Avec une quinzaine d'ouvrages sur le sujet, on peut dire que le Sherman est l'un des sujets fétiche d'Osprey. Cependant, rien qu'à la lecture des titres de ces différents livres, une question émerge: vu que les autres traitent tous de manière détaillée d'une version du char, et que la plupart des versions sont ainsi couvertes, de quoi peut bien parler celui-là?
Au début je me suis dit que ça allait être sur les premières versions équipées du canon de 75mm, et au début c'est le cas. Mais l'auteur semble par la suite d'une frénésie de vouloir tout expliquer en 48 pages, il nous parle donc de la version équipée en 76mm, alors même qu'il y a un autre ouvrage complet dessus. Plus loin on trouvera un chiche paragraphe sur le Jumbo, une brève allusion au Firefly et tout autour des photographies d'autres versions qui ne seront même pas mentionnées dans le texte. On se retrouve même avec un chapitre complet sur l'usage du Sherman après la guerre, alors que le titre est quand même "1942-45".
On se retrouve donc parfois malheureusement avec une impression de fourre-tout partant un peu dans tous les sens. Il aurait probablement été plus pertinent de nommer ce livre "Sherman M4A1-A4 75mm, 1942-45", et de s'en tenir strictement à ce sujet, ce qui aurait limité l'éparpillement du propos. La faute en revient principalement à l'éditeur qui n'a pas bien planifié le développement de sa série.
Ça ne veut cependant pas dire pou autant que le livre est mauvais, l'information délivrée est généralement de qualité à partir du moment où l'auteur ne s'éparpille pas trop. Il détaille notamment bien l'état d'esprit qui a présidé au développement du char: les gradés en charge du programme des blindés de l'armée américaines ne croyaient pas au concept de bataille entre chars, ce qui conduira à un véhicule dramatiquement sous armé pour affronter les Tigres et Panthers allemands. Ces derniers ne se priveront d'ailleurs pas de faire une hécatombe de Shermans en Normandie, et le carnage ne sera guère que limité que par la supériorité aérienne écrasante des Alliés. Il détaille également bien les divers bricolages qu'imaginèrent alors les tankistes américains pour réduire le vulnérabilité: montagne de sacs de sables, tronc d'arbres et même plaques de blindage prélevées sur les Panthers détruits et soudées sur le glacis.
Au niveau illustration, on trouve, comme c'est généralement le cas chez Osprey, des dessins de qualité, qui accordent notamment une place non négligeable aux Shermans français. Les photographies sont également correctes, mais manquent un peu de variété, une bonne partie ayant été prises à la même période, lors de la bataille pour l'Alsace.
Un ouvrage intéressant dans l'ensemble, mais qui aurait gagné à restreindre un peu plus son propos, qui a tendance à s'éparpiller un peu.
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To deal with this threat [the Panther] the British had developed a special mounting for the excellent 17pdr. antitank gun that could be crammed even into the small turret of the 75mm gun Sherman. this fined weapon was offered to the [US] Ordnance Dept. in the autumn of 1943, and was ignored. The Sherman with 17pdr. gun, called the Firefly, was issued to British and Commonwealth tank troop initially on the basis of one vehicle per troop, to deal more effectively with the new German tanks. The American tankers would not be so lucky.