Des suspects en pagaille, des mystères sous-jacents et une touche de surnaturel, un cocktail gagnant …
Emory Rome a été viré injustement du Bureau d'investigation du Tennessee, mais peut-être ne va-t-il pas en rester là ! En attendant il rejoint le cabinet de son ami détective privé et leur première enquête les met en concurrence avec le TBI sous la forme de Wayne l'ancien partenaire homophobe d'Emory, aussi pas question d'abandonner l'enquête si ça peut être une occasion de doubler le Bureau. Bon, ce n'est pas évident, la victime venue d'on ne sait où a percuté la fenêtre d'un bureau au vingt-huitième étage, comment était-ce possible ? …
Une suite directe du premier tome, mais cette fois du côté des privés par la force des choses, l'enquête sur un meurtre mystérieux se ramifie de tous côtés, les suspects ne manquent pas, les motifs non plus, et les risques sont à l'avenant.
Emory est-il trop superstitieux, un héritage de sa mère amérindienne, ou a-t-il vraiment été maudit ? et qui est donc ce mystérieux contorsionniste acrobate cagoulé qui commence à se montrer bien agressif, a-t-il un rapport avec les micros espions découverts ici et là ? Les questions s'accumulent alors que les mystères entourant l'enfance de notre héros et non résolus dans le premier opus refont surface, le final intrigant suggère d'ailleurs que le troisième tome va aborder ces problèmes.
Un polar léger qui se lit agréablement, l'écriture est dynamique et le cocktail action / humour bien équilibré fonctionne au mieux. L'enquête est rondement menée, enrichie par les nombreux mystères et la très légère romance sous-jacente. J'attends avec impatience le troisième tome paru cette année aux États Unis …
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— Oh, merde. Les gémissements que j’ai entendus hier dans les bois, c’était lui !
— Tu as entendu des gémissements et tu n’es pas allé voir ?
Emory posa la main contre sa joue.
— Je ne savais pas que c’était un homme.
— Tu croyais que c’était quoi ?
Quand Emory ne répondit pas, Jeff reformula sa question.
— Tu as cru que c’était un fantôme ?
— Non. Bien sûr que non.
— Oh, mon Dieu, tu as cru !
Jeff éclata de rire.
— Pour un partisan de la logique aussi fervent, tu as vraiment tendance à t’égarer dans les superstitions les plus étranges.
Ignorant Jeff, Emory croisa les bras et se concentra sur Virginia.
— Jeff, arrête de te moquer de lui, je crois que j’ai vu un OVNI, dit-elle.
— Quoi ? s’exclamèrent les deux détectives en chœur.
— J’ai travaillé pour le Tennessee Bureau of Investigation comme agent spécial jusqu’au mois dernier.
— C’est donc de là que je vous connais ! Vous êtes l’homme responsable de cette grosse prise de drogue. C’était quoi déjà, le nom de ce baron de la drogue ?
— Lonnie Hexum.
L’avocat claqua des mains.
— C’est ça ! C’est vous qui l’avez coincé, c’est cela ? Emory se sentit rougir.
— Oui.
L’avocat sourit comme s’il venait de rencontrer une star du cinéma.
— Ce n’était pas la plus grosse saisie jamais enregistrée ?
Emory agita la main devant lui.
— Non, juste dans le sud-est.
— Juste dans…
Nathan s’interrompit dans un éclat de rire.
— Ça a suffi pour que vous passiez dans tous les journaux télévisés ! Alors le TBI s’est séparé de vous ?
Emory récupéra des documents dans sa sacoche et les tendit à l’avocat.
— Mes papiers de licenciement. J’ai travaillé pendant presque deux ans avec tous les mérites, et j’ai été licencié sur de fausses accusations.
— Qui étaient ?
— Eve Bachman, l’agente spéciale en charge de l’affaire, m’a accusé d’avoir menti sur un rapport.
— Et c’était le cas ?
— Non ! Durant ma dernière enquête, j’ai été drogué. Bachman affirme que j’ai consommé de la drogue volontairement.
Observant son reflet dans la lame, elle se demanda ce qu’elle était en train de faire. Elle replaça l’arme improvisée et chercha quelque chose de moins salissant.
Bras tremblants et brandissant une poêle en cuivre, Virginia sortit de la cuisine. L’intrus se trouvait désormais derrière la chaise, l’entrejambe de son jean noir frottant l’arrière de la tête de Becky alors qu’il brandissait le couteau près de sa gorge. Tandis que Virginia se faufilait derrière lui, elle put comprendre ce qu’il disait.
— Je vais maintenant enlever la balle de ta bouche et te bâillonner avec autre chose.
Il contourna la chaise pour se placer face à Becky.
— Tu ne vas pas crier. Tu vas être une bonne fille…
Jeff arrêta d’étirer ses jambes et posa ses paumes sur le bureau d’Emory pour s’étirer les triceps et les pectoraux.
— J’accepterai uniquement si on parle de ça, ajouta-t-il en les désignant, Emory et lui.
— De quoi tu parles ?
— Eh bien, on a passé une nuit incroyable ensemble, on a résolu un triple meurtre, tu t’es fait virer du TBI et maintenant tu es là. On n’a jamais parlé de nous depuis cette nuit.
Emory ferma son ordinateur.
— Tu as raison. J’y ai réfléchi, et je n’ai sincèrement aucune idée de la réponse à cette question.
— Je suis curieux. Quelle est la question ?
— Comment laisser cette nuit derrière nous afin que notre relation professionnelle puisse aller de l’avant ?
— Hm. Jeff serra les dents et s’écarta du bureau.
— Quoi, ce n’est pas ce à quoi tu pensais ?
— Presque, même si c’était plus dans le style « Quand allons-nous avoir un autre rendez-vous ? »
Emory regarda désespérément autour de lui pour éviter l’expression déçue sur le visage de Jeff.
— C’est quoi, ça ?
Emory fronça les sourcils en voyant un objet étrange coincé sous l’un des essuie-glaces.
— Je ne sais pas.
Arrivant le premier à la voiture, Jeff libéra la poupée en os de poulet.
— C’est la même que dans le bureau de Corey Melton.
— Et dans la maison de retraite de Mademoiselle Mary Belle.
— Tu ne m’en as pas parlé.
Emory haussa les épaules pour s’excuser et Jeff fit remarquer :
— Tu crois que c’est une poupée vaudou ?
— Peut-être une version appalachienne.
Emory lui prit la poupée des mains.
— C’est ta sorcière qui a fait ça ?
— Je ne sais pas comment. Je suis quasiment sûr qu’elle ne peut pas conduire.