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Critiques de Blaise Cendrars (426)
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Joyeux Noël !

Lecture on ne peut plus de circonstance en ce jour de Noël, réunissant des nouvelles d’auteurs aux styles différents que pour certains je n’avais pas encore lu, ce qui a été l’attrait de ce recueil, qui m’a semblé par ailleurs inégal dans l’intérêt qu’il a pu me susciter. J’ai quand même eu un coup de cœur pour la nouvelle de Truman Capote: Un souvenir de Noël, touchante, et bien aimé certaines autres. Pour qui souhaite visiter les Noëls d’antan. Joyeux Noël !
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Emmène-moi au bout du monde

Premier roman de Blaise Cendrars que je lis, après avoir découvert sa poésie il y a quelques temps de cela. L'histoire d'une comédienne âgée, Terera Espinosa, qui fait les quatre cents coups et marque de son empreinte le théâtre parisien.

J'ai eu du ma à rentrer dans cette œuvre, mais j'ai fini par en saisir l'intérêt et par vraiment l'apprécier. Dès les premières pages, j'ai été frappée par le caractère irrévérencieux des propos de l'auteur. La première scène est en effet une scène de sexe au cours de laquelle Terera perd son dentier et réclame à son amant de la frapper encore plus fort pour qu'elle ait un bel œil au beurre noir ! Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, mais j'ai trouvé ça franchement génial de présenter une femme âgée mais qui ne s'empêche pas pour autant de vivre intensément, d'avoir des amants, de rire à gorge déployée. J'ai trouvé ce livre incroyablement féministe tant il casse les représentations classiques de la femme et de la comédienne. La grande actrice est crue, vulgaire, gouailleuse. C'est une merveilleuse héroïne, rafraichissante, tellement forte et attachante. On a l'impression de l'avoir devant les yeux, Cendrars la dépeignant de manière si vivante.

Ce roman est très rock and roll, il part un peu dans tout les sens. Je l'ai trouvé avant tout empreint de liberté, d'audace, d'originalité. Je l'ai vu comme une ode à l'iconoclasme, un pied de nez au politiquement correct.

Blaise Cendrars est ainsi, décidément, un auteur qu'il me faudra continuer à lire.
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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Mon voyage en Amérique

Encore jeune et inconnu mais déjà aventurier, Frédéric Sauser alias Blaise Cendrars quitte Saint-Pétersbourg, où il a vécu, pour New York à bord d'un bateau. C'est l'occasion pour lui de sortir cahiers et crayons et de se laisser aller à l'inspiration que lui apporte l'immensité de l'océan et la longueur des jours.

Dans ce texte, on y découvre un jeune auteur sombre, solitaire et intransigeant, que la foule humaine dégoûte, que la cohabitation débecte. Dans cette traversée de l'Atlantique, ses vrais compagnons s'appellent Goethe, Nerval et Rémy de Gourmont. Ses principales préoccupations? Résister au mal de mer, écrire, s'efforcer d'être fort et courageux auprès de Féla qui l'attend à New York...

Ce texte préfigure la naissance de Blaise Cendrars - la braise et la cendre, le phénix - et de son premier grand poème, Les Pâques.

Le poème qui clôt le livre, le Volturno, du nom du bateau qui le ramène à "l'Europe pourrie" de 1911, était inédit jusqu'alors.

Mon Voyage en Amérique est un beau livre illustré par Pierre Alechinsky, peintre et graveur qui a illustré d'autres recueils des éditions Fata Morgana.

J'ai aimé le livre en tant qu'objet, ainsi que de découvrir Blaise Cendrars jeune, ambitieux et beaucoup plus fermé qu'il ne l'a été par la suite, mais déjà grand écrivain et observateur né.
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Mon voyage en Amérique - Le retour

Freddy Sauser (futur Blaise Cendrars) livre ici son premier texte autobiographique à travers le court journal de sa traversée de l'Atlantique pour rejoindre New York et celui de son retour vers la France, quelques mois plus tard, plus proche cette fois d'un cahier de notes et de croquis que d'un véritable journal de bord.



