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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Contes cruels, que ces contes sont cruels ! Toutes ces nouvelles de Villiers de l'Isle-Adam finissent mal. C'est très souvent la mort qui l'emporte.

Ces contes sont noirs. Ils décrivent la bassesse de l'âme humaine : lâcheté, cupidité, méchanceté. C'est le constat de la bêtise du genre humain, seul ou en groupe. Sombres et morbides, ces Contes cruels sont un recueil que l'on classe dans le genre gothique.

Villiers De l'Isle-Adam a du Maupassant, du Mérimée, du Baudelaire et du Edgar Allan Poe. Mais c'est avant tout un poète qui met tout son art à produire cette prose. Il s'introduit parfois dans ses nouvelles, exaspéré qu'il dut être au contact de ses contemporains : bourgeois, mondains, artistes, public et surtout les femmes. J'ai le sentiment qu'il a éprouvé des difficultés relationnelles avec ces dernières. Chez Villiers, le grand amour féminin est une morte et si la femme est vivante, c'est une monstruosité de sadisme et de cruauté.

Villiers est parfois visionnaire quand il imagine l'intrusion de la publicité dans la vie courante, dans la nouvelle « Affichage céleste ». Il décrit également dans le « Traitement du docteur Tristan » un appareil qui ressemble à l'électrochoc et qui supprime les voix que nous pourrions entendre, comme si nous étions des Jeanne d'Arc, en nous rendant sourds. Car Villiers semble accorder de l'importance à l'écoute des sons. Ces sons qui blessent par les mots qu'ils transportent. Pense-t-il que seuls ceux qui sont écrits sont les plus beaux et les plus purs ? Dans « L'Inconnue », il met en scène une sourde qui ne peut entendre les mots de tendresse d'un prétendant. Pour Villiers, l'Amour conserve sa pureté que quand il ne peut être que ressenti et non exprimé.

Si parfois, j'ai peiné à lire certaines nouvelles, Contes cruels est un recueil qui vaut le détour car il complète, dans le fond et dans la forme, d'autres lectures comme La Horla, la Vénus d'Ille ou les Histoires extraordinaires.
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J'ai un peu pensé aux Diaboliques de Barbey d'Aurevilly - que j'ai largement préférées à ce recueil ici. Mais là où Barbey d'Aurevilly présente surtout des portraits de femmes sensuelles, manipulatrices, violentes, perverses... - les hommes sont en creux, Villiers de l'Isle d'Adam présente à la fois des hommes et des femmes. Mais sans aller aussi loin : ses personnages sont des pécheurs, certes, mais pas des démons.
Il y quelques touches de fantastiques dans son oeuvre, mais il met plus en avant les défauts des hommes, responsables de la souffrance d'autrui : la cruauté vient de l'avarice, du mensonge, de l'adultère, de l'envie, de l'hypocrisie... Beaucoup de contes tournent autour de l'argent. Car c'est sans doute une autre différence avec Barbey d'Aurevilly : ce recueil a dû être écrit plus tard ; ou, en tout cas, il s'inscrit dans un autre cadre, celui de la fin du XIXème siècle, le siècle du progrès, avec son éclairage au gaz, ses télégrammes, ses chemins de fer... Cela explique donc le fait que les récits soient pour la plupart contemporains de l'écriture, et donc qu'il y ait peu de fantastique - c'est donc l'adjectif "cruel" qui importe plus dans le titre que "conte".
Cependant, les contes sont justement tous assez courts, avec des thématiques parfois assez proches, même dans les "Nouveaux contes cruels". J'ai donc du mal à en retenir quelques uns qui m'auraient particulièrement marqué. A part celui sur les visions ou la transfiguration du roi David que j'ai trouvé décalé, en rupture avec les autres - ainsi que celui sur la Passion du Christ et la trahison, ou plutôt les trahisons de Judas et de Pierre, car la religion n'est pas un motif très présent dans le reste des textes.
Je retiens aussi l'avant-dernier des "nouveaux contes cruels", celui sur Daphnis et Chloé, deux citadins dégoûtés de la ville et de son artificialité, qui cherchent à retrouver une nature authentique. Mais les forêts sont exploitées, les montagnes sont fréquentées par le tourisme, les oiseaux disparaissent par la chasse, la nourriture devient industrielle... J'ai apprécié la conscience écologiste particulièrement moderne à l'intérieur de ce récit.
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Les contes écrits par Villiers de L'Isle–Adam, sont d'une grande diversité, avec un point commun : la cruauté.
Dans ces textes, on trouve sans fard, avec cynisme parfois, les travers des personnages : cupidité, sotise et superficialité.
L'auteur à été en contact appuyé avec Baudelaire (Donc il découvre Edgar Poe), il admire Flaubert et a des contacts entre autres, avec Huysmans er Malarmé. Même si son nom est nettement moins connu aujourd'hui, toutes ces fréquentations ont une influence que l'on ressent dans son écriture.
On voit aussi apparaître un genre nouveau dans certains contes : le fantastique, genre alors en vogue..

