![La rumeur d'Orléans par Morin La rumeur d'Orléans](https://m.media-amazon.com/images/I/51nDiDcEhML._SX95_.jpg)
J'ai retrouvé cet ouvrage lu il y a cinquante ans. Je ne l'ai pas relu, mais aujourd'hui je me souviens assez bien du sujet et de mes impressions sur ce livre.
En 1969, on a prétendu à Orléans que des jeunes filles avaient été kidnappées dans des magasins de fringues - tenus par des commerçants israélites - dans le cadre d'un réseau de traite des Blanches. Cette rumeur, quoique non fondée sur des faits avérés, créa pendant un certain temps un climat très délétère dans cette ville provinciale. Peu de temps après, Edgar Morin a tenté d'analyser cette étrange rumeur en tant que phénomène psychologique et sociologique. Dans son essai, l'auteur a détaillé les circonstances et les éléments qui ont favorisé l'expansion de ces absurdités.
Pourtant, à l'époque, je n'avais pas été très satisfait de son analyse, qui m'avait laissé un peu sur ma faim. La compréhension d'un tel phénomène reste pourtant capitale. Aujourd’hui, la propagation des fausses nouvelles a changé de forme. Mais l’impact des "fake news", dans les médias et surtout les réseaux sociaux, est énorme…
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Livre qui s'adresse notamment aux enseignants qui cherchent à proposer à leurs élèves une pensée vivante : à travers des chapitres ordonnés, Edgar Morin expose une vision du monde complexe et les principes de méthodes qui permettent de résoudre les questions existentielles ou concrètes qui émergent des contradictions perpétuelles.
Il décrit ce qui peut servir d'indices à cette réflexion pédagogique:
-Le contexte
-Le global (tout/parties)
-Le multidimensionnel (rôles, fonctions, individu, société, nature)
-Le complexe (tissage des liens)
Commenter  J’apprécie         30 ![Vers l'abîme ? par Morin Vers l'abîme ?](/couv/sm_CVT_Vers-labime-_6180.jpg)
"La mondialisation de la nation", "la réforme de la civilisation occidentale", "la réforme de l'humanité", "l'appel à la volonté face à la grandeur du défi"... ce sont quelques-unes des expressions employées par Edgar Morin dans cet essai pour nous inviter à comprendre les enjeux de la mondialisation... Il note également l'"immaturité des Etats-nations"... en littérature, c'est un hypallage ; en marketing sans doute un slogan et en politique une formule populiste ; mais en philosophie ?...
Non, décidément, la synthèse des réflexions d'Edgar Morin ne sont pas à la hauteur et ne dépassent pas à mon goût le niveau d'une brève de comptoir.
Ainsi, les mots "globalisation" et "mondialisation" ne font pas l'objet de définitions, l'auteur y ajoute même celui de "planétarisation". Il est mentionné une "société-monde" sans que l'on sache ce qu'elle doit regrouper (une humanité, un système politique, culturel, une gouvernance mondiale, un concept philosophique ?..). Edgar Morin parle également d'une "Terre-Patrie" : peut-être ce terme est-il défini dans le livre éponyme, mais il aurait été bon de le redéfinir ici. L'auteur de "Penser l'Europe" ne peut pas ignorer la puissance évocatrice du terme "patrie"...
On retient comme piste de résolution la nécessité du pluralisme disciplinaire, mais aussi, malheureusement, une très grande attente de "l'improbable" pour résoudre une situation qui paraît bien emmêlée.
Un essai à fuir donc, qui n'apprend ni n'apporte rien que nous ne soyons capable d'embrouiller nous-mêmes, et, si le choix se présentait, auquel il faudra de très loin préférer "Penser l'Europe", qui, lui, est lumineux.
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Ce livre est en quelque sorte un "digest" de l'œuvre d'Edgar Morin. Les familiers de cette œuvre et notamment des livres quasi-autobiographiques qui l'ont accompagnée comme "Le vif du sujet" ou "Mes démons", n'y trouveront que très peu de choses inédites mais il reste que l'esprit de synthèse dont fait preuve Edgar Morin est encore une fois une stimulation intellectuelle.
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Constats accablants sur notre monde, sur notre société. beaucoup de dégâts peu de remèdes. Relevons les manches !
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Un incontournable d'Edgar MORIN pour tout qui s'intéresse à l'éducation.
Le livre commence à dater mais ses propos restent d'actualité même si l'auteur a depuis lors approfondi certaines pistes à peine ébauchées dans ce livre.
Sans aucun doute une très bonne porte d'entrée pour qui s'intéresse à ce "sage" dont la pensée est d'une richesse incroyable
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Sublime discutions de haut vol véritable manifeste pour l’universalisme et l'humanisme. De quoi couper (net) toutes tentatives de double audition. Un hommage, aussi, à l'apport d'Edgar Morin et notamment à son ouvrage 'La voie".
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Passionnant. La saisie sur le vif, et avec analyse, d'un petit bourg en plein mouvement il y a 50 ans, aussi bien sur le plan politique, que scolaire, agricole, professionnel, des loisirs... Evolution dont on ressent toujours les répercussions des années plus tard. Et si l'évolution de la société était "simplement" une crise permanente, avec des mouvements contradictoires entre "l'ancien" et "le moderne"?
