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Citations de Anouk Schavelzon (31)


Tu as honte parce que tu as peur. Tu as peur de ne plus jamais réussir à te voir autrement qu’à travers leurs yeux. Pour les autres, n’être plus qu’un corps.
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[…] tu ne peux t’empêcher d’avoir honte. Honte parce que ces images t’obsèdent, parce qu’elles reviennent quand le souvenir des phrases qu’il a prononcées dans le fumoir, de ses gestes, remonte à la surface de ta mémoire mais aussi chaque fois que tu te rappelles les phrases, toujours les mêmes, qui te sont lancées ; les phrases de la rue, les phrases des bus, des terrasses de café, les phrases jetées à la volée et qui ont tout juste le temps d’atteindre tes tympans alors que tu traces ta route à vélo. Toujours ces mêmes voix, ces mêmes phrases qui te demandent d’où tu viens, d’où viennent tes cheveux, et ensuite te transforment en un morceau de chair exotique et baisable que l’on emmènerait bien faire un tour à l’hôtel.
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Incipit :
Il faut bien raconter les histoires.
Il faut bien raconter les histoires.
Il faut bien raconter les histoires.

Les creuser jusqu’à la moelle.

Avant tout était rouge. La maison était rouge. Le souvenir de la maison était rouge. Une maison avec une cave, avec un escalier aux marches branlantes, avec ses souris, son jardin et son cerisier. Rouges, tous rouges. Dans chaque pièce une confidence, dans chaque recoin un secret chuchoté parce que les murs ont des oreilles.
La maison était rouge. Tu as tout repeint : les chaises, les tables, le canapé, la bibliothèque. Même le jardin tu l’as repeint. En bleu. Il fallait tout repeindre. L’horloge tournait. Tic-tac, tic-tac, BLEU. Bleus. Il faut que les murs soient bleus. Tu as lavé à grand bleu toute la maison que tu aimais tant et qui a disparu. Tu as peint en bleu les empreintes et les ombres des personnes qui vivaient dans cette maison. Il ne reste que ce carreau ocre au milieu de la cuisine qui ne veut pas se plier à la dictature bleutée. Tu frottes depuis des heures et la tache ne disparaît pas. Tic-tac tic-tac… Trente… vingt-neuf… Frotte frotte tu sais qu’il faut que tout redevienne bleu ! Le rouge de la maison est trop violent, le bleu c’est mieux, plus doux. Quatre-vingt-quinze pour cent de la population mondiale considère que sa couleur préférée est le bleu, tu te souviens, tu as lu ça quelque part, il y a longtemps. Le bleu est la couleur du passé, du commun et de l’acceptation. Tout doit devenir bleu. Tu dois tout accepter. Peins ta honte en bleu, peins tes amours déçues en bleu. Peins en bleu tes balbutiements et ta gêne. La tension en bleu. Peins les mauvais souvenirs en bleu au lieu de te mordre la joue, de te pincer les lèvres ou de laisser s’évader un petit bruit d’énervement quand ils ressurgissent brusquement. Peins tes yeux en bleu quand tu vois rouge. Pense bleu. Parle bleu. Ris bleu.
Le carreau ocre parle. « Tu viens d’où ? », suivie de la caresse d’un inconnu sur tes cheveux. Parle bleu. « Ah, ça explique pourquoi t’as les cheveux frisés. » Ris bleu. « C’est drôle parce que pourtant t’as les yeux bleus. » Parle bleu. Le corps se rapproche, il se colle, tu le sens qui se presse contre toi. Son souffle trop près, le filet de sa voix qui s’infiltre dans tes oreilles. Il dit quelque chose sur le métissage, sur les courbes de ton corps, sur son excitation qui grandit. Pense bleu, souris bleu et tais-toi ! 
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Il faut bien raconter les histoires. Les creuser jusqu’à la moelle.
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Les briques rouges l’ont remplacée, ont délogé ses milliers d’habitants. Aujourd’hui, on parle de la ceinture grise, du tout gris, du béton gris. Béton souci. On parle de la ceinture verte qu’il faudrait créer. Ceinture verte sur la petite ceinture, sur l’ancienne ceinture de fer.
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Toujours ces mêmes voix, ces mêmes phrases qui te demandent d’où tu viens, d’où viennent tes cheveux, et ensuite te transforment en un morceau de chair exotique et baisable que l’on emmènerait bien faire un tour à l’hôtel.
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Il y a le métro et ses seize lignes. Le RER et son abécédaire souterrain. Lignes A B C D E, A rouge, B bleu, C jaune, D vert, E mauve. Tout un poème.
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Il faut lui dire, tu te dis, que lorsque le besoin de s'excuser est aussi grand que celui de dire ce que l'on a en-tête la chose ne mérite souvent pas d'être dite.
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C'est ce qui arrive chaque fois que tu rencontres quelqu'un susceptible de te plaire; il faut que vous réussissiez ensemble à passer le rempart dressé par la crainte, esquissé par le volettement de tes mains. Réussir à apprivoiser tes poignets, tes paumes et tes phalanges. Aujourd'hui, les mouches vont peut-être rester collées au sucre mentholé, anisé. Tu vas peut-être réussir à t'en débarrasser. Tu aimerais bien y arriver, car pour l'heure l'inconnu te plaît. Tu aimerais qu'il te prouve qie tu peux laisser les mouches se faire gober par le perroquet.
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Il faut être le plus proche de la réalité, mais les couleurs sont un peu grossières; le plus difficile est de choisir une couleur pour la peau des personnages, mais le noir et le blanc ne sont pas des options.
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La vague t'avale et te balade, te faisant découvrir des postures que tu n'aurais pas pu imaginer seule, que tu n'aurais jamais pensé prendre un jour, que tu ne retrouveras sûrement jamais.
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