AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Michel Zink (Autre)
EAN : 9782251451596
276 pages
Les Belles Lettres (14/01/2021)
3.8/5   5 notes
Résumé :
« Celui qui lit dans une langue étrangère se fait une force de sa faiblesse. Il lit avec plus d'attention que dans sa langue maternelle. L'incompétence est pour lui un stimulant autant qu'un handicap. On lit mieux dans une langue qu'on sait mal. » Comme il l'a fait de ses lectures d'enfance dans Seuls les enfants savent lire, Michel Zink se souvient ici de quelques uns des livres qu'il a lus au fil des années en allemand, anglais ou italien. Non qu'il possède parfai... >Voir plus
Que lire après On lit mieux dans une langue qu'on sait malVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai été ravi par les dernières lignes : ‘On lit mieux, sans doute, dans une langue qui n'est pas sa langue maternelle, mais que l'on sait parfaitement. [ ?] C'est idéal m'est inaccessible. A défaut, il me semble qu'on lit mieux dans une langue qu'on sait mal.'
Belle conclusion à une oeuvre qui a traité avec brio d'une vie de lectures en langues étrangères plus ou moins bien maîtrisées.
J'avais été séduit par le titre, car il m'arrive de lire tous les jours dans une deuxième langue et parfois parmi 3 autres que je sais plus ou moins mal, tout comme l'auteur. La vie a amené Michel Zink à l'étude de textes en anciens français et occitan, discipline qui exige, dit-il, un effort constant d'attention aux détails du texte. N'étant guère adepte de traductions, il a étendu son champ de lecture aux langues vivantes voisines que sont l'italien, l'allemand et, surtout, l'anglais. Je pense suivre son exemple. Je ne crois pas que cette occupation puisse améliorer mon niveau dans mes langues cibles, l'italien, l'espagnol et l'allemand, mais elle pourrait m'obliger à lire autrement.
L'essentiel du livre n'évoque pas le fait de lire en langues qu'on sait mal. Il réside dans le récit joyeusement désordonné de lectures qui vont d'Italo Svevo, premier auteur cité, à Carson McCullers, en passant par de nombreux écrivains ‘classiques', mais aussi par un détour du côté des spécialistes du polar américain des années 1970-80. A mon avis, et sans être désobligeant à l'égard des Chester Himes, Tony Hillerman, M Zink aurait pu se passer de cette déviation. Il faut prendre les bons polars, tout comme la science-fiction ou fantaisie, au sérieux. Ils méritent un titre spécifique, le plein de respects et plus qu'une arrière-pensée..
Toujours est-il que j'ai aimé ce voyage entamé à Trieste avec Svevo, Ettore Schmitz de son vrai nom, et qui, malgré une éducation en allemand, a choisi d'écrire en italien. le contraire d'Elais Canetti. Les seuls exemples du genre dans le livre, me semble-t-il. Ah, non, j'allais oublier un passage consacré au vaillant Conrad, passé du polonais à l'anglais, langue à laquelle Michel Zink donne une très grande partie de son attention et de ses lectures d'ailleurs. Virginia Woolf et, plus tard dans le texte, Jane Austen forcent l'admiration de notre grand lecteur voyageur. Dickens retient un peu son attention avant un long et fascinant développement outre Rhin chez Thomas Mann. Moins intéressante l'évocation de germanophones obscurs, (pour moi), que furent Theodor Fontane (1819-1898) et Eduard von Keyserling (1855-1918), tous le deux nés en Prusse, désormais rayée de la carte.
Les écrivains anglais, plutôt qu'américains, ont la faveur de M Zink. George Eliot, William Thackeray, CS Lewis et la néo-zélandaise, reine de la nouvelle, Katherine Mansfield.
Lors de quelques références à la littérature française, chez Proust l'incontournable, Balzac, à peine Flaubert, on apprend que les auteurs français n'aimeraient pas leurs personnages. Les anglais, réputés souvent ne pas aimer leurs enfants, auraient plus de tendresse pour leurs personnages de fiction. Tout est concevable dans l'univers de la grande fiction.
En effet, parlant de celui qui lit dans une lange étrangère, notre auteur proclame que ‘l'incompétence est pour lui un stimulant autant qu'un handicap'.
A bon entendeur, salut !
Commenter  J’apprécie          00
Ballade en littératures étrangères.
Contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire, On Lit Mieux Dans Une Langue que l'on ne sait mal ne se veut pas un éloge de la lecture superficielle du fait d'un idiome que l'on maîtrise insuffisamment ou d'une culture que l'on ne connaît que de l'extérieur. le dernier livre de Michel Zink est constitué de lectures déterminantes de sa vie d'homme ayant pour point commun d'avoir été réalisées dans les trois langues étrangères qu'il possède : l'allemand, l'anglais et l'italien. Il s'agit donc d'une sorte d'autobiographie littéraire avec une contrainte linguistique. On se retrouve ainsi devant un catalogue d'oeuvres et d'auteurs principalement de 1850 à 1950 (Dickens, Conrad, Canetti, Svevo, Jünger, Thomas Mann, Keyserling, …), de nombreuses femmes (Woolf, Stein, Eliot, O'Connor, Austen, Mansfield, Hanff, …) et quelques autres (Fontane, Wiechert, Thackeray, ..).
Malgré cet inventaire à la Prévert, la lecture demeure facile et agréable si on accepte de se laisser emporter par l'enthousiasme de l'auteur, d'autant que Zink ne se prive pas d'avoir recours à de nombreuses digressions lui permettant de mettre en rapport ses lectures avec des auteurs français qu'il a manifestement beaucoup fréquenté et apprécié. On a donc affaire à un livre parlant de littérature.
Cependant, on en vient vite à admirer davantage l'érudition de l'académicien que le contenu des livres qu'il nous invite à partager. Un ouvrage un brin décevant aussi par son manque d'analyse ; en effet, l'auteur nous livre davantage d'indications sur le déroulement des intrigues que sur leur portée générale. Au total, un livre personnel auquel il manque la personnalité affirmée de l'auteur et qu'il faut lire plus avec le coeur qu'avec la raison.
NB : Lu dans le cadre de Masse Critique, un grand merci aux Editions Les Belles Lettres avec le marque-page maison.
Commenter  J’apprécie          40
Tout d'abord il s'agit du premier livre de non-fiction que je lis depuis plusieurs année et sûrement le seul où je n'est pas été encouragée.

