AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782259251556
396 pages
Plon (27/09/2018)
3.96/5   13 notes
Résumé :
A l'occasion du 100e anniversaire de la victoire de 1918, le roman de Maggie raconte le destin vrai d'une femme dont la vie a été bouleversée par la Première guerre mondiale.
Les guerres sont propices à la naissance des grandes histoires d'amour. En période de conflit, on aime avec passion et rapidité, comme si chaque jour était le dernier. Des vies basculent au milieu des morts qui se succèdent. La société change de visage et l'Europe se dirige, sans le savo... >Voir plus
Que lire après Maggie : Une vie pour en finirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,96

sur 13 notes
5
6 avis
4
4 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
Un homme décide de retrouver la trace et l'histoire de sa grand-mère maternelle, qu'il n'a pas connue, dont sa mère lui a parlé, mais pas assez alors il retourner dans la ville où elle est née et a passé toute son enfance. Il va ainsi passer un week-end en Angleterre, où il n'a encore jamais mis les pieds.

Mais comment reconstituer son histoire ? Il va enquêter comme « le journaliste qu'il est », se glissant dans les pas de Maggie, interrogeant les archives et lui donner vie en choisissant de raconter l'histoire à la première personne.

L'éducation est brutale dans cette famille de sept enfants : le père est alcoolique, boit sa paye au pub et cogne sa femme à son retour, faisant régner la terreur dans la maison, la mère est soumise s'activant du matin au soir. Les garçons sont beaucoup mieux traités que les filles dont le futur consistera à devenir blanchisseuse et rapporter de l'argent à la maison ; les garçons sont destinés à la mécanique comme leur père pour prendre le relais.

Lors d'une énième scène de violence, les filles décide d'accueillir leur père d'un coup de casserole et croient le laisser pour mort :

A force de visser tout le monde, la fille aînée tente de petites rébellions, en allant chez les commerçants jouer la grande dame, mais le destin sera cruel pour elle.

Maggie est différente, elle est plus rebelle et profitera de la guerre pour s'engager comme infirmière, sous l'influence du pasteur aux idées gauchistes, exécré par son père, qui le considère comme l'oeil de Moscou… ce métier lui convient car elle possède l'empathie nécessaire, même si parfois elle ne prend pas assez de recul et se laisse envahir par toute la souffrance des blessés.

J'ai beaucoup apprécié toute la partie concernant l'enfance pauvre, la manière de fonctionner de cette famille, puis la rencontre avec Joseph, blessé de guerre, qui en gardera des séquelles funestes, qui aime dessiner, peindre, cet homme tout à l'opposé du père de Maggie.

J'ai eu plus de mal avec Maggie, dans son rôle de mère que je qualifierai de toxique : elle est en adoration devant son fils Charles et lui passe tout, le transformant en petit tyran avec sa petite soeur, puis en ado et adulte rebelle. A côté, la petite Joyce est transparente. Maggie est tellement en extase devant son enfant, dieu vivant, qu'elle la regarde à peine.

En fait, ce ne sont que les conséquences de l'éducation qu'elle a reçue, où seuls les garçons étaient considérés, et il ne fallait jamais montrer la moindre émotion, alors comment aurait-elle pu faire, on ne lui a pas donné la clé, dans cette famille où il fallait toujours « faire comme si » !

On sent une fêlure psychologique qui devient de plus en plus pathologique, au fur et à mesure que les deuils s'accumulent, et on voit Maggie sombrer dans un délire de persécution que l'auteur exprime très bien. Il nous livre aussi une belle description du deuil quand il devient pathologique, de la dépression...

Patrick Weber reconstitue très bien l'atmosphère de l'époque, la guerre, la faim, la souffrance des blessés et j'ai appris pas mal de choses sur l'invasion de la Belgique par le Kaiser, violant les traités qui garantissaient sa neutralité. Les blessés de guerre belges étaient envoyés poursuivre leurs soins en Angleterre

Il nous offre aussi une belle description de la vie quotidienne en Belgique durant l'entre-deux guerres et l'invasion par les troupes d'Hitler, la résistance qui s'organise, les trahisons, (Maggie est l'Anglaise, donc l'ennemie dans la Belgique qui a capitulé…

J'ai bien aimé ce roman, on s'attache à Maggie malgré ses problèmes, et l'idée de parler en son nom, à la première personne, tout au long du roman est très intéressante même si elle spolie parfois l'histoire. Ce livre résonne particulièrement dans le contexte de commémoration des cent ans de l'armistice de la première guerre mondiale, et on sent flotter ce climat particulier avec la montée des nationalismes qu'on pensait impossible, il y a quelques années à peine.
Un grand merci à netGalléy et aux éditions Plon qui m'ont permis de découvrir ce "page turner"