Un récit de voyage particulier, loin d'être une invitation à l'évasion, loin de ressembler à un désir de conquête du Nouveau Monde, qui laisse plutôt entrevoir chez l'auteur, une grande solitude, un besoin de fuir les gens, teinté à la fois d'arrogance et d'orgueil, mais aussi contemplatif et poétique, d'inspiration baudelairienne.



En novembre 1911, le narrateur quitte Saint-Pétersbourg en train pour rejoindre Féla à New York, une jeune étudiante juive polonaise qu'il a rencontrée en Suisse et qui deviendra sa future première épouse. Il embarque à Libau (aujourd'hui ville côtière de Lettonie) à bord du « Birma » avec la crainte d'être refoulé en Amérique pour cause de drachomae (inflammation des yeux) et prêt à envisager le suicide en ce cas.



Quinze jours de traversée le séparent de son amie, quinze jours pendant lesquels il va pouvoir se recueillir, laisser s'épanouir son amertume et se détacher des gens. « J'entreprends ce voyage pour être loin de l'hideuse face humaine […] L'épouvantement de la face humaine va cesser pour quinze jours ». Sans émotion ni excitation, il quitte le continent européen, part pour écrire et observer le spectacle grandiose de la mer, sans intention de se mêler aux passagers.



« Je ne puis les voir en sympathie […] Je ne puis faire des concessions qu'à la mer. C'est bien assez d'être avec une pareille compagne ». Et le mépris, le dédain qu'il laisse entrevoir, par petites touches, dans les pages de son journal à l'égard des hommes et des femmes sur ce bateau contrastent avec l'émotion qui le saisit lorsqu'il contemple l'océan, éprouve la tempête et le mal de mer, proche du vertige et de l'euphorie.



"La formidable beauté de l'immense".



Avec une précision remarquable, toute empreinte de lyrisme, Blaise Cendrars étudie le bateau vacillant, nous fait entendre le bruit des cordages sous le vent, le claquement des vagues contre la coque, le ronronnement des machines (elles « poupoufonnent »), intensifie avec grâce la masse des flots, offre un spectacle grandiose et très visuel de la mer déchaînée, sans cesse renouvelé, si musical que le lecteur se surprend à lire les pages à voix haute, impressionné et intimement confronté, à son tour, à cette immensité.



http://www.actualitte.com
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Faire un prisonnier

Un extrait de "La Main coupée", l’œuvre de Blaise Cendrars où il raconte sa guerre dans la légion étrangère. Dans ce chapitre "La Main coupée", il fait et interroge un prisonnier. Il appartient à une compagnie franche dont l’objectif est de réaliser des coups de main. L’on se rappellera qu’une partie du roman "Capitaine Conan", dont action se déroule sur le front des Balkans, évoque les missions spécifiques confiées à ces soldats.



Le dossier pédagogique (pour la partie français) a été réalisé par Marianne Chomienne qui est agrégée de lettres modernes, elle a une grande expérience en matière de présentation pédagogique d’un ouvrage et cela se perçoit. Les éléments livrés pour la lecture d’image sont dues à : Sophie Barthélémy qui a été responsable du service éducatif du musée des Beaux-Arts de Quimper et elle est en 2013 en charge de l’action culturelle du département des publics au musée de Dijon.



Ce petit livret permettra de mener, avec des classes de troisième, un travail interdisciplinaire très intéressant (français, histoire et arts).

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Correspondance (1934-1959) - Blaise Cendrar..

Correspondance Cendrars-Miller 1934-1959. Un suisse et un américain, lequel est traduit de l'américain vers le français.



Avantage dans cette correspondance et ce n'est pas parce que deux écrivains de dimension supérieure s'écrivent : on a vu trop souvent des échanges publiés se réduisant à la voix unilatérale d'un seul parce que c'est lui qu'on vise en fait, c'est d'avoir publié les voix intimes des deux grands amis qui furent tour à tour des auteurs maudits .. mais ils avaient suffisamment de matière pour se comprendre jusqu'à venir faire miroiter leur profonde complicité ..



