Les dernières volontés de Heather Fergusson de
Sylvie Wojcik
Arléa
Chaque livre est un voyage. Ce voyage-là m'emmène en Écosse. Avec une thématique qui m'est chère, celle de la filiation.
Aloïs mène une vie un peu routinière entre sa librairie parisienne et l'appartement de son père, son refuge, entre son meilleur ami et associé et sa fiancée Anne qui vient de le quitter.
Un jour, à sa grande surprise, il hérite d'une maison en Écosse, à Applecross exactement face à l'île de Skye. Applecross signifie sanctuaire en gaélique, un nom dévolu, pour cet endroit battu par les vents et par les vagues, un repaire digne de pirates ou d'ecclésiastes esseulés. Là dans cette nature sauvage, la maison est modeste, les tapis bigarrés et les fauteuils fleuris avachis, et contre la maisonnette, le fumoir à saumon.
Aloïs tombe en résonance avec cette maison inconnue, sur place, il gagne la confiance des autochtones et essaie d'en savoir plus, sur la mystérieuse et généreuse Heather, l'ancienne propriétaire. Mais c'est avec parcimonie que les uns et les autres vont livrer à Aloïs des informations sur la vieille dame, sa vie, sa façon d'être au monde. Aloïs va dérouler le fil de l'histoire et ainsi cheminer dans son parcours de vie.
Sous le ciel délavé de l'écosse, l'enquête familiale va prendre la tournure d'une quête personnelle au fil des rencontres : une libraire à Inverness, un McLeod réfractaire au clan ancestral, un pasteur coincé dans le labyrinthe du temps.
Ce livre est un pur bonheur, il vous donne envie de poser vos valises ailleurs, et puis comment pourrait-il en être autrement avec un roman qui débute de cette façon : « ...ici personne n'entreprend jamais rien d'important avant de boire une généreuse tasse de thé. »