Troisième tome de la série Replay. Troisième commencement. On retrouve encore nos quatre joeurs assis autour d'une table, au fin fond d'une arrière-boutique. On y joue gros. Et Don Walden se demande comment il a abouti là, en 1997. Ça remonte à loin. Son enfance et sa vie de jeune adulte, qui ont été racontées dans les deux premiers tomes, l'expliquent en partie. Sinon, quelques mois plus tôt, il a décidé de reprendre sa vie en main et de retrouver Monna. L'amour de sa vie ? Sans doute pas, mais elle est ce qui s'en rapproche le plus. Ensemble, ils vont dans les Caraïbes mais le goût du jeu le reprend et il perd tout son argent. Retour à la case départ.
Il ne lui reste qu'une seule option : Chuby. Il s'agit de son ami d'enfance, son seul ami. Ils ne se sont pas vu depuis très longtemps, depuis cet événement fatidique. Alors que Don a parcouru le monde en quête d'aventures et de sensations fortes, Chuby a préféré rester derrière. Peureux et pantouflard, il a refusé l'occasion qui s'est présentée à lui et, depuis, a mené une existence bien rangée. Complètement ? Don espère qu'il n'aura pas davantage ramolli et que les lettres qu'il lui a envoyées à intervals réguliers, depuis une quinzaine d'années, lui auront fait miroiter l'impossible. Au moins, qu'elle aura gardé intacte leur amitié et qu'il pourra compter sur lui encore une fois.
Avec La fin… et le début, on boucle le tout.
Jorge Zentner a répondu à la grande majorité des questions que je me posais tout au long de la série. L'histoire a accompli sa circonvolution. Et les personnages ont grandi, évolué. Ce qu'il y avait à dire sur eux, sur leur amitié, c'est fait. Mais est-ce vraiment la fin ? Peut-être pas.
Zentner nous ramène à cette fameuse partie de cartes, la même qu'au début de chacun des tomes. Don Walden a retrouvé la chance mais gagnera-t-il cette partie ? Qui sait ? Disons que la fin reste ouverte.
Et
David Sala est toujours aussi exceptionnel aux dessins. Dans mes critiques des tomes précédents, j'ai parlé de ses jeux de couleur. Ils sont encore impressionnants mais je ne veux pas me répéter. Cette fois-ci, j'aimerais porter votre attention sur d'autres aspects comme l'incorporation réussie des éléments naturels (la pluie et la neige) et de la lumière (les phares des voitures et les éclairages au néon). Il s'en dégageait beaucoup de réalisme. Et sa vision de l'Amérique un peu trash, il a su la transposer, la rendre visuellement intéressante. Bref, il s'agit une bande dessinée qui saura capter votre attention.