Cet avantage a pu être possible puisque Cendrars a gardé tous les courriers échangés pendant ces 25 ans qui représentent un bail. Une chance dans la malchance cependant puisque la fille de Cendrars nous renseigne que son père ne gardait pas les lettres de ses correspondants et que ces mêmes correspondants avaient tendance avec un soin jaloux à conserver les siennes.



Cette rencontre déjà pour moi est la sûreté que ces deux amis s'entretiendront sur Dostoievski puisqu'ils l'appréciaient tous deux et que Cendrars avait séjourné longtemps en Russie. Et quand je dis apprécier pour Miller, c'était plutôt du niveau de l'adulation ..



Je me demande parfois si un autre avantage ne naît pas d'avoir une réputation sulfureuse (dans le domaine public) qui vue sous le sceau de l'amitié vraie prend des formes inverses, chastes et sobres ? Ce qui est sûr c'est que mon sentiment sur la question sur ceux qui affichent la vertu en façade et qui se révèlent pourris à l'intérieur ou dans la vie moche qu'ils nous cachent ne plaide pas pour ces derniers !
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Rhum

Une biographie haute en couleur d'un des grands personnages de la Guyane , au début du 20ème siècle : Jean Galmot.

Blaise Cendrars a été séduit par l'homme, qui a marqué l'histoire de la Guyane en s'opposant à la classe coloniale dominante, tout simplement en venant faire de belles affaires sur les plate-bande des gros négociants/propriétaires, et en respectant et réservant une grande part des bénéfices aux autochtones.

Évidemment, entre cabales, dénigrement et faux procès, ils ont fini par avoir sa peau, mais Jean Galmot a laissé des traces, des idées, une nostalgie dans l'esprit des guyanais.

Ce genre d'agissement (aujourd'hui plus discret mais aussi à une échelle plus vaste), a permis aux dominants de continuer a s'enrichir, d'augmenter leur pouvoir, avec la complicité active des gouvernants...

Le style imagé, coloré, lyrique de Cendrars rend ce petit livre aussi émouvant qu'intéressant, dévoré en 24h !
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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

C'est un Suisse qui raconte l'histoire d'un Suisse.

Le Suisse quitte son pays parce qu'il n'a plus le sou. Il fuit tout ce qui lui coute : travail, dettes, femme, enfants. Il se sauve d'un pays devenu trop petit, le Suisse. Vite, il vole ses compagnons pour payer la traversée. Ouf, New York. La débrouille : les petits boulots, les petites combines, il fait tout le Suisse, même second couteau. Puis, un peu à l'Ouest, il ouvre un bistro. Paye des pots, gagne des infos. Rejoins St-Louis et de là San Francisco. Qui n'est pas, qui s'éveille. San Francisco. Où est-vous ? San Francisco : sa quête, son obsession. San Francisco : c'était Lui ! Et puis l'or, la fièvre, le feu, les cendres, et bientôt ses cendres.



De tout cela, je me souvenais, mais plus des mots, mais plus des phrases qui nous emportent comme le destin. Je me souvenais de cet autre Alchimiste, de cet autre Don Quichotte, de l'ironie tragique. J'avais envie de le relire, ce destin brisé. Maintenant que je n'ai plus de boulot, j'ai du temps. J'ai eu de la chance, je l'ai vue la Californie, moi aussi. Et au nord de San Francisco les séquoias géants. Notez, il y a plus court. Mais si ! Cet if de Kipling, tellement exemplaire, aussi.



Alors après tout je me dis : à l'aise Blaise, et demain un autre bouquin.



