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Pepe Carvalho

Série de 16 livres (Terminée). Écrite par Manuel Vázquez Montalbán (16),
Série des romans policiers mettant en scène Pepe Carvalho Il existe aussi une série des adaptations BD, et une série de recueils de nouvelles


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Dernières critiques
Le prix

Il faut s'armer d'un certain courage et de beaucoup de détermination pour se lancer dans la lecture du roman Le prix. On s'y trouve propulsé dans une société littéraire madrilène, et pas que, réunie à l'hôtel Venice qui appartient à Lazaro Conesal, lui-même à l'origine de la remise de prix qui s'y déroule.



Les 100 premières pages forment un tableau de personnages qui gravitent autour du monde de l'édition, écrivains eux-mêmes pour un bon nombre. Inutile de se documenter, ils sont fictifs, tel Sanchez Bolin, auteur de policiers, et même s'il portent des noms qui évoquent des personnalités réelles, comme Mona d'Ormesson. Manuel Vázquez Montalbán semble se délecter à écorcher ce beau monde imbu de soi. Peut être a-t-il quelques comptes à régler ? Pour le lecteur lambda, c'est plutôt éprouvant.



Heureusement, Carvalho fait son apparition, discrètement d'abord. Il n'est même pas nommé. Sa silhouette se profile page 28, avec seulement la mention de "l'euphonie galicienne de son nom de famille". Il est missionné par Alvaro, le fils Conesal, qui redoute un danger pour son père.



Cynisme et humour permettent de supporter cette première salve d'une littérature peu digeste avec ses longues phrases. Le saumon des assiettes, par exemple, est des meilleurs, du Saumon Rushdie... Des personnages secondaires, comme le barman Simplement José, apportent leur petite touche à un ensemble d'un bon niveau, bien que souvent vulgaire, et parfois outré, comme le fils de Carmela.



Manuel Vázquez Montalbán s'amuse à créer une mise en abyme, les auteurs de polars se trouvent mêlés à une histoire de meurtre. Au passage, il n'hésite pas à descendre Patricia Highsmith, drôle d'hommage !



Si, dès la page 66, l'assassinat de Lazaro Conesal s'annonce, il faut attendre la page 135 pour en avoir confirmation. A partir du moment où l'enquête se met en place, en huis-clos, la lecture devient captivante. Carvalho reste dans l'ombre de l'inspecteur Ramiro, dans un premier temps. Il le sort toutefois d'embarras lors de l'interrogatoire très spécial d'intellos

snobs dont les propos de haut vol demandent à être décryptés.



Il est beaucoup question de wisky, Cutty Sark ou autre, et toute une page est consacrée au pan con tomate, spécialité catalane oblige.



Manuel Vázquez Montalbán imprime à son roman une trajectoire en boucle. Après une enquête qui ressemble plus à une galerie de portraits, je ne me sens pas prète à repartir pour un nouveau tour de boucle. Je termine le roman fatiguée, tout comme Carvalho. Tout compte fait, comme le dit le détective, "il est beaucoup plus reposant d'être suisse, hollandais ou français."
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Les thermes

Pépé Carvalho dans un centre de remise en forme et de diététique!Pour qui connaît le détective de Montalban c'est du fantastique ,pas du polar !Et pourtant le voilà sirotant du bouillon de persil,enchaînant massages et lavement,au milieu d'une clientèle friqués autant que cosmopolite.Mais bientôt une collection de cadavres viendra égayer son séjour. ...On a l'impression que pour l'auteur l'intrigue policière n'est qu'un prétexte à empiler les portraits ironiques de spécimens humains ( frôlant parfois la caricature),de longs récits biographiques et des réflexions acides sur les nations européennes ou les provinces espagnoles.On a par moments,l'impression gênante de remplissage.
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Meurtre au comité central

Je commence à être sacrément impressionné par le talent et la vista de Manuel Vazquez Montalban, après la lecture de cette enquête de Pepe Carvalho (la troisième pour moi) menée sur le terrain glissant des cercles politiques de l'alors toute jeune démocratie espagnole. Le premier secrétaire du parti communiste espagnol, héros de l'antifranquisme et personnage-pivot de la transition démocratique, est assassiné en plein comité central du parti. C'est à Carvalho, ancien communiste, que l'état-major du parti confiera la tâche de retrouver l'assassin (et donc le traître). Si encore une fois l'enquête de Carvalho ne semble pas se plier aux canons étroits du roman policier, la méditation sur le politique qui se dégage au fur et à mesure des avancées du détective est simplement superbe. La première partie du roman, correspondant à l'affranchissement de Carvalho par ses commanditaires, réfléchit à ce que signifie le fait d'être communiste sous Franco puis à cette époque apparemment plus apaisée de la naissance de l'eurocommunisme. Le cœur du roman, et notamment l'interrogatoire des principaux suspects, est le prétexte d'une typologie très réussie (mais un peu artificielle) des dirigeants et militants communistes de l'époque : vieux résistants, jeunes techniciens, éternels ouvriers et paysans. La conclusion, enfin, est une ode à la gloire des politiques émancipatrices et de ceux qui s'y consacrent avec intégrité. Si l'évocation de Madrid par MVM est bien plus chétive que celle de Barcelone (elle semble se résumer à la recette du gras-double), on ne manquera ni la description d'un appareil d'Etat passé en un clin d'œil du franquisme à la démocratie, ni celle des nouvelles figures de la Transition qui font l'objet d'une liste "à la Perec" particulièrement inspirée au détour d'un chapitre. Un livre passionnant pour tous les mordus de politique et les curieux de civilisation espagnole, qui - sans arriver à sa hauteur, mais il n'y visait pas - forme un prolongement particulièrement intéressant, centré sur le rôle du PCE, à la plus récente Anatomie d'un instant de Javier Cercas.
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Les mers du Sud

