Citations de Camilla Läckberg (1235)
La mort le fascinait. Il y avait quelque chose dans la fatalité de la mort qui stimulait son cerveau et ses pensées s’y attardaient souvent.
Il avait vraiment besoin d’un petit roupillon, ensuite il serait frais et dispo pour s’attaquer au travail. Une sieste, comme en Espagne. Là-bas, ils en avaient compris l’utilité, alors qu’ici en Suède, on devait subir ses huit heures de boulot quotidiennes, dans la bonne humeur et avec une pêche d’enfer permanente.
Sur son front était tatoué le mot « problème » et la seule chose qui lui restait à faire était de répondre aux attentes. Une façon de vivre assez facile, mais paradoxalement difficile aussi.
En été, le niveau sonore était tellement élevé la nuit, avec tous les gens bourrés qui rentraient chez eux au petit matin, que les habitants avaient appris à filtrer les bruits pour conserver un bon sommeil nocturne.
[...] Patrick se demanda si le port de lunettes faisait partie des critères de sélection pour la formation de bibliothécaire.
Il était étonné de ressentir encore un coup au coeur en pensant à eux deux. Le coeur avait incontestablement une meilleure mémoire que le cerveau.
Les meilleurs moments étaient ceux où ils étaient blottis les uns contre les autres. Quand elle sortait le livre. Le bruissement des pages qu'elle tournait, son parfum, la sensation du tissu souple de son chemisier contre sa joue. Les vagues douces de sa voix, tantôt forte, tantôt basse. Les ombres se tenaient à distance pendant ces instants.
La plus grande partie du respect dont il jouissait venait cependant de ses propres mérites, même s'il devait admettre qu'il fallait aussi en attribuer une partie à son grand-père, qui n'était autre que Ephraïm Hult, le "Prédicateur".
Certaines choses étaient ce qu'elles étaient, il n'y avait qu'à l'accepter.
Elle essaya d'évoquer la sensation encore une fois, pour en jouir une brève seconde. Cette sensation que rien au monde ne pouvait l'atteindre, que le mal pouvait s'abattre sur d'autres mais pas sur elle. Quoi qu'il arrive, jamais elle ne pourrait la ressentir encore.
Le mal et la malveillance n'exigent pas de motif ...
Il s'en prit au rangement auquel il s'était cogné la tête. Kerstin le laissa faire et, lorsque sa colère se transforma en pleurs, elle se leva sans un mot et se serra dans ses bras. Ils restèrent longtemps, longtemps en silence, enfin réunis dans leur terreur et dans un deuil qu'ils avaient déjà commencé à anticiper, même s'ils essayaient de s'accrocher à l'espoir.
Kerstin sentait encore le poids du nourrissaon dans ses bras.
La panique laissait maintenant la place à une peur si puissante qu'elle la ressentait jusque dans ses os.
Elle leva les yeux pour vérifier si elle apercevait des étoiles, ou un croissant de lune, mais réalisa immédiatement que les nuits ne devenaient jamais aussi noires en été, et qu'elle aurait dû voir la délicate lumière des nuits d'été nordiques.
Les enquêtes sur les meurtres sont une affaire de personnages.
- J'étais là-bas tout à l'heure, alors je sais que non. Ils se reflètent les uns dans les autres. Chacun parle de ses propres mérites. Tout tourne autour de leurs entreprises, leurs bagnoles, leurs voyages, des trucs sans intérêt. Ils jacassent sur les malheurs et les échecs des autres. Tu les connais. Et un jour on sera comme eux.
Au fond, c'est hyper déprimant.
L'avenir était si brillant qu'il m'aurait fallu des lunettes de soleil.
L’extrême droite avait réussi à faire gober à certains que le véritable danger s’appelait Ahmed ou Mohammed . Mais ce Christer avait sous les yeux , c’était une file ininterrompue de « Sven Westin », «Karl-Erik Johansson », « Peter Lundberg »…Blancs comme neige qu’ils étaient. Et ils adoraient les petits enfants. Ils avaient tous le même genre d’apparence , et après coup les voisins disaient toujours : “ il était tellement sympathique. On n’aurait jamais cru… » Ou : « il doit y avoir un malentendu, il a toujours été très gentil avec les enfants. »
Dès les premières secondes, lorsqu'il était couché, chaud et humide, sur sa poitrine, elle avait perçu une gravité dans ses yeux comme si une âme ancienne avait été remise sur le chemin de la vie, alors qu'elle aurait peut-être préféré la paix et le repos.(...) D'une certaine façon, elle avait toujours su que cette âme ancienne en Matte n'aurait pas la force s'assumer une vie entière.
La vie était pleine de virages inattendus.