PS. L'on pourrait se demander pourquoi relire ce roman ? Je dirais qu'à l'heure de grands changements technologiques et de l'émergence extrêmement rapide de nouvelles puissances, de profonds bouleversements géopolitiques et sociétaux vont bousculer plus que jamais la vie de tout un chacun. Certes, de nouveaux Eldorado vont apparaître. La 1ère question posée par L'or est : les hommes seront-ils plus sages et moins cupides ou bien feront-ils preuve de la même sauvagerie que par le passé en courant après un nouveau miroir aux alouettes ? La seconde, plus individuelle, inéluctable est : Et si demain je perdais tout ce que j'ai bâti jusqu'à présent ?
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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

C'est vraiment la vie qui fait les histoires les plus incroyables. Mais celle-ci est-elle plus incroyable parce que plus vraie? Elle m'a fait rappeler que le bien et le mal ne sont que des effets. Les choses en-soi n'ont que la valeur que nous leur donnons. L'or n'est donc pas synonyme de fortune.

Dans ce roman, j'ai l'impression d'avoir vu la chute d'un monde ancien au profit d'un monde nouveau. Je ne juge aucun des deux. Les aventuriers et les explorateurs ont fait place aux villes et au progrès industriel.

Ce n'est pas simplement une biographie que nous offre Cendrars, mais toute une fresque de l'histoire des États-Unis, à une époque bien intrigante ; la mythique Conquête de l'Ouest.
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La main coupée

La main coupée est la chronique des jours vécus par Blaise Cendrars, en tant qu'engagé volontaire étranger du front de la Somme, écrite durant le second conflit mondial.



Dans la meilleur veine des écrits autobiographiques de l'auteur, cette relation de guerre entretien la mémoire des camarades de tranchée, venus de tous les horizons du monde à l'appel de la France menacée. Anarchiste et libertaire, il y dénonce, en outre, l'incurie, l'incompétence et la lâcheté de l'état-major, des officiers, et des scribouillards de l'administration militaires planqués à l'arrière.



Ce texte parsemé d'anecdotes terribles, coquasses ou tendres, transcrit dans une prose colorée et gouailleuse, relevée d'argot savoureux et d'humour, est un témoignage direct et émouvant en l'honneur de cette humble humanité oubliée, qui versa son sang (certes pas impur mais étranger!) avec prodigalité, pour l'y mêler aux sillons des tranchées de la glèbe française.
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J'ai saigné

Blaise Cendrars, dans ce texte très court, raconte son amputation, sa souffrance, les violences de la guerre, les humiliations, le dévouement des infirmières et la lutte pour guérir et vivre. C'est fort et superbement écrit. Même s'il parle de son acharnement à surmonter cette amputation, car de retour à la vie civile il a pratiqué de nombreux sports (natation, alpinisme, équitation, tennis, billard, escrime, etc...), c'est surtout un hommage à tous ceux qui ont été blessés par la guerre, un hommage à toutes celles qui les ont soignés.
Lien : http://lejournaldechrys.blog..
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La banlieue de Paris

La langue poétique de Cendrars, ses envolées lyriques, lors de ses déambulations dans les coins de banlieue, qu'ils soient pauvres ou bourgeois, ouest, sud-sud-est (visiblement ses quartiers préférés) est en fête et nord industrielle !

Et à côté les photos pleines d'humanité qui montrent la Banlieue sans fard, dans son camaïeu de gris, pavés luisants, bouilles sales, maisons branlantes, jeunes et vieux...

Un livre écrit par le poète et le photographe, qui magnifie la banlieue, décor de la vie urbaine d'après guerre et des nouvelles générations du baby boom.

Un très beau livre !

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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

Totale découverte pour moi que cette histoire du général Johann August Suter, ce pionnier d’origine suisse qui, en 1834, quitte femme et enfants pour venir « par des sentiers insoupçonnés, se jeter dans le pays des aventures et des dangers » : le continent américain . Il fait rapidement fortune dans une Californie qui appartient à l’époque au Mexique et bâtit un véritable empire baptisé « La Nouvelle Helvetie ». Mais la découverte d’or sur ses terres fait tout basculer….





S’il est inspiré de la véritable histoire du Général Sutter, c’est bien un roman qu’a voulu écrire Blaise Cendrars (« J’ai fait œuvre d’artiste et non pas d’historien ») et il faut dire que le personnage s’y prête à merveille !

