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Citations de Blandine Le Callet (454)


J'ai soudain vu le livre s'ouvrir entre ses mains, éclater en feuillets, minces, souples et mobiles. C'était comme une fleur brutalement éclose, un oiseau qui déploie ses ailes.
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On passe sa vie à construire des barrières au-delà desquelles on s'interdit d'aller : derrière, il y a tous les monstres que l'on s'est créés. On les croit terribles, invincibles, mais ce n'est pas vrai. Dès qu'on trouve le courage de les affronter, ils se révèlent bien plus faibles qu'on ne l'imaginait. Ils perdent consistance, s'évaporent peu à peu. Au point qu'on se demande, pour finir, s'ils existaient vraiment.
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L'appartement n'était pas grand, mais très bien agencé: une pièce éclairée d'une large baie vitrée donnant sur le balcon, une kitchenette, une petite salle de bain, des W-C.
- Les toilettes viennent d'être équipées du nouveau dispositif en vigueur pour l'analyse d'urine, nous a expliqué la gardienne. Vous voyez, tout s'affiche ici, sur le tableau: ECBU, beta-hCG, tests multidrogues - alcool, nicotine, méthadone, cocaïne, etc. Les résultats sont ensuite directement transmis au médecin référent.
Elle semblait enchantée de l'ingéniosité de ce dispositif, comme si elle l'avait elle-même mis au point. Puis elle a ajouté:
- Les caméras ont été remplacées par des modèles dernier cri, beaucoup plus performants. Vous serez encore mieux protégée.
J'ai pensé, encore mieux surveillé, mais ce n'était pas le moment de faire du mauvais esprit.

(P151)
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Qu'est-ce que l'homme, au fond? Rien d'autre qu'une bête rasée de près. Il peut bien s'affubler d'une redingote, d'une chemise à jabot, d'un gilet à gousset, dans sa chair, dans ses instincts, il reste une bête, et pour ses semblables, un danger permanent.
(P129)
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Je me moquais un peu du contenu des livres. Ce que je recherchais, surtout, c'est le pouvoir qu'ils m'accordaient. J' arrivais grâce à eux à m'abstraire de ma vie. (...) J'étais ailleurs, loin du monde , loin de moi. C'est parfois reposant de se perdre de vue.
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Je les ai regardés sans pouvoir réagir. J'étais comme dans ces rêves où chaque geste s'effectue au ralenti, où la bouche s'entrouvre sans qu'aucun cri n'en sorte, et où l'on se découvre soudain incapable de courir, alors même qu'il faut fuir un danger imminent. J'ai laissé s'accomplir, impuissante et perdue, la plus grande catastrophe de toute mon existence.
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Dans la vie, il y a toujours un avant, un après, vous avez remarqué ? Avec entre les deux une cassure franche et nette, heureuse ou malheureuse -c'est une question de chance. Elle ne peut pas sourire à tout le monde, évidemment. je suis sûre que personne n'y échappe.