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          383
Dans Maggie une vie pour en finir, Patrick Weber rend un bel hommage à sa grand-mère qu'il n'a pas connue. Ce roman biographique est bien mené et bien maîtrisé d'autant plus que les histoires de famille sont toujours délicates et peuvent vite donner la désagréable impression de faire du voyeurisme. L'écriture de l'auteur est sans fioriture mais efficace. La petite ville où grandit Maggie se dessine, on rit de ses anecdotes, on est spectateur de ses premiers émois et de ses premiers pas de femme. le vicaire de sa ville va l'encourager à réaliser ses rêves pour sortir de sa condition de pauvreté et s'émanciper des traditions réservées aux femmes de sa famille. Sa détermination va lui permettre d'exister en étant libre de ses choix loin des convenances de l'époque. Malgré son courage, la guerre et les épreuves qui en découlent vont la dévaster. Les drames vont se montrer plus fort que sa raison et vont l'emprisonner dans la dépression. Sa mort donnera la vie : Patrick Weber est l'enfant né de son suicide. L'auteur a mis tout son coeur dans cet ouvrage et dresse un portrait de sa grand-mère tout en émotion. On perçoit le poids de l'existence de Maggie sur sa propre existence et on comprend son besoin de connaître ses origines, de comprendre son histoire.
Commenter  J’apprécie          230
L'auteur, Patrick Weber, nous raconte dans ce très beau roman, la vie d'une femme, sa grand-mère. Cette dernière issue d'une famille de 7 enfants est originaire de la ville d'Altrincham, non loin de Manchester. A 16 ans, en 1915, Maggie est invitée par son ami, le révérend Johnson pour devenir infirmière au coeur de l' hôpital qu'il va ouvrir avec l'aide de son épouse. Quand arrive le blessé Belge, Joseph Aerts , c'est toute sa vie qui bascule. Un bel amour, poétique et respectueux va naître entre ces deux êtres. Maggie se marie en 1919 : " Je l'avais déjà compris, il m'apparaissait de plus en plus clairement que le bonheur s'accompagnait toujours d'une ombre menaçante. La peur de perdre, la peur de ne pas réussir, la peur de commettre une erreur. En épousant Joseph, j'étais sûre de mon choix, mais je n'étais plus aussi convaincue de vouloir quitter Altrincham et ma famille. J'avais rêvé de cet instant pendant des années et, à présent qu'il devenait réalité, j'en avais peur. Je pense que ce sont les mois qui ont suivi la guerre qui ont changé mon état d'esprit. "

Elle va tout quitter sa famille si chère, sa ville, son pays pour accompagner Joseph à Bruxelles pour une nouvelle vie, malgré toutes ses peurs. de ce grand amour, vont naître deux enfants. Et puis la maladie tant redoutée par Maggie, va rattraper Joseph et l'emporter la laissant seule, complètement anéantie. Malheureusement suite à cette terrible épreuve, la seconde guerre mondiale va éclater, ce qui va, à tout jamais métamorphoser tout son être.

A l'occasion des commémorations de 1918, ce roman raconte le destin d'une femme, d'une épouse et d'une mère dont la vie a été bouleversée par les guerres. A travers ce récit, la vie de Maggie, qui a traversé les deux grandes guerres mondiales avec force, courage, colère et épuisement, c'est l'histoire de ces nombreuses femmes du XXe siècle que l'auteur nous raconte.

C'est un roman touchant, captivant, tragique, écrit merveilleusement bien, nous sommes, dès la première page et jusque la toute dernière, emportés dans la vie de cette famille, le destin de cette jeune fille. Merci Patrick Weber . Merci à NetGalley de m'avoir permis de lire Maggie, une vie pour en finir.
#PatrickWeber #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          63
Dans ce témoignage basé sur une enquête familiale, Patrick Weber journaliste et petit-fils de Maggie Sowerbutts retrace l'histoire de cette grand-mère qu'il n'a jamais connu mais pourtant qui le hante. L'auteur commence par la vie familiale de Maggie qui réside à Altrincham en Angleterre avec sa Mam et Dad et ses sept frères et soeurs. Une famille nombreuse dont le destin des filles est tout tracé « devenir blanchisseuse »ce qui les révolte et les amènera chacune à trouver leur destinée ailleurs…Le personnage de Maggie est sensible, toujours indécise, peureuse et l'auteur tend à ressortir souvent le caractère de son père, un homme qu'il décrit comme ingrat et égoïste contrairement à sa mère une femme humble et dévouée voir soumise ce qui se ressent et affecte énormément tous ces enfants notamment Maggie. Par la suite, l'auteur nous mènera à partager son premier pas pour son affirmation d'elle-même elle devient infirmière de guerre et rencontre Joseph qui deviendra son mari. Au fil des pages, le récit se mêle à l'histoire avec les conflits de guerre tout en poursuivant avec la découverte de Manchester, Bruxelles et bien d'autres traces sur les origines de la grand-mère de Patrick Weber qu'on ressent un homme affecté par sa plume délicate. La suite de l' histoire se fera avec le combat incessant de cette femme épuisée, meurtrie par les evènements continuels qu'elle devra affronter jusqu'à en perdre la raison…je vous laisse le découvrir..
Patrick Weber a un talent indéniable pour retranscrire des tranches de vies de façon légère et touchante.
Merci aux Editions Plon et NetGalley pour ce service de presse.

