ciel, il n'en demeure pas moins que les joies et les peines du coeur les affectent, les passionnent, les enflamment ou les tourmentent. Et ils se confient par mail, échafaudent des plans sous l'oeil amusé d'Adèle. Adèle l'immortelle qui a connu tant de situations mais qui pour autant pourrait être encore surpris par la nature humaine des mortels, des simples éphémères.

Bref, jetez vous sans tarder sur ce roman dont on se délecte du langage (un vrai bonheur), des intrigues et de la réflexion menée sur notre condition !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
Commenter  J’apprécie          110
Récit de la dernière année

Delphine a 50 ans, est veuve et vient de passer ses vacances en Italie. Des son retour on lui constate un cancer du poumon, déjà très avancé. Elle n'en a plus pour très longtemps, elle l'accepte.

Durant sa dernière année elle est bien entourée par sa fille comme par sa mère. Son médecin de famille vient encore à s'éprendre d'elle.

La vie et la mort se rapprochent l'une de l'autre.
Commenter  J’apprécie          110
La plage d'Ostende

J'ai beaucoup aimé ce roman, peut-être qu'étant belge, beaucoup d'endroits décrits dans le livre m'ont fait rêver : Bruxelles avec ses quartiers de maisons de maîtres, la villa au bord du Lac de Genval, Ostende en hiver, le village de Wechelderzande en Campine où j'ai habité.

Le roman raconte l'histoire d' Emilienne, dix ans à peine, qui s'éprend de Léopold Wiesbeck, 25 ans et artiste peintre et se promet de l'avoir un jour. Au fil des chapitres ce désir pas vraiment normal arrivera à s'accomplir. La lionne attrappe sa proie, ayant couru très longtemps derrière sa "victime".
Commenter  J’apprécie          110
En toute impunité

Quel plaisir de retrouver la plume de Jacqueline Harpman, dans un roman qui met en scène des femmes, une mère et sa soeur adoptive, ses deux filles et ses deux petites-filles, et une maison, La Diguière, sous le regard de quelques hommes dévoués à ces dames et d’un narrateur masculin amusé, charmé et presque complice.



Les dames de La Diguière cherchent toutes les solutions pour sauver leur propriété mais en attendant de trouver les expédients pour payer l’impôt foncier et réparer le toit, tâches les plus urgentes, elles ont fait de leur pauvreté un véritable art de vivre, cette dernière fait partie de leur histoire familiale et est le ciment de leur délicieuse entente. Leur misère se confond avec celle de la maison, au point que « Elles sont la Diguière ». Quand la mère trouve à Vichy le candidat idéal pour renflouer le navire, elles ne se doutent pas que leur équilibre va subtilement évoluer…



Je ne peux pas tout vous dire, bien sûr, cela gâcherait le plaisir. Ce roman, de vif et primesautier, passe à l’intrigue avec la complicité du lecteur qui, par le récit du narrateur, est déjà perdu dans les rets des charmantes La Diguière.



J’ai savouré le style si élégant de Jacqueline Harpman, qui manie le subjonctif imparfait avec un art parfaitement consommé. J’ai aimé ses clins d’oeil d’autodérision à ses propres romans, Le Bonheur dans le crime et Orlanda, son humour fin et féroce à la fois, cette manière subtile de dessiner une frontière très floue entre le bien et le mal, d’orchestrer la confusion entre des personnages et une maison. J’ai aimé retrouver ces thèmes chers à l’auteure et cette fois, c’est sûr, il faut que je relise Le bonheur dans le crime !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
Commenter  J’apprécie          100
La plage d'Ostende

"Léopold Wiesbek", un nom que l'on n'oublie plus si l'envoûtement de ce livre nous atteint. Une histoire d'amour dévorante, trop dévorante, soit on accepte d'y noyer sa vie, soit on la fuit. Que fera Emilienne, l'héroïne de ce livre, sera-t-elle comme nous réagirions ou nous fera-t-elle voir ce que nous aurions pu être si le destin avait mis sur nos pas un tel amour?