J'ai été assez surprise en commençant ce livre de me rendre compte qu'il était totalement éloigné de ce à quoi je m'attendais en lisant le titre et le résumé.
Je pensais lire un essai ou une discussion sur le fait de lire un livre dans une langue étrangère avec l'attention qu'on peut alors porter au choix des mots, à la construction de la phrase ou même encore au fait que souvent le sens et les nuances se perdent dans la traduction.

Finalement il s'agit surtout d'une discussion sur les livres appréciés par l'auteur que ce soient des livres lus dans une langue que Michel Zink ne maitrisait pas ou même encore dans une langue dont l'écrivain lui même ne maitrisait pas.
A chaque début d'idée, j'ai un peu de mal à comprendre et à accrocher mais très vite je me laissais emporter par la fluidité d'écriture de l'auteur.
Il fait preuve d'une grande humilité et de beaucoup d'humour qui rendent la discussion très amicale.

J'ai cependant regretté mon manque de bagage littéraire souvent je me perdais entre les noms des auteurs ou alors dans ses résumés très intéressants mais parfois très digressifs et durs à lire pour des lecteurs ne connaissant par l'oeuvre.

Il fait finalement assez peu l'analyse du sujet à proprement parler:


En résumé un livre très intéressant qui nous fait découvrir beaucoup d'auteurs étrangers mais trop peu d'analyse sur le sujet. Très agréable à lire.