J'avais été déçu par Tatouage, et il m'a fallu un certain désœuvrement pour aborder la deuxième enquête de Pepe Carvalho recensée dans la (quasi-)intégrale du Seuil. Quelle chance j'ai eue. Reprenant la thématique de l'enquête sur les derniers moments d'un disparu, Vazquez Montalban débarrasse son détective de tout ce qui le rendait insupportable dans Tatouage et en fait le medium d'une superbe réflexion sur le sens de la vie et le désir de fuite qui peut s'emparer de tous, à un moment ou à un autre. Dans l'Espagne (enfin, la Catalogne) de la Transition, Carvalho remet tout en question : l'art, la politique, l'économie, l'amour et la gastronomie, ce qui donne lieu à quelques chapitres-scories fabuleux, sur le roman noir, la paella, ou encore la spéculation immobilière. Les mers du Sud, qui a bien mérité le prix Planeta (le Goncourt espagnol) est enfin et surtout une superbe oeuvre littéraire qui propose des ponts passionnants entre différentes littératures européennes, saluant notamment Maugham et Quasimodo. A ne manquer sous aucun prétexte.
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Tatouage

J'avais depuis longtemps envie de découvrir Vazquez Montalban, célébré dans toutes les anthologies contemporaines espagnoles. Je me suis donc précipité sur cette "première enquête" de Pepe Carvalho, son emblématique détective. Hélas, malgré une scène d'exposition très réussie et une certaine originalité de l'intrigue, puisqu'il s'agit de reconstituer les derniers mois de vie d'un inconnu, l'enquête ne semble qu'une longue promenade de santé pour le détective, qui n'a qu'à se présenter chez les divers témoins et suspects pour qu'ils crachent tout de suite leur Valda. Ajoutez à cela une longue digression hollandaise au milieu du récit (on a l'impression de lire le Guide Vert), des jugements à l'emporte-pièce sur tout et n'importe quoi, et un héros assez peu sympathique (notamment dans ses rapports avec son amie Charo), on ne ressort pas tellement convaincu de ce coup d'essai. Vazquez Montalban fera beaucoup mieux par la suite.
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Tatouage

Une chronique de Yann, sur Aire(s) Libre(s)

« Il détestait perdre son temps à analyser le monde dans lequel il vivait. il avait décidé depuis longtemps que sa vie ne serait qu'un passage, de l'enfance à la vieillesse, son destin à lui, qu'il ne pouvait partager avec personne, que personne ne vivrait à sa place, pas mieux, pas pire qu'autre chose. Il n'en avait rien à branler, des autres. La seule émotion qu'il se permettait encore, c'était celle que lui procurait un paysage. Quant au reste, c'était une question de pot. »

Si l'on en croit les mots de Patrick Raynal en quatrième de couverture, Tatouage est non seulement la première aventure de Pepe Carvalho mais, surtout, l'écriture de ce roman résulterait d'un pari qui métamorphosa Vazquez Montalbán de poète en auteur de romans noirs. Paru en 1976, ce brillant premier essai fut suivi jusqu'en 2003 (année de la disparition de son auteur) d'une quinzaine d'autres titres parmi lesquels La Solitude du manager ou Meurtre au Comité Central.



Tatouage démarre par la découverte d'un noyé sans visage sur une plage de Barcelone. Seul signe distinctif, le cadavre porte un tatouage dans le dos, « Né pour révolutionner l'Enfer ». Pepe Carvalho est embauché par le mari d'une coiffeuse de son quartier pour enquêter sur le défunt. Ses investigations le mèneront jusqu'au célèbre quartier rouge d'Amsterdam.



En donnant vie à Pepe Carvalho (qui allait le suivre toute sa vie), Manuel Vázquez Montalbán n'imaginait sans doute pas à quel point son détective allait très vite rejoindre les plus grandes figures du roman policier. Profondément attachant malgré la distance qu'il essaie de maintenir entre lui et le monde, ainsi que le laissent entendre les quelques lignes citées en exergue de cette chronique, Carvalho séduit le lecteur avec autant de facilité que les femmes qui l'entourent. Derrière une apparente froideur, le détective peut subir de véritables coups de sang qui semblent le surprendre régulièrement lui-même. Amoureux des femmes (au premier rang desquelles Charo, sa compagne, prostituée indépendante), Carvalho est également un véritable gourmet. À ce titre, la lecture de ses enquêtes est susceptible de mettre régulièrement l'eau à la bouche des lecteurs attachés aux plaisirs de la bonne chère. Vazquez publia même en 1989 un recueil intitulé Les Recettes de Pepe Carvalho (1996 chez Christian Bourgois). Chacun des repas qu'il fait chez lui est accompagné d'une bonne flambée dans sa cheminée, même au plus fort de l'été, allumée en sacrifiant un livre pioché dans sa bibliothèque.

La suite :
Lien : https://aireslibres.net
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Tatouage

Je n'ai pas tellement aimé ce livre. Si on ôte tous les passages où il est question de nourriture, il reste peu de pages pour l'enquête elle même. Cette obsession pour la bouffe m'a un peu agacée.

Pepe Carvalho est sensé avoir travaillé aux Etats Unis pour la CIA. Avant de se déclarer détective à Barcelone. Il a pour maitresse une prostituée indépendante. Donc un profil très atypique.

En revanche je salue son obstination à continuer ses recherches lorsque son mandant lui demande de mettre fin à ses recherches.





Je lirai peut-être J'ai tué Kennedy.





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