L'écriture de Jacqueline Harpman nous emmène au tréfonds de nous-même, nous émeut, nous trouble, nous dérange. Elle n'est pas psychanalyste pour rien.



Commenter  J’apprécie          100
Moi qui n'ai pas connu les hommes

Un petit ovni littéraire que j'ai absolument a-do-ré ! L'ambiance qu'arrive à instaurer l'autrice est pesante, nimbée d'une profonde solitude et d'une incommensurable tristesse.

La narratrice nous conte l'histoire de ces quarante femmes enfermées sans raison apparente. Parmi elles, elle est la plus jeune, la seule à ne pas avoir connu (ou à ne pas se souvenir) le "monde d'avant". Le seul monde qu'elle connaît, c'est celui-ci, avec ses drôles de codes. Et ses méninges tournent à cent à l'heure, toujours en train de se poser des questions, d'essayer de comprendre l'incompréhensible.

Un étrange retournement de situation leur fait soudain recouvrer leur liberté, et c'est presque encore pire. Un monde vide, inhabité, qu'elles ne reconnaissent pas (sont-elles seulement encore sur Terre ?). Et notre narratrice qui doit se construire dans ce non-monde, se délestant des règles désuètes de l'ancien, que lui ont appris ses compagnes, pour créer les siennes. Mais dans quel but ? Quel sens donner à cette vie qui est la sienne ?

Je ne pense pas oublier cette lecture de sitôt. Cette courte dystopie est un régal absolu !
Commenter  J’apprécie          92
Moi qui n'ai pas connu les hommes

Quarante femmes enfermées sous terre depuis plus de dix ans. Surveillées par des gardiens qui n’hésitent pas à manier le fouet si elles s’approchent trop les unes des autres. Se toucher leur est interdit. Aucune ne sait ce qui s’est passé et pourquoi elles sont séquestrées. Contrairement aux autres prisonnières, la plus jeune du groupe n’a pas connu le monde d’avant. C’est elle, la petite, qui nous raconte leur histoire qui se poursuit à l’extérieur, le jour où la porte de la cage reste ouverte.



Conte philosophique, dystopie ou récit postapocalyptique? Roman allégorique pour sûr, auquel il faut trouver nos propres réponses, comme les protagonistes, la narratrice en particulier, tentent de le faire. La situation décrite est terrible et désespérante, mais Harpman fait appel davantage à l’intellect qu’à l’émotion. J’en retire des réflexions très intéressantes sur le miracle de la vie humaine sur terre et sur le sens à y donner, sans recours au mystique. Un roman qui reste en tête.

Commenter  J’apprécie          90
Moi qui n'ai pas connu les hommes

Un roman court, atypique et pour le moins déroutant. Voilà comment je pourrais résumer "Moi qui n'ai pas connu les hommes".m de Jacqueline Harpman.

Pourtant ça ne serait le réduire qu'à trop peu de mots. Et dieux sait qu'ils sont important les mots pour l'étrange héroïne de cet étrange roman.



Quand il sort, en 1997, son autrice est aussi une psychanalyste confirmée en plus de son travail d'écriture. Cela se ressent directement dans ce récit posé là, sans beaucoup d'explication (aucune même!), un peu comme un rêve qu'il faudrait analyser.

La narratrice est jeune adolescente quand commence le récit. Elle est enfermée avec 39 autres femmes adultes dans une cage en sous sol. Des trios de gardiens se relaient leur surveillance. Qui sont-elles ? Qui sont-ils ? Où se trouve cet endroit ? Pourquoi ? Ces questions vous ne cesserez de vous les poser. La jeune narratrice, elle, découvre ces questions, les porte plus loin et affute ses perceptions, son intelligence et son imagination. Elle ouvre son esprit et par cette action même, elle ouvre celui de ses compagnes.

