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3.8/5 (sur 5 notes)

Biographie :

Agrégée d'histoire, docteur ès lettres, Élisabeth Malamut est professeur d'histoire byzantine à l'université de Provence (Aix-Marseille I).

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Bibliographie de Elisabeth Malamut   (7)Voir plus

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
L’auteur rappelle le contexte de guerre permanente des
Pisans et des Génois contre les émirs zirides d’Ifrīqiya, qui est marqué en 1087 par la victoire de la coalition italienne (Pise, Gênes, Amalfi) à Mahdiya et les conditions de paix imposées à l’émir ziride.

Une évolution se dessine dès les années 1130 lorsque le sultan almoravide envoie une importante délégation à Pise, qui aboutit à la conclusion d’une trêve de dix ans, dans un contexte difficile pour les puissances musulmanes d’Occident avec l’établissement des Normands en Sicile et en Italie du Sud et la multiplication des raids sur le littoral ifrîqiyen.

C’est au milieu du xiie siècle que se situe le véritable tournant dans les relations entre Pise et l’Occident musulman. La lettre envoyée à l’archevêque de Pise en 1157 par l’émir de Tunis, Ibn Abī Khurāssān, incarne cette première phase des échanges diplomatiques entre les deux rives de la Méditerranée, qui consiste à négocier des accords verbaux et à les valider par un échange épistolaire entre les autorités des deux pays.
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Le calife Abū Yūsuf Ya‘qūb (1184- 1199) concède aux Pisans la
liberté de commerce dans les principaux ports de son royaume, stratégie qui vise à pacifier le front italien, à dynamiser les activités commerciales de ses possessions, à augmenter ses recettes fiscales et à contrôler l’espace maritime du Maghreb, pour porter le ğihād en al-Andalus et combattre les royaumes chrétiens du nord de la péninsule Ibérique.

Au début du XIIIe siècle, les relations diplomatiques de la commune de Pise avec l’Ifrīqiya se normalisent et se développent : l’ambassadeur et
tout son entourage détiennent désormais un rôle clé, donnant lieu à la production d’une quantité appréciable de documents diplomatiques, dont les archives de Pise conservent aujourd’hui une belle collection.
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L’auteur montre d’abord la représentation qu’avaient les Byzantins des eunuques comme un «troisième sexe». Il rappelle qu’au IVe siècle l’armée était fermée aux eunuques.

Il y avait d’ailleurs une rivalité entre les eunuques cubiculaires dont le chef était le préposite et les généraux, même si en certaines circonstances délicates le préposite était chargé d’une mission au sein de l’armée, comme en témoigne le cas d’Eusèbe, le grand chambellan de Constance II.

ll semble que les empereurs jusqu’à la fin du IVe siècle ont eu eux aussi des rapports fluctuants avec leurs eunuques auxquels ils se fiaient en certaines circonstances et dont ils se méfiaient en d’autres jusqu’à les condamner.

L’auteur développe l’exemple du préposite Eutrope, homme
de confiance de l’empereur ThéodoseIer, puis d’Arcadius dont il devint le préposite vers 395. Il fut impliqué dans l’assassinat de Rufin, le préfet du prétoire d’Orient, sur ordre de l’empereur qui mit en avant un civil pour le débarrasser d’un général ambitieux. En 398, il fut lui-même à la tête d’une expédition militaire contre les Huns, ce qui constituait un fait radicalement nouveau : un eunuque chef de guerre.

L’expédition s’est terminée sur un véritable triomphe d’Eutrope à Constantinople : il fut nommé consul et promu patrice. Il dut sa chute à une partie de l’armée dont le poète Claudien s’est fait le porte-parole en l’attaquant comme eunuque, l’armée et la guerre étant des domaines réservés à l’homme, au sens mâle, vir en latin, anèr en grec. Eutrope qualifié de «monstre» fut exécuté.
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Il montre que dès le viiie siècle l’Ifrīqiya s’est dotée de deux ribāts, Monastir et Sousse, auxquels se sont ajoutés au cours du temps une multitude de ces ouvrages depuis Bougie à l’ouest jusqu’à Tripoli
à l’est, les deux extrémités de l’Ifrīqiya. Ces monuments, qui ont suscité
un débat historiographique nourri depuis le milieu du XXe siècle, avaient
un rôle militaire et religieux, destinés à défendre la côte au nom du ğihād.