Aventurier au passé plutôt louche , il se révèle un entrepreneur de génie , créant de toutes pièces sur des milliers d’hectares une espèce de phalanstère où travaillent et vivent en bonne intelligence indiens, canaques « Importés » par ses soins, européens d’origine diverse… Alors qu’il est en passe de devenir l’homme le plus riche du monde, la nouvelle vite répandue de présence d’or sur ses terres va lui faire tout perdre et Cendrars nous fait le tableau de cette fameuse « ruée vers l’or » et des folies et violences qu’elle entraîne. Et la Californie devint américaine….





On est un peu surpris au début du texte de la sécheresse du récit, une succession de faits bruts , un récit chronologique un peu en mode journalistique, ce qui n’empêche pas une richesse de vocabulaire à laquelle on n’est plus trop habitué . Puis on se prend d’intérêt pour ce bonhomme surprenant et assez visionnaire il faut bien le dire et à son destin incroyable .

Un court roman que j’ai apprécié de découvrir grâce au Challenge solidaire 2022.

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La Prose du Transsibérien et de la petite Jeh..

Je lis souvent ce qu'écrivait Freddy, de la Chaux de Fond

quand j'ai envie de voyager sans mettre mes pieds l'un devant l'autre

quand j'ai envie de lire un si mauvais poète

mauvais poète parce qu'il n'avait pas la gueule de l'emploi

mais poète transporteur,

partons avec lui dans le transsibérien,

sur un steamer

ou bien dans une ruée vers l'or;

posons nous des questions sur la force de la poésie

la connaissance du monde et du destin

en 1913 - deux ans avant de perdre le bras droit durant la guerre -

il sait : et mes mains s'envolaient aussi

Cendrars visita des pays, des gens, des rêves,

tout voir, tout vivre je suis tous les visages

toujours rattachés à une histoire des mots

- ceux des autres, les siens aussi -

à Anvers où il clochardise seule l'épaisseur du petit volume que j'avais dans la poche (Les testaments de Villon) me séparait de mon compagnon et m'empêchait de devenir une parfaite canaille, comme lui…

Le poète voyageur qui déborde d'univers

Du catalogue de Leporello, des mille trois femmes de Dom Juan aux mille et trois clochers de Moscou.

Une vie d'écriture poétique à peine plus longue que celle d'Arthur - quelques années

Et puis des romans, des souvenirs des articles.

Et tous ses fils qui ont traîné sur les routes qu'il a ouvertes - Kerouac, Chatwin, Duval, Newby et mêmes les médiocres ou les mondains, tous ses fils.



On lira Blaise Cendrars en mangeant son pâté d'olives, avec un vin rouge de pays

sur une terrasse dans un cabanon des Goudes

on écoutera Honegger; ses sonorités accompagnent les vers de Cendrars dans mon esprit, et Pacific 231 avec la Prose du transsibérien et de la petite Jeanne de France



Les citations viennent de ses poèmes, de ses livres de souvenirs et de ses romans

© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

En 1834, Johan Suter quitte la Suisse, sa femme et ses quatre enfants et part à l'aventure. Il embarque pour l'Amérique, s'installe d'abord dans le Missouri, puis, en 1839, part pour la Californie, alors province du Mexique. Il fait fortune grâce à l'agriculture, à tel point qu'il rachète la région au Mexique mais alors qu'il est en passe de devenir l'homme le plus riche du monde, un evènement va stopper net son ascension: de l'or est découvert sur ses terres. La ruée vers l'or qui s'ensuit va transformer la vie rêvée de Sutter en cauchemar.

Paru en 1925, "L'or" est le premier roman du poète Blaise Cendrars, quoiqu'il s'agisse ici plutôt ici d'une biographie romancée même si Cendrars a pris quelques libertés (minimes) avec la vérité historique. Le style sec, presque journalistique de l'auteur peut de prime abord rebuter. Cendrars ne cherche pas à nous faire entrer en empathie avec le personnage de Suter (d'ailleurs peu sympathique...), mais cette distance permet justement de mieux mettre en valeur cette aventure extraordinaire. Court et prenant, le récit décrit la folie de la ruée vers l'or et nous fait vivre une page passionnante de l'histoire des Etats-Unis et Suter, broyé et presque oublié par L Histoire, symbolise à lui seul la vanité de l'ambition humaine. Conte cruel et ironique, "L'or" est définitivement... une pépite (haha) .
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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

« Le vieux fou.