Inutile pour le moment de vous en dire plus, il faudra que vous découvriez vous-mêmes le sens de tout ça. Où l'absence de sens.



Dans un français encore travaillé et légèrement patiné par le temps, c'est le sens même de notre existence dont il est question ici.
Commenter  J’apprécie          90
Le Passage des éphémères

Les éphémères, c'est nous, les humains mortels, vus par Adèle Salazine, qui nous ressemble mais vieillit si lentement qu'elle semble ne pas pouvoir mourir. Pensez, elle est sur terre depuis le XVIe siècle ! Avec sa jeunesse éternelle, elle s'interroge sur les comportements de ces humains dont la vie est si courte.

Les personnages de ce roman sont nombreux et nous ne lisons que leur correspondance, le plus souvent électronique. Tous gravitent autour de l'étrange couple formé par Clarisse et Johann. Elle, hypocondriaque par crainte du SIDA ne supporte aucun contact physique. Lui, ouvertement homosexuel, multiplie les conquêtes et les nuit de débauche. Grands amis, ils décident sur un coup de tête de se marier, suscitant ainsi toute une gamme de sentiments divers chez leurs proches qui fait le bonheur de l'esprit d'entomologiste d'Adèle.

Mais une autre difficulté s'ajoute, Delphine, une proche amie de Clarisse, a déjà rencontré Adèle plus de quarante ans auparavant, et si l'une a vieilli, l'autre pas. Qu'adviendrait-il si elles se croisaient de nouveau ?

Les échanges épistolaires, mais pas seulement, vont bon train dans ce roman, la forme en est originale et je ne saurais dire ce qui y fait défaut. Pourtant, malgré le bon moment de lecture, il me semble y manquer quelque chose que je ne pourrais identifier. Peut-être que les nombreux personnages diluent l'intrigue et que l'on passe trop facilement de l'un à l'autre pour les apprécier suffisamment.
Commenter  J’apprécie          90
Moi qui n'ai pas connu les hommes

Ambiance étrange. Quarante femmes sont enfermées dans une cave. Enfin, trente-neuf, puisque la quarantième est en fait une enfant, une pré ado maintenant. Et la narratrice, c’est elle, qui s’exprime à la première personne, qui raconte sa vie, et je dirais que le récit débute au moment où elle commence à penser.

Elle décrit les relations entre les prisonnières, le quotidien de l’enfermement, et puis la façon dont elles vont réussir à trouver un peu de liberté en commençant à compter le temps. La Petite, comme les autres l’appellent, va devenir une horloge vivante en tenant le compte des battements de son cœur. Elles se rendent alors compte que leur rythme est irrégulier. Il y parfois des nuits de 6h et parfois de 4 ou 9. Les repas sont parfois distants de 4 heures, parfois bien plus, parfois bien mois. Et puis un jour, l’impensable arrive. Une alarme retentit et les soldats fuient, laissant tout en plan. Par bonheur pour nos quarante détenues, les portes de leur cage étaient ouvertes à ce moment-là, c’était la distribution des repas… Mais que vont-elles trouver dehors ? Et comment apprivoiser cette liberté nouvelle ?

On ne saura pas pourquoi elles ont été enfermées, ni par qui. On ne saura même pas où elles sont. Ce qui est intéressant, c’est de voir le cheminement de leurs pensées, et leurs interactions.

C’est franchement un roman réussi, mais je n’ai pas vraiment apprécié ce voyage. C’est un univers absurde et sombre à la Phlip K Dick et pas vraiment le genre de lecture qui donne la pêche…

Commenter  J’apprécie          90




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacqueline Harpman (1611)Voir plus

Quiz Voir plus

Inconnus

"Le bonheur est parfois caché dans l'inconnu". Qui est l'auteur de cette citation? Indice: 💃🏽

Jean d'Ormesson
Victor Hugo

10 questions
110 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}