Commenter  J’apprécie         30 ![Vers l'abîme ? par Morin Vers l'abîme ?](/couv/sm_CVT_Vers-labime-_6180.jpg)
« Vers l’abîme » est un essai d’Edgar Morin publié en 2007 et qui m’a été chaudement recommandé pour me faire une idée de l’œuvre de ce grand penseur de notre époque.
Dans cet ouvrage, M. Morin nous dévoile sa vision du monde, aussi bien passée, que présente et future. Il y développe la thèse de la « société-monde » comme une solution à nos nombreux problèmes de relations internationales.
Il revient notamment sur l’idée de modernité, sur la vision historique du progrès, sur le bon et mauvais penchant de celui-ci. Il fait de même avec la science, l’économie, la religion… Il revient sur les événements qui ont marqués le XXIe siècle avec notamment le 11 septembre et la « police » américaines contre les terroristes.
Il nous démontre ainsi que nous tendons en tous sens vers la mondialisation du tout et du n’importe quoi, mais nous penchons du mauvais côté, vers l’abîme et non vers une société-monde raisonnée et bien pensée.
Le seul défaut du livre concerne sa forme : des textes datant de la dernière décennie rejoint sous un recueil : de nombreuses idées, passages, citations se recoupent ce qui donne une lourdeur au livre, c’est dommage.
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Un bel et bouleversant hommage à l'être aimé. Au seuil de sa vie, un homme se livre à décrire un amour passionné et fusionnel. Il dresse le portrait de sa tendre et bien aimée épouse qui lutte contre la maladie et ses démons intérieurs présents en raison d'une enfance douloureuse. Tentant tout pour la sauver, il va bientôt se résigner à devoir accepter le départ de cette femme. Ce sera mission impossible puis peu à peu le temps atténuera le chagrin pour laisser place à un apaisement où elle existera et existe encore.
Commenter  J’apprécie         30 ![Encore un moment... par Morin Encore un moment...](/couv/cvt_Encore-un-moment_6785.jpg)
J’ai découvert Edgar Morin autour de 18-20 ans, il y a donc 40 ans, avec son ouvrage Pour sortir du XXème siècle. Depuis, personne ne le détrône parmi les intellectuels que j’affectionne. D’approcher puis de dépasser les 100 ans ne l’empêche pas d’avoir des idées à exprimer : beaucoup d’ouvrages paraissent en effet sous sa plume ou sous forme d’entretiens depuis quelques années. Celui-ci est composé de textes courts écrits pour ce recueil ou repris. Ils permettent d’avoir un panorama des réflexions du penseur de la complexité et de l’humanisme qu’est Edgar Morin. Rien d’exceptionnel ici mais des propos toujours profonds et pleins de perspicacité, et qui sont accessibles, sauf, peut-être, La conscience de la conscience (qui renvoie à son œuvre maîtresse, La méthode). J’ai particulièrement apprécié les trois textes de la partie A l’ombre de l’histoire, tout particulièrement L’apport capital des post-marranes à la culture humaniste européenne et mondiale et Seconde guerre mondiale : quelques rappels de faits sous-estimés ou occultés. Un ouvrage sans prétention mais de très haut niveau qui permettra à des novices de découvrir la pensée de ce très grand intellectuel.
Commenter  J’apprécie         20 ![Dialogue sur la nature humaine par Morin Dialogue sur la nature humaine](/couv/cvt_Dialogue-sur-la-nature-humaine_5790.jpg)
Toute lecture débouche sur une déception, celle de ne pas obtenir de réponse à son questionnement. Quand bien même l'auteur prétendrait apporter une réponse à un problème, comment s'assurer que sa réponse est la bonne et qu'elle ne sera pas remise en question demain ? Personnellement j'entame toutes mes lectures avec enthousiasme en espérant y trouver, si ce n'est une explication du monde, au moins une parcelle de vérité. Aucune lecture n'est stérile, mais très peu nous communique cette agréable sensation d'avoir avancé d'un bon pas sur le chemin de la vérité. le livre de Boris Cyrulnik et d'Edgar Morin qui culmine à eux deux 190 ans de vie terrestre n'échappe pas à cette règle. Mais une fois fait ce constat il faut reconnaître qu'à défaut de donner les clefs de l'énigme de la nature humaine cet ouvrage permet au moins d'agiter les neurones du lecteur on lui ouvrant quelques perspectives de réflexion fort intéressantes. le langage est décidément trop imparfait pour exprimer la complexité du monde, il faudrait inventer un nouveau moyen d'expression mêlant la précision des mathématiques à l'expressivité de la musique, un langage s'adressant simultanément à la raison et aux sensations. En somme un langage qui s'adresserait à une pensée incarnée. Pour autant il serait dommage de se priver des réflexions de ces deux sages qui pratiquent une approche pluridisciplinaire des problèmes philosophiques et scientifiques dans une optique résolument humaniste. Dans une discussion à bâtons rompus sur la nature humaine et son devenir, ils s'accordent à penser que le trésor de la vie et de l'humanité est dans la diversité : « La culture doit s'ouvrir pour s'enrichir, le métissage est créateur d'une nouvelle identité… L'idée atroce est celle de l'exclusion… Les identités sont faites d'intégration. Un monde où l'on ne comprendrait pas l'autre, où on le verrait comme un ennemi, où l'on s'enfermerait à lui est un monde de l'horreur » (pages 86/87).
