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Citations sur Mers mortes (48)

La succession des petites dunes sous leurs pieds, pareilles à des vagues immobiles, évoquait la mer disparue. Les arêtes de milliers de poissons luisaient dans les derniers rayons de soleil et face à eux, le crépuscule jouait sur les falaises, les colorant d’innombrables nuances de violet, mauve, ocre, fauve et blond. Au sommet des murailles de calcaire, un peu d’herbe jaunie bruissait à chaque coup de vent.
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Une raie manta.
Elle flottait, immobile, à l'envers. Sa cage thoracique décharnée, blanche, était gonflée par les gaz. Ses grandes ailes noires ondulaient mollement dans les courants marins. Ses yeux étaient pochés, morts. Elle faisait deux fois sa taille.
Comme toujours Oural fut giflé par l'horreur de ses blessures. Les branchies de l'animal dégorgeaient en silence un liquide noir et son torse éthéré, trouvé par un harpon, se décomposait en bouts de chair filandreuse.
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Oural s’accouda aux créneaux de la forteresse, ses avant-bras tatoués appuyés contre la pierre ocre et rugueuse, chaude de soleil. Le désert s’étalait depuis les remparts jusqu’à l’horizon tremblotant de chaleur. Difficile d’imaginer qu’il y a encore quinze ans de cela, une mosaïque de prés salés et de prairies inondées bordées de roseaux entourait la citadelle. La disparition des mers et des océans, par ricochets climatiques, avait métamorphosé cette région marécageuse en un chaos de roches basses, strié de crevasses, de sable fauve parfois vitrifié en coulures noires, et d’éboulis de terre rouge.
(incipit)
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Le Groenland est un sanctuaire marin, expliqua le médecin. Les deux pôles de la planète ont été longtemps des refuges climatiques pour les animaux et les humains. Des souterrains courent sous toute la surface du Groenland. Les nappes phréatiques y sont nombreuses. C’est une des dernières oasis du monde. Un endroit magnifique, encore baigné par la mer.
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Épigraphe

« La mer au loin s'est retirée
comme l'Histoire au fond des temps
et la forteresse ignorée ne vit plus
qu'au souffle des vents. »

(Vitrail, Saint-Pierre de Brouage)
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C'était bizarre, poursuivait le capitaine. Des milliers de gens venaient se presser dans l'eau. Cela coûtait très cher et au final, on ne faisait que flotter dans une marée humaine. L'eau était grasse et huileuse de crème solaire. Il n'y avait déjà plus de poissons à l'époque. La couleur de l'eau était dégueulasse, de la boue rouge. C'était un présage évident de la future catastrophe, pourtant, tout le monde faisait semblant de trouver ça génial. Personnellement, j'en garde un assez mauvais souvenir.
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Le réchauffement climatique, en réduisant l’oxygénation des océans, avait entraîné leur acidification. Les rejets d’engrais, d’hydrocarbures et de déchets dans les estuaires avaient pollué les eaux claires et les avaient changées en écume sale et huileuse. Les récifs coralliens étaient morts les premiers. Puis la banquise s’était amenuisée sans espoir de retour. Le krill à la base de la chaîne alimentaire marine avait disparu, poursuivant parmi les espèces aquatiques la désastreuse réaction en chaîne qui les avait amenés jusqu’ici : dans un cimetière.
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Oural s'accouda aux créneaux de la forteresse, ses avant-bras tatoués appuyés contre la pierre ocre et rugueuse, chaude de soleil. Le désert s'étalait depuis les remparts jusqu'à l'horizon tremblotant de chaleur. Difficile d'imaginer qu'il y a encore quinze ans de cela, une mosaïque de prés salés et de prairies inondés bordées de roseaux entourait la citadelle. La disparition des mers et des océans, par ricochets climatiques, avait métamorphosés cette région marécageuse en un chaos de roches basses, strié de crevasses, de sable fauve parfois vitrifié en coulures noires, et d'éboulis de terre rouge.

(Incipit)
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Les camps où l'on parquait les réfugiés climatiques étaient de vastes prisons à ciel ouvert qui s'étendaient sur des kilomètres, jonchées de boue séchée, de détritus et de cadavres d'humains et d'animaux. Les migrants construisaient eux-mêmes leurs abris de fortune, des tentes, des appentis, des cabanes surmontées de toile cirée ou de tôles ondulées pour les plus "riches". Les faisceaux des miradors balayaient nuit et jour ces baraquements insalubres. Ils vivaient tous pieds nus sur la terre craquelée par la chaleur, couverts de poussière, vêtus de chiffons. Aidé par son talent de cuisinier, Congo évoqua avec une redoutable efficacité les remugles du camp : fumée, charbon, de bois, pisse et merde exacerbés par la canicule. Et là-dedans, chaque jour les viols, chaque jour les passage à tabac et les meurtres.
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Oural était si proche qu'il voyait la splendeur de la mer et ses millions d'âmes qui flottaient dans la luminescence bleutée. Même dépourvue de voix, il percevait très bien sa fureur, sa douleur, sa haine et sa démence. Sauvagement assassinés, les mers et les océans charriaient au creux de leurs vagues monstrueuses le souvenir de leur supplice, et à chaque dégorgement d'écume dans le monde des humains, ils paraissaient hurler « vengeance ! ».
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