Pour moi, la rupture s'est produite le jour où des hommes casqués, tout en noir, ont défoncé la porte pour se ruer dans la chambre.
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C'est bien pouponné, bien élégant dans sa robe à trois mille euros. Ça chante "Ô Seigneur, je viens vers toi" d'un air concentré, en ayant soin de présenter son joli profil au caméscope, mais ça n'est pas capable d'écrire dix lignes personnelles à prononcer le jour de son mariage.
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Ce que je recherchais surtout dans les livres, c'est le pouvoir qu'ils m'accordaient. J'arrivais grâce à eux à m'abstraire de ma vie. J'oubliais le Centre , sa routine et son lot de contraintes épuisantes. J'oubliais qu'on m'avait confisqué ma maman. J'étais ailleurs, loin du monde, loin de moi. C'est parfois reposant de se perdre de vue.
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Avec le temps, je m'étais habituée aux hurlements des gosses - c'est fou la force que peut donner l'habitude.
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Mon arbre généalogique ne ressemble pas à grand-chose, il faut bien le reconnaître. Deux rameaux coupés courts. Le destin a eu la main lourde, côté sécateur.
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En vérité, il trouve ce texte peu approprié à un mariage, et sans grand intérêt, dans l'absolu. Personnellement, ça le dérange que le premier miracle du Christ ne soit ni plus ni moins qu'un encouragement à l'ivrognerie. Faire apparaître six cents litres de vin d'un coup, ça lui semble à la fois stupide et dérisoire...
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On a raison de dire que la nuit porte conseil. Tout tient, je crois, à la puissance des rêves et des ténèbres : enveloppé d'ombre, le cerveau est plus vif, ou peut-être mieux apte à saisir les murmures des esprits venus pour l'inspirer.
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On a raison de dire que la nuit porte conseil. Tout tient, je crois, à la puissance des rêves et des ténèbres : enveloppé d'ombre, le cerveau est plus vif, ou peut-être mieux apte à saisir les murmures des esprits venus pour l'inspirer.
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Je n'ai pas dormi, cette nuit-là. J'ai pensé à ma vie, aux efforts accomplis pour en arriver là. J'ai pensé à tous ceux qui m'avaient aidée, parfois sans le savoir. M. Kauffmann, Lucienne, Fernand, et Justinien. J'ai pensé à vous. Je me sentais fière et forte, enfin prête ; je pouvais désormais marcher seule au milieu de la foule, prendre le tube, supporter le fracas des rames et la promiscuité, les odeurs, les éclairs de lumière qui jaillissaient parfois dans les tunnels. J'avais vingt ans, j'étais libre et je touchais au but.
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C'est cela sans doute, faire son deuil: accepter que le monde continue, inchangé, alors même qu'un être essentiel à sa marche en a été chassé. Accepter que les lignes restent droites et les couleurs intenses. Accepter l'évidence de sa propre survie.
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Jusque-là, je ne m'étais jamais vraiment posé de questions sur mon travail. J'appliquais les consignes, voilà tout : suppression pour incitation à la violence, à la perversion sexuelle, à la consommation de substances illicites, à des comportements alimentaires nuisibles à la santé. Suppression pour atteinte à la dignité du corps humain, ou au droit à l'image. Suppression pour propos discriminatoires. Et cetera. A première vue, rien de tout cela ne me semblait choquant. Et puis, de toute façon, lorsqu'on a un rythme à tenir, on n'a pas forcément les moyens de réfléchir. Mais maintenant que je prenais le temps de comparer chaque article avec ce qu'il en restait après sa numérisation, je me rendais bien compte qu'il y avait un problème. Trop de coupes, parfois si pernicieuses qu'elles en arrivaient à inverser le sens du propos, ou le rendre totalement incompréhensible.
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Je me moquais un peu du contenu des livres. Ce que je cherchais, surtout, c'est le pouvoir qu'ils m'accordaient. J'arrivais grâce à eux à m'abstraire de ma vie. J'oubliais le Centre, sa routine et son lot de contraintes épuisantes. J'oubliais qu'on m'avait confisqué ma maman. J'étais ailleurs, loin du monde, loin de moi. C'est parfois reposant de se perdre de vue.
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Cela faisait si longtemps que rien n'avait bougé dans sa vie; forcement, il ne supportait pas qu'il se passe quelque chose dans celle des autres.
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des hommes casqués,tout en noir ,(qui ) ont défoncé la porte pour se ruer dans la chambre...(..) Elle (la maman) n'essayait plus de résister .Elle me regardait fixement.J'ai compris ce qu'elle voulait me dire.Au revoir mon bébé.Plusieurs fois elle a cligné des yeux.Chaque battement de paupières etait comme un baiser.Je t'aime.Je t'aime.Je t'aime.Et elle m'a souri derrière le baillon.

Il s'est mis à me réciter des poèmes,chaque matin.Toutes sortes de vers,libres ou réguliers-il n'était pas sectaire.Je devais fermer les yeux-M.Kauffmann assurait qu'on entend mieux les yeux fermés .Lorqu'il avait fini,je lui disais souvent

-je n'ai pas tout compris

-Encore heureux ,fillette!Allez maintenant tu m'apprends ça par coeur.

Je ne voyais pas trop l'intérêt,mais Monsieur Kauffmnn avait l'air d'y tenir: On ne sait jamais ,cela pourrait servir à l'occasion.Alors j'obéissais :chaque jour ,j'apprenais un poème ,parfois deux.Ça ne me demandait aucun effort.Je retenais sans peine.J'ai toujours été spongieuse.

J'ai soudain vu le livre s'ouvrir entre ses mains,éclater en feuillets ,minces,souples et mobiles.Cétait comme une fleur brutalement éclose ,un oiseau qui déploie ses ailes.

Ça ne peut pas s'effacer?

Non,c'est inamovible.Indélébile.Là réside tout l'intérêt :Avec le livre,tu possèdes le texte.Tu le possèdes vraiment.Il reste avec toi sans que personne ne puisse le modifier à ton insu.Par les temps qui courent,ce n'est pas un mince avantage ,crois moi, a t il ajouté à voix basse .Ex libris veritas ,fillette .La vérité sort des livres.Souviens toi de ça:Ex libris veritas

On passe sa vie à construire des barrières au delà desquelles on s'interdit d'aller:derrière ,il y a tous les monstres que l'on s'est créés.On les croit terribles,invincibles,mais ce n'est pas vrai.Dès qu'on trouve le courage de les affronter ,ils se révèlent bien plus faibles qu'on ne l'imaginait.Ils perdent consistance ,s'évaporent peu à peu.Au point qu'on se demande parfois ,pour finir,s'ils existaient vraiment.


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