Citations de Frank Andriat (429)
Les femmes sont faites pour l'homme et l'homme est fait pour la guerre. Celui qui ne risque pas sa vie la perd.
Journal de Youssef
Un passant s'arrête devant la vitrine de la librairie, repère, ravi, le couple assis derrière le comptoir. L'homme et la femme ont les yeux clos et savourent leur amour. Ils participent à l'équilibre du jour. Le passant se dit qu'ils sont beaux.
Comme dans un livre.
-Oui, ,j'aime lire. Je lis surtout des romans. Ils me permettent d'imaginer ma vie en beau.
-Pourtant beaucoup sont tristes. C'est ce que je reproche aux livres ; ils sont trop souvent construits à partir de mauvais sentiments. Un peu, comme si, dans notre monde, les écrivains avaient peur de parler du bonheur.
"Pourquoi tournent-ils tous autour de toi? Qu'as-tu de plus que nous?" Lorsqu'on lui pose la question, Soumaya éclate de rire et fuit sans répondre. Pour éviter le conflit, pour ne pas dire que la joie de vivre, c'est comme la lumière, ça fascine.
Un rendez-vous avec un livre a quelque chose de secret : il ne se raconte pas, il se partage quand on passe l'ouvrage bouleversant à ceux et à celles qu'on aime. Une telle rencontre respire et fait respirer.
- Je croyais que les profs étaient du genre sérieux.
- Ce sont aussi des hommes ! a conclu mon père.
Il lui avait toujours semblé si étrange que, dans un livre, on pût se retrouver, comme en un miroir déformant, mais aussi révélateur de ce que, de soi, on préfère ignorer.
Finalement, je ne suis pas si mal que ça, bien au chaud à raconter ma vie sur ces pages. J'aime en effleurer le grain, la douceur. J'aime regarder l'encre turquoise de mon stylo qui pénètre dans la fibre du papier. Quand je fais ça, j'ai l'impression de sortir du monde réel. On n'écrit plus sur du papier aujourd'hui. Tout passe par l'ordi. Dans ce journal, je dis ma vie secrète. Sur mon PC, c'est différent.
Il retrouve, près de sa bibliothèque, un coin paisible éclairé par une lueur discrète et il s'y recroqueville avec un livre.
(Fin page 30)
Pas un mot, pas une question. Je n'avais fait preuve d'aucune empathie. J'avais agi comme les autres, je l'avais laissé pourrir dans son coin. « Ce n'étaient pas tes affaires, tu ne pouvais pas savoir, tu n'as pas à t'en vouloir. »
page 61
Le problème quand on lance une rumeur et qu'elle file d'une personne à l'autre, c'est qu'elle enfle et se transforme à chaque commentaire qu'elle recueille. C'est une espèce de cancer qui développe des métastases à chaque endroit où il passe.
Les gens ne réfléchissent pas au mal qu'ils causent : ils s'amusent. Ils diffusent une merde que les autres reprennent à leur compte sans le moindre discernement.
j'avais découvert qu'avec un téléphone, on pouvait tuer quelqu'un, qu'il suffisait de quelques racontars pour plomber une existence.
Le métier de libraire est souvent ingrat : comment lire ces romans qui paraissent à tour de bras, pourquoi élire un auteur plutôt qu'un autre ? Ce sont toujours les plus discrets qui sont perdants à cette loterie et l'auteur découvert ce matin, malgré une écriture délicate, n'est pas de ceux qui font la une des magazines. Pourquoi a-t-elle choisi son livre plutôt qu'un autre ? A cause de la couverture sans doute, de cette jeune femme qui donne la main à un petit garçon, tous deux debout sur le quai de la gare, présentés de dos, attachants, arrêtés là comme s'ils faisaient une pause dans leur vie. p.47 et 48
Un meurtre, même sans préméditation et avec des circonstances atténuantes, cela envoie pour quelques années à l’ombre. Et un flic qui rejoint des taulards n’est en général pas très bien reçu. J’espère que le juge se montrera clément et qu’Arthur survivra à ses années de détention.
La vie est toujours plus simple qu'on ne le croit. Il suffit de la laisser creuser sa voie
Aujourd'hui, on n'assassine plus, on neutralise.
Quand on est perdu et qu'on cherche un refuge, il faut apprendre à faire profil bas et remercier les autres, même pour leurs moqueries.
Plus nous élargissons le regard que nous portons sur la vie, plus nous prenons conscience que nos soucis, même les plus graves, sont des poussières d'étoiles dans l'univers.
Nous nous quitterons dans moins d'une heure pour ne plus nous revoir, mais nous emporterons l'un et l'autre le cadeau que fut notre rencontre.
"Liberté de penser = liberté de choquer ?" (p.132)