Lien : http://chroniqueuse6.canalbl..
Commenter  J’apprécie          130


C'est avec une grande émotion que je viens de terminer ce beau roman écrit par Patrick Weber en hommage à une grand mère qu'il n'a pas connue mais dont l'influence a durablement marqué sa famille.
L'auteur s'est glissé dans les pensées de Maggie et a revisité cette vie qui s'est déroulée depuis le début du 20ème siècle en la présentant sous une forme romancée, et en imbriquant les épisodes de son histoire personnelle avec l'histoire du monde.
Maggie a connu une enfance difficile dans une petite ville proche de Manchester, elle a souffert des privations pendant la première guerre mondiale et a rencontré l'amour de sa vie en la personne de Joseph ce soldat belge qu'elle a soigné dans un hôpital de l'arrière, puis épousé à la fin des hostilités pour le suivre en Belgique où elle a donné naissance à ses enfants et passé le reste de ses jours.
Cette famille n'a pas été épargnée par le malheur et on découvre dans le récit de Maggie le calvaire vécu par la Belgique occupée au moment de la Seconde guerre mondiale.
Comment cette courageuse jeune femme n'aurait elle pas pu sombrer dans la dépression alors que ceux qu'elle aime plus que tout lui ont été enlevés successivement ? L'amour de sa fille sera impuissant à la sauver et la mère de l'auteur n'en sortira pas indemne.
Peut-être fallait il ce superbe hommage du petit fils pour restituer dans toute sa complexité une vie de femme "ordinaire" et rendre sa dignité à celle qui trouve une place cruciale dans l'histoire familiale.
Même si on ne peut pas parler vraiment de suspense, les chapitres s'enchainent et la familiarité se crée entre le lecteur et la narratrice pour laquelle on se prend d'affection et on éprouve l'envie irrésistible de progresser en même temps qu'elle comme si on lui tenait la main.
Patrick Weber excelle à décrire les méandres du coeur féminin, mais il fait aussi oeuvre d'historien en situant les différents épisodes de cette biographie romancée dans un contexte précisément documenté ..
On ne peut que recommander chaudement la lecture de ce grand roman qui satisfera le lectorat le plus exigeant.

Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Sur cette terre, il nous arrive de croiser des hommes qui changent notre vie. Ils surviennent à l'improviste, sans nous connaître, sont capables de nous révéler de nouveaux horizons et de nous pousser à dépasser nos limites. Parfois même, ils nous rendent meilleurs. Je pense que nous en croisons tous, mais encore faut-il savoir les reconnaître.
Commenter  J’apprécie          120
Fini de faire comme si, je serai désormais une jeune femme moderne, comme celles que j’imaginais arpenter les rues de Manchester. Une femme capable d’agir, de penser et de faire des choix par elle-même.
Commenter  J’apprécie          180
« Elle s’appelait Maggie et elle était belle, si j’en juge d’après les quelques photos qui ont surnagé suite au naufrage de son existence. »
Commenter  J’apprécie          240
Cette nuit-là, je restai à ses côtés  et, même si je savais que la partie était perdue, je refusais de l'abandonner. Il passa des heures  à répéter un prénom : Louise. Louise, Louise et encore Louise. Puis le prénom se fit de plus en plus discret, jusqu'à ne plus ressembler qu'à un fin murmure, à un souffle, de plus en plus léger. Il était six heures cinq du matin quand M. Lambert a été vaincu. Mais sa défaite n'avait rien de déshonorant. Elle ressemblait plus à un choix qu'il avait voulu assumer. Je songeais à cette mystérieuse Louise qui ignorait à cet instant précis qu'elle venait de perdre l'homme qu'elle aimait et qui l'avait tant aimée. L'histoire était tragique et, pourtant, je ne pouvais m’empêcher de penser que cette femme était heureuse. Elle avait été aimée, de la plus belle et de la plus émouvante des manières.
Commenter  J’apprécie          20
Mam était une mère extraordinaire. Les enfants ne s’aperçoivent pas de ce genre de chose, ils ne s’en rendent compte que bien plus tard, quand la vie leur a apporté son lot d’épreuves et de blessures. Ils mesurent alors l’ampleur des sacrifices que doit consentir une mère de famille pour apporter le meilleur à sa progéniture. Un enfant trouve normal de recevoir à manger chaque jour, de vivre dans une maison propre et d’être correctement habillé. Il ne se demande pas comment tous ces miracles deviennent réalité, il se contente d’en profiter. Il ne voit pas en sa mère une magicienne capable de toutes les féeries, il se contente d’agir comme un oisillon qui attend le retour de maman-oiseau.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Patrick Weber (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Weber
Berlin 61
autres livres classés : camps de concentrationVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (35) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1736 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..