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EAN : 9782881822964
61 pages
Editions Zoé (19/05/1998)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Les vingt-quatre dialogues de Félix composent une mosaïque de souvenirs. Walser y met en scène, autour de Félix, les figures des parents, des frères et sœurs, des camarades et autres familiers du monde de son enfance. Ces dialogues, où se jouent les conflits du jeune âge, sont autant de petits univers, sans liens apparents, qui rayonnent d'une rare intensité et cristallisent la vision du monde, à la fois tendre et irrespectueuse, de Robert Walser. Félix a paru en al... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les enfants ici parlent avec des mots d'adultes et ont des pensées trop grandes pour leur âge. Il y a Félix et les autres. Amis, père, mère, frère, soeur, professeur, étudiant, ne font que passer, le temps d'un dialogue avec Félix, le marmot intelligent et perspicace. Ils se disent leurs quatre vérités dans une langue très « comme il faut », ont des manières polies et arborent la même attitude guindée. Leur calme déconcerte. La finesse de leur jugement aussi.
Dans les monologues, Félix pétille de malice. Sa faconde atteint des sommets. L'auteur s'en donne à coeur joie. Sa jubilation est communicative. Ainsi, quand, sur une haute branche d'un arbre, Félix devenu adolescent, dans un discours enflammé, invoque les héros de ses lectures afin de convaincre un camarade de le rejoindre sur son perchoir, je suis aux anges.
Les situations sont parfois cocasses, voire absurdes, les pensées exprimées, toujours intéressantes, celles de Félix sont en plus originales ou tournées de façon si singulière qu'on a l'impression de les entendre pour la première fois. Une émouvante réconciliation entre Félix, jeune homme, et son frère, se termine par ce superbe dialogue :
« Félix : Tu es donc déjà prêt à m'accueillir dans les salons de ton affection ressuscitée ou peut-être en partie nouvellement éclose même ?
Adelbert : Je déclare qu'il était fastidieux d'être ton ennemi.
Félix : le respect serait donc générateur de plus de vie que le mépris.
Adelbert : N'en parlons plus à présent. »
Dans une autre scène, un étudiant parle de Shakespeare : ses « personnages, si on les alignait, formeraient un long cortège aux costumes bariolés, une sorte de ruban, de grande écharpe. ». Image riante et juste.
J'ai bien l'impression qu'avec cette pièce composée de 24 petites scènes, je viens d'entrer dans l'oeuvre d'un très grand auteur. 
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J'avais découvert Walser à travers l'adaptation de L'Etang par Gisèle Vienne, une interprétation tellement moderne que je n'avais pas prêté attention au style très classique, à la limite du guindé, qu'il place dans la bouche de l'enfant.

Ici Félix, 6 ans, qui à travers son flux de pensée et ses dialogues, nous fait vivre des saynètes d'expériences enfantines et familiales, puis bousculades adolescentes non exemptes de cruauté.

Ce court texte est incroyable de précision et d'inconvenance ! Il est presque illisible aujourd'hui en raison de ce style et pourtant, a beaucoup à délivrer.
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L'enfant parle comme un grand. Il rend ses parents chèvres. Il rêve de théâtre et de guerre.

Il s'appelle Félix ou Robert, écrira en tout petit des saynètes de rien du tout, des dialogues mystérieux, cocasses et naïfs, et des réflexions à la fois sérieuses et anodines.

Félix grandit, parle avec trop de sincérité aux patrons et aux jeunes filles, finit par ne plus savoir comment s'habiller. Robert fait de même.

Sans doute la vie est-elle un costume trop encombrant.
Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Félix (sur un arbre) : […] Tous les beaux récits pleins d’événements flottent autour de moi tels de petits drapeaux autour d’un Indien perché au sommet d’un palais de sept cents pièces et qui vit des baisers de ces vents. Tu m’entends rêver, tu entends mon bonheur. J’entends la mer, je suis le capitaine enthousiaste d’un navire qui vole gaiement sur la vague, mes matelots accomplissent leurs tâches à la vitesse de l’éclair, sont si zélés qu’on ne peut rien souhaiter de mieux.
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Nous sommes en effet capables de devenir affreux quand notre situation nous paraît affreuse. Quand nous nous effrayons nous-mêmes, d’autres aussi reculent devant nous avec effroi. J’espère que chacun d’entre vous en a déjà fait l’expérience réelle. Je vous prie de vous en souvenir. Une très fine, très légère capacité, je veux dire juste un souffle d’aptitude à tuer, hein ? Ne gît-elle pas en chacun de nous ? Je veux dire, un tout petit reste d’une disposition qui remonte à des siècles ? Je me le demande. Demandez-le-vous aussi. Personne d’entre nous ne peut savoir s’il n’est pas pire. Vous n’avez pas besoin de savoir ce que je veux dire exactement. Il suffit qu’en vous aussi, une opinion naisse. Des actes mauvais absolument incompréhensibles, cela n’existe pas. Nous pouvons déchiffrer n’importe quel égarement. Pourquoi faisons-nous un tel tintamarre, souvent, autour de fautes si bénignes ? C’est parce que ce qui est insatisfaisant chez autrui nous satisfait. Ô nous autres.
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Marion Graf présente le premier roman de Thilo Krause, "Presque étranger pourtant", qu'elle a traduit de l'allemand. Parution le 6 janvier 2022.
Un homme hanté par son enfance rentre au pays. Il y retrouve ses souvenirs intacts, les meilleurs comme les pires. Les allées de pommiers. le ciel immense. Les falaises de grès. Et Vito, l'ami d'enfance qui fut, dans un système asphyxiant, son compagnon d'apesanteur. Mais avec lui ressurgit le spectre de l'accident originel. Bientôt, la présence aimante de sa femme et de sa petite fille ne suffit plus à chasser le vertige. Des néo-nazis rôdent, une sourde menace plane, diffuse mais persistante. La nature échappe, se déchaîne. Quelle force pourra lever la chape de silence et d'hostilité ? le suspense subtil de ce roman place le lecteur au plus près du narrateur.
Thilo Krause est né à Dresde, en ex-Allemagne de l'Est, en 1977. Il est l'auteur de trois recueils de poèmes, tous primés. Presque étranger pourtant est son premier roman, lauréat du prix Robert Walser. Thilo Krause a l'art de traduire physiquement les émotions avec une précision et des images à couper le souffle.
https://editionszoe.ch/livre/presque-etranger-pourtant
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