L’étude est principalement centrée sur le réseau des ribāts et leur fonction
essentielle : protéger les principaux ports qui avaient un rôle économique
important dans les échanges avec le monde extérieur, ainsi qu’une fonction militaire, comme bases navales pour lancer des conquêtes. Les ribāts avaient une forme particulière de « couvent militaire » ou de poste fortifié. Ils ont connu leur plus grande expansion pendant l’émirat aghlabide, leur rôle étant de surveiller et protéger les installations portuaires.
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Cette politique défensive trouve son expression dans le phénomène
des ribāts qui a marqué le monde musulman médiéval ; tout un réseau de
constructions fortifiées émaille le littoral ifrîqiyen, comme en témoigne
l’étude de Salah Abidi (Le rôle des ribāts dans la protection des ports et des mouillages en Ifrīqiya au Moyen Âge). Il montre que dès le VIIIe siècle l’Ifrīqiya s’est dotée de deux ribāts, Monastir et Sousse, auxquels se sont ajoutés au cours du temps une multitude de ces ouvrages depuis Bougie à l’ouest jusqu’à Tripoli à l’est, les deux extrémités de l’Ifrīqiya. Ces monuments, qui ont suscité un débat historiographique nourri depuis le milieu du XXe siècle, avaient un rôle militaire et religieux, destinés à défendre la côte au nom du ğihād. L’étude est principalement centrée sur le réseau des ribāts et leur fonction;
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L’année 1480 marque un tournant : avec le sac d’Otrante et ses huit cents
martyrs, la panique gagne les chrétiens qui incriminent Venise d’être l’alliée objective des Ottomans.

La figure du doge Andrea Gritti (1523-1538) se détache : polyglotte, baile à Constantinople, ami du sultan et du grand vizir, il est un fidèle serviteur de la République et tente d’orienter le sultan plus à l’est pour desserrer l’étau adriatique, mais sa proximité avec le sultan est embarrassante.
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Mais l'on ne saurait quitter ce souverain sans rappeler ce qui fut à la fois l'espoir d'une génération et la source de bien des erreurs de ce grand souverain, la promotion qui fut faite à la jeunesse. Alexis I° bouleversa complètement les cadres de l'armée en promouvant des généraux de quinze ans en qui il faisait une confiance absolue. Nous avons vu comment à Dyrrachion en octobre 1081, lors d'un conseil de guerre qui devait décider de la stratégie à adopter face aux Normands, il repoussa l'avis des plus vieux, qui ne devaient pourtant pas avoir plus de trente ans, tel Georges Paléologue, son beau-frère, qui conseillait la prudence, pour adopter l'avis des jeunes officiers, les frères Diogènai, âges de quatorze et dix-huit ans ou Nampitès, le tout jeune chef des Varanges. Le résultat fut un carnage où de grands généraux valeureux trouvèrent la mort parmi ses parents et ses proches. (...) Il est vrai que l'air du temps était à l'exaltation de la jeunesse. Le roman de Digènis Akritas n'est au fond que la geste de jeunes héros voués à la guerre, à l'amour et à la mort prématurée ...

p. 459-460
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Aristote à Patmos (1090).
Le monastère comptait alors près de trente moines. Son organisation prenait forme. Il possédait une bibliothèque dont le noyau avait été constitué par une partie des livres que Christodule (le fondateur) avait sauvés des Turcs au mont Latros, et un scriptorium. Christodule mentionne les livres comme étapes de la vie spirituelle : pour le premier apprentissage des moines, deux grammaires, un lexique, un ouvrage médical ; à un niveau plus avancé, deux manuscrits d'Aristote (les "Catégories" étant la base de l'étude de la logique) ; enfin des livres plus proprement monastiques et la "Panoplie Dogmatique" d'Euthyme Zigabène.

p. 256
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L'empereur byzantin n'était pas soumis aux lois. La prise de pouvoir par usurpation était légitime à partir du moment où elle était voulue par Dieu, ce qui ne pouvait être vérifié que par l'avenir du règne. Était-il interrompu par une rébellion et l'usurpateur devenait un tyran. Dans le cas contraire, il était empereur grâce à Dieu.
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Constantinople avait changé, mais, comme une grande dame, elle le dissimulait aux autres.
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