Voici typiquement le genre de roman qui se lit facilement (trop ?) mais qui ne m'emballe pas.
On suit l'itinéraire d'Arnaud, un flic qui risque la suspension, qui n'est donc pas dans la meilleure période de sa vie, qui boit, et qui, malgré le soutien d'un copain, accumule les bourdes.
Au milieu de ce marasme, son grand-père Simon, rescapé des camps, meurt. Profitant d'une mise à pied, Arnaud et son père décident de vider la maison familiale pour la vendre.
Là, Arnaud, resté seul, découvre un uniforme de la SS et des carnets rédigés en allemand. Soudain, il se rappelle que lors des obsèques, des hommes parlaient allemand, puis enfant, aussi, il a entendu son grand-père parler allemand, etc.
Il doute beaucoup, veut savoir, se rend au
Mémorial de la Shoah à Paris, enquête, lui le flic. Là, il rencontre la sublime Ambre qui poursuit le devoir de mémoire d'un « oncle » déporté également. de fil en aiguille, il décide devant l'ampleur supposée de la découverte (son grand-père pourrait être un nazi) de partir en Argentine, là où son grand-père faisait des affaires en tant que marchand d'art.
En fait, le livre est supposé être « le premier roman policier » de l'auteur… j'aurais plutôt exprimé cela en une dystopie policière…
Comme je l'ai dit… la lecture est facile, le style de l'auteur est très visuel (il travaille pour le cinéma et ça se sent !) et on tourne les pages facilement…
L'histoire en elle-même, même si c'est du déjà-vu/lu, est sympathique et on suit les pas d'Arnaud dans sa quête de savoir qui il est vraiment, qui était son grand-père, et comment tout a été caché, effacé, édulcoré.
Mais voilà, entre la scène d'ouverture du roman (sans parler de la couverture qui spoile parfaitement le roman !), et des indices dans les premières pages (merci au chien du grand-père appelé Borman… oui, comme Martin… pas Boormann, John, le réalisateur !), on sait ce qui va se passer.
Enfin, moi, je n'ai été surprise à aucun moment… tout ce que l'auteur a écrit était joué d'avance.
Alors, oui, ce thème du nazi qui s'est fait passer pour un déporté (et cachait son passé) est un thème assez courant quand un auteur imagine ce genre d'histoire…
Quand Arnaud part en Argentine, c'est gros comme une maison qu'il va tomber sur le nid de nazis, et qu'il va trouver des réponses à ses questions (qu'il aurait dû s'abstenir de formuler !), et oui, son grand-père a aidé des dignitaires nazis à s'échapper…. Dont celui de la première page fait écho !
Alors, oui, si vous n'êtes pas trop pointu sur la période, ni sur les dates, vous allez lire cela comme une aventure sur ses origines et vous allez, peut-être être surpris(e)…
La dystopie est vraisemblable (et fait partie des idées complotistes sur la survie du ""Chef" !) et cela ferait un petit téléfilm visuellement prenant… mais cela ne fait pas tout.
Alors, je ne me suis pas ennuyée mais je n'ai pas été surprise, ni étonnée par quoi que ce soit… en sus, les stéréotypes des personnages sont bien ancrés… le flic grande gueule, le flic désabusé, la sublime fille aux « longues jambes fines » dont le héros tombe éperdument amoureux (et vice-versa), les parents qui cachent des secrets, le gros nazi méchant, vicieux et pervers, etc.
Bref, j'ai lu sans me prendre la tête mais je suis déçue car je pensais avoir une quête plus subtile sur les origines d'un secret qui peut effectivement détruire une famille… perso, avec moi, c'est les Loup-garous qui ont gagné !