Les auteurs mêlent leurs réflexions à celles des grands philosophes et cette conversation qui aborde des sujets variés délivre de manière sous-jacente un message ou l'empathie est le bon chemin pour bâtir une société plus juste et plus humaine qui s'oppose aux discours techno-scientifique qui fragmente.
Un petit livre stimulant et sans dogmatisme.
— « Dialogue sur notre nature humaine, l'unité dans la diversité », Boris Cyrulnik et Edgar Morin, Marabout (2021), 90 pages.
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Le titre de ce livre parle de lui-même, le regard est posé sur le passé.
C’est un essai à la fois historique, puisque de temps à autre cette lecture est parsemée des évènements des cents dernières années, et humaine à travers l’intérêt porté sur la complexité du comportement humain. Qui dit histoire, dit forcément politique et société.
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Replacer les faits dans un contexte général est toujours bon pour oublier l'influence des trop nombreux... influenceurs. Remettre les pieds sur terre, c'est ce quoi nous aide les penseurs comme E Morin. Avec Hessel, ils ont ce pouvoir de nous redonner le sens de la perspective, mais ensuite... qui va nous servir de garde-fou ? Car ces hommes-là sont rares et ils sont de moins nombreux avec cette réflexion juste !
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Dans ce texte d’une cinquantaine de pages, Edgar Morin nous aide à mieux comprendre les questions angoissantes qui se posent à nous : Comment sortir de la logique consumériste et destructrice que nous impose l’ultra-libéralisme économique ? Comment mettre en œuvre des politiques qui favoriseraient la croissance protectrice de la planète et pénaliseraient celle qui ne l’est pas ? Comment se préparer à faire face à l’imprévisible ?
Il prône une « politique de civilisation qui vise à ré-humaniser et à re-convivialiser nos existences ». Des hommes plutôt que des robots. Une politique pleinement humaniste.
Ces idées humanistes, universalistes forment un socle dont l’intérêt est incontestable mais comment, concrètement s’organiser pour les faire avancer ? Le grand Edgar Morin, dont l’œuvre est impressionnante de clarté et d’intelligence, ne nous le dit pas et c’est toute la limite de ce petit texte.
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Mr Morin aura 102 ans le 8 juillet. Il vient de publier son 175è livre. Et quel livre, facile à lire malgré les sujets très compliqués et d'actualité. Il fait preuve d'une acuité face aux enjeux de nos sociétés dont beaucoup de politique, d'écologistes et simplement chacun d'entre nous devrions nous inspirer. Une leçon d'humanisme et de bon sens. J'ai vraiment beaucoup aimé
A 102 ans , quel message d'espoir
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J'ai apprécié ce livre, court par son volume (73 pages) et important par les idées.
Ainsi commence-t-il par expliquer l'évolution de l'identité de la France (Deux France en une / une nouvelle ère) et analyse nos faiblesses ainsi que les forces sur lesquelles nous pourrions nous appuyer pour éviter la catastrophe d'un monde capable de s'autodétruire (Pensée de la crise et crise de la pensée / Revenir à notre terre).
Certes bien des choses ont été déjà exprimées mais il souligne l'importance de la communication entre spécialistes et de l'attention à porter à l'intérêt général.
Toutefois deux petits bémols :
- le titre qui me paraît inadapté pour 'réveiller' justement
- la France peut être un exemple certes mais c'est le monde entier qui doit évoluer, sinon l'exemple ne servira à rien
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Qui est Edgar Morin ?
Si on s'en tient au livre, un vieil homme - un très vieil homme - qui écrit un résumé de sa vie mêlée avec les grand évènements de l'Histoire ...
Oui, car Edgar Morin a un siècle. En France, on aime bien les centenaires. Pourquoi ? C'est une bonne question. Peut-être sont-ils la preuve - l'espérance - que nous aussi nous pourrons vivre très longtemps comme eux. Et vivre très longtemps, c'est un peu l'éternité, ou du moins le contraire d'une mort brusque, anticipée.
Bref, Edgar Morin est un centenaire qui a - aurait - condensé dans un livre les leçons de sa vie.
Quelles leçons ?
Une brassée d'aporismes regroupées à la fin du livre (vous pouvez sauter le reste : c'est pratique). Car, le reste est survolé : de sa vie, il n'en parle point en dehors de ses origines et après, basta ! On ne sera juste qu'il a vécu dans des "communautés" (il aime ça, les communautés) que ce soit pendant l'Occupation ou après, aux Etats-Unis (on ricane bien intérieurement à imaginer ce vieillard en beatnik, fumant des joints dans un luxueuse villa de ses amis).
Bref, à part pour les aficionados du personnage, encore un livre qui gâche du papier et dont on peut éviter la lecture.
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