L'homme le plus riche du monde.

Quelle bonne blague ! »



L'or ou la merveilleuse aventure du Général Johann August Suter donne a connaître la vie incroyable d'un suisse qui abandonne tout, y compris sa famille, pour aller à la découverte du nouveau monde et créer la Californie au 19ème siècle. L'homme qui a failli être le plus riche du monde, termine ruiné lors de la découverte de l'or sur ses terres par son menuisier. Incroyable, inimaginable une telle aventure. J'ai adoré le roman car je ne connaissais pas du tout cette histoire fabuleuse mais en plus, je découvre l'écriture de Blaise Cendrars et j'ai beaucoup aimé. C'est lent au début et au fil du temps, ça monte jusqu'à être embarquée dans la folie qui a saisi cette contrée jusqu'à son embrasement. Mais Suter, « l'or l'a ruiné. Il ne comprend pas. »



« Il joue nerveusement avec l'anneau qu'il porte au doigt, le tourne, le change de doigt et se répète à mi-voix l'inscription qu'il y a fait graver :

- LE PREMIER OR -

DÉCOUVERT EN JANVIER 1848 »
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Faire un prisonnier

Ce petit opuscule mis en page et édité pour nos futurs bacheliers, est consacré dans ce numéro à Blaise Cendrars, le choix du texte réalisé par Marianne Chomienne, est tombé sur le roman, " La Main Coupée", où Cendrars raconte sa guerre dans la légion étrangère, édité finalement en 1945, je crois.



Il est évoqué dans le poème Orion, " Mon étoile, Elle a la forme d'une main ,c'est ma main montée au ciel...ma main coupée.."Sublime texte.

Ce texte, Faire un Prisonnier, n'est pas une longue litanie sur le horreurs de la guerre. Il est bien plus subtil, car il y a tout, les morts, les chefs dépassés, absents, et incompétents, les désertions, la boue...et surtout une mise en perspective de l'absurdité de cette guerre.



En effet, Blaise Cendrars s’inscrit dans la tradition bien française de traiter par la dérision des thèmes tragiques, il fait penser aux récits désopilants, et absurdes, qui rappellent ceux de Blondel ou Céline, sa plume est trempée par cet helvète dans le pavé parisien, avec sa gouaille qui n'a rien de militaire.



Rien dans l'univers décrit n'est carré, ordonné, calculé, Cendrars joue à l'improvisation, comme son héros (lui même) rompu aux missions marginales et peu orthodoxes, qui se voit confier l'ordre de capturer un prisonnier!Au pied levé !

Il exigera, pour le seconder, un polonais porté sur la boisson dont il attend des chansons pour amadouer la future proie. Ce goût pour les romances polonaise deviendrait-il à l'ouest des Ardennes une arme fatale pour réduire l'ennemi.

Les généraux attendent beaucoup de l'opération secrète, alertés par des rumeurs, dont le renfort de soldats polonais.



Cendrars avec la complicité de son chef, entretient une équipe bien rodée pour braconner dans les marais, ils utilisent le bachot, barque à fond plat, au fil des mois les meilleurs rameurs ont été sollicités.

Sommes nous encore en guerre dans ce récit ?



Voila un quotidien qui ne ressemble pas à celui de Jean Echenoz. Pour ma part Cendrars est brillant, vrai, et quand il décrit le confort trouvé dans les tranchées ennemies, c'est la vraie guerre qu'il décrit, loin de la presse officielle, pour laquelle néanmoins il envoi en secret des clichés...



Brillant et quelle plaisir d'arpenter ces pages.