Merci à l'opération Masse Critique de Babelio et aux éditions Les Belles Lettres de m'avoir fait découvrir ce livre.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai acheté ce livre pensant que c'était un essai sur l'intérêt de lire des livres dans leur version originale et plus généralement une discussion sur la traduction, mais je me suis bien trompée. L'auteur disserte un peu sur ce sujet, mais parle plutôt des livres d'auteurs étrangers qui l'ont particulièrement marqués et explique pourquoi. Il est très clair et son style limpide et très agréable mais l'intérêt de cette lecture est limité si le lecteur lui même ne l'a pas lu. Certes celà peut lui donner envie de s'y plonger, mais en ce qui me concerne j'ai eu le sentiment de regarder une vitrine de livres et de ne pas entrer vraiment dans le magasin. Quelques ( rares ) fois où j'ai effectivement lu le livre dont il était question le plaisir était là comme lorsqu'on discute avec un ami, car Michel Zink a beaucoup d'humour.
Je retiens quelques référence pour mes lectures futures.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Comment réagirai-je le jour où en ma présence quelqu'un sera harcelé ou menacé dans le métro? On peut toujours espérer n'avoir jamais à affronter cette circonstance. C'est déjà en soi une lâcheté. Mais, si paisiblement que l'on vive, il faut bien un jour affronter la mort. (p.31)
Commenter  J’apprécie          10
En allemand comme en italien, un parler dialectal ne trahit pas en soi une appartenance aux classes inférieures, mais peut au contraire marquer avec une désinvolture élégante la revendication aristocratique d'un enracinement. (p.45)
Commenter  J’apprécie          10
La tendance ancienne du romantisme allemand à brouiller la frontière entre rêve et réalité, non pas seulement pour les besoins de l'expressivité poétique, mais pour des raisons philosophiques. (p.201)
Commenter  J’apprécie          10
Mais celui qui lit dans une langue étrangère se fait une force de sa faiblesse. Il lit avec plus d'attention que dans sa langue maternelle. Il s'arrête à un mot, à une tournure, à un trait de mœurs. Il se demande si telle expression qui le frappe est connue ou recherchée
Commenter  J’apprécie          00
Moi qui explique avec conviction qu'il est indispensable de connaître notre littérature depuis ses origines et vante les plaisirs qu'on en tire, je vois bien que je suis indifférent à ces préceptes quand je lis dans d'autres langues. (p. 240)
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Michel Zink (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Zink
Leçon inaugurale de Michel Zink prononcée le 24 mars 1995. Michel Zink fut professeur du Collège de France, titulaire de la chaire Littératures de la France médiévale.
Dans les lettres médiévales se cristallisent toutes les associations entre le passé et la littérature, tous les indices qu'un lien essentiel unit la notion de littérature au sentiment du passé. La curiosité qu'a éveillée la littérature du Moyen Âge depuis sa redécouverte à l'aube du romantisme suppose de telles associations. Les formes de cette littérature elle-même recèlent de tels indices. Ils invitent à embrasser d'un même regard l'intérêt de l'époque moderne pour le passé médiéval et les signes du passé dont le Moyen Âge marque sa propre littérature. Bien plus, ils invitent à chercher dans la relation avec le passé un critère de définition de la littérature, tâche tout particulièrement nécessaire s'agissant d'une époque où le mot ne s'entend pas dans son acception moderne et où l'existence même de la notion correspondante n'est pas assurée.
Texte intégral de la leçon inaugurale : https://books.openedition.org/cdf/1114
Retrouvez ses enseignements : https://www.college-de-france.fr/fr/chaire/michel-zink-litteratures-de-la-france-medievale-statutory-chair
Le Collège de France est une institution de recherche fondamentale dans tous les domaines de la connaissance et un lieu de diffusion du « savoir en train de se faire » ouvert à tous. Les cours, séminaires, colloques sont enregistrés puis mis à disposition du public sur le site internet du Collège de France.
Découvrez toutes les ressources du Collège de France : https://www.college-de-france.fr
Suivez-nous sur : Facebook : https://www.facebook.com/College.de.France Instagram : https://www.instagram.com/collegedefrance X (ex-Twitter) : https://twitter.com/cdf1530 LinkedIn : https://fr.linkedin.com/company/collègedefrance
+ Lire la suite
autres livres classés : critique littéraireVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (11) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1745 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}