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Les Pâques à New-York

Mon amour pour Cendrars date de ma découverte de Pâques...C'est un long poème, tragqie, écrit d'une traite et jamais repris, à la suite d'une nuit d'errance et de fièvre dans le dédale de New York, un soir de Pâques..



Cendrars, l'athée, y cherche Dieu, dans ses souvenirs de voyage, dans ses rencontres de hasard, dans les quartiers pauvres , dans les différents types de ghettos de la mégalopole bigarrée...Toute la Passion du Christ s'y joue à l'échelle humaine: les prostituées de la ville sont de modernes Marie-Madeleine, les larrons, bons ou mauvais, sont la racaille et la pègre qui hantent les ruelles mal famées, "Seigneur, rien n'a changé depuis que vous n'êtes plus Roi", dit Blaise au Christ, "le Mal s'est fait une béquille de votre croix"



le poème est construit en strophes rimées ou assonancées qui sont autant de cercles concentriques dans cette descente aux Enfers de la misère humaine. Le poème est tout entier adressé à Celui que Cendrars cherche en vain, et qui ne lui répond pas..



Désespéré, il s'enferme dans sa chambre et ne lui parlera plus, sauf une autre unique fois, dans le poème appelé "Christ"...La place de Cendrars est désormais auprès et au plus près de ses frères de misère: les hommes.



Un texte magnifique, un cri, et une évocation crue et terrible de la première cité moderne...
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Rhum

Blaise Cendrars a beaucoup voyagé. Il aime aussi les personnages engagés dont la vie n'a pas été un long fleuve tranquille. Alors, le bourlingueur a choisi le roman pour raconter celle de Jean Galmot, journaliste, homme d'affaires et député de Guyane au début du 20eme siècle.

Dans le registre des journalistes aventuriers je connaissais Albert Londres mais pas lui, c'est donc une découverte.



Sur la première page de ce roman intitulé "Rhum" Cendrars écrit "Je dédie cette vie aventureuse de Jean Galmot aux jeunes gens d'aujourd'hui fatigués de la littérature pour leur prouver qu'un roman peut aussi être un acte ». Belle introduction même si mon avis sur cette lecture est mitigée. Le texte est très descriptif des faits qui le font ressembler à un documentaire.



Originaire de Monpazier jean Galmot débarque pour la première fois en Guyane en 1906 et tombe sous le charme des lieux. La maison Chiris le nomme directeur du comptoir à Cayenne dont il s'affranchira pour produire du rhum et monter d'autres affaires commerciales. Élu député en 1919, il est apprécié des Guyanais autochtones parce qu'il les considère, les respecte, reste à leur écoute et souhaite leur indépendance.

Jean Galmot était travailleur, idéaliste et humaniste et Blaise Cendrars le compare aisément à Don Quichotte. Mais la réalité du personnage semble complexe, il va être mêlé à un scandale financier, injustement d'après l'auteur. Si jean Galmot mérite d'être connu, je regrette que l'on en apprenne plus sur les déboires d'un homme d'affaires que sur les guyanais et la Guyane.





Challenge Solidaire 2022

Challenge Riquiqui 2022

Challenge XXème siècle 2022

Challenge Multi-défis 2022

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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

Rarement je n'ai détesté autant d'éléments dans un livre !



Le style d'abord : on se croirait en train de lire des articles de journaux ! Sec, aride, ennuyeux... J'ai lu des rubriques nécrologiques plus palpitantes !

Le personnage ensuite, assez inconséquent et antipathique. Sutter abandonne sa famille purement et simplement pour tenter sa chance en Amérique. Et il y parvient, pas toujours en gardant les mains propres d'ailleurs !

Enfin parvenu à faire fortune, à la tête d'une riche plantation, son univers s'effondre lorsqu'on trouve de l'or sur ses terres. Tout le monde se rue à la recherche de l'or, pendant que ses récoltes pourrissent sur pied, bref, un sacré revers de fortune.



Le sujet aurait pu me plaire, mais la narration et le personnage principal m'auront laissée de marbre.
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