Je pense que l'on peut facilement rapprocher ces contes de ce qu'avait écrit Edgar Poe, avec beaucoup de poésie, de finesse et ce style si particulier de cette période. C'est ciselé, et en même temps plein de méchanceté et de perversion.
A découvrir.

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Des contes inégaux en qualité, certains sont même incompréhensibles mais j'ai quand même apprécié ma lecture. Je suis assez fan de contes en tout genre mais je suis déçu de ceux présentés ici, ils sont plutôt pour adultes et manquent tous de profondeurs, aucun ne se démarque vraiment toutefois je suis content de les avoir lus au moins une fois dans ma vie.
Il faut se remettre dans le contexte de l'époque, 1883 lors de la parution de ces contes cruels, à l'époque c'était inédit mais de nos jours ils apportent peu, je lui préfère de loin Guy de Maupassant qui a une plume plus prenante que l'Isle-Adam.
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Recueil très inégal : même s'il brille de quelques éclats, notamment quand Villiers développe une veine fantastique, ce recueil m'a souvent ennuyé, malgré sa diversité.
Bien que l'auteur affiche un mépris tout aristocratique pour son époque, son oeuvre en véhicule assez souvent les clichés (notamment le jeune noble brillant mais ténébreux qui quitte soudainement la société pour cacher un mal indicible, etc.). En revanche, plusieurs nouvelles parodient le style publicitaire, mâtiné d'un scientisme naïf. C'est bien vu, mais assez lourd, et l'on se demande si cette logorrhée commerciale était déjà si prégnante ou si l'auteur a été dans ce domaine, hélas, visionnaire.
Le style qui veut brillant mais est souvent bien lourd et donne l'impression que Villiers se drape dans une pose fin-de-siècle, mais sans l'autodérision de Laforgue.
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Un recueil de contes assez inégal à mon goût ,même si la qualité de l'expression est partout présente .Les nouvelles satiriques se moquant de l'esprit bourgeois sont loin d'être aussi acerbes que celles du recueil portant le même nom signées Octave Mirbeau. J'aime bien cependant les deux à tonalité fantastique "Véra" et "L'intersigne".
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Pour des très bonnes raisons "Les contes cruels" de Villiers de l'Isle-adam fait penser aux "Diaboliques" de Jules Barbey d'Aurevilly ce qui est finalement malheureux car le lecteur doit pardonner à L'isle-adam" d'être moins talentueux que Barbey d'Aurevilly afin d'apprécier son génie. Les points en commun des deux auteurs sont très nombreux. On peut coller les étiquettes "décadent", "fantastique" ou "symbolistes" sur les contes des deux auteurs. Les deux étaient de la noblesse provinciale très catholique et royaliste. Ils méprisaient énormément la bourgeoisie, le positivisme, et la république française.
Un nombre important des "Contes cruels" sont assez mauvais. Il y en a plusieurs très ennuyants qui abordent le thème du jeune noble breton naïf et sincère aux prises avec la femme parisienne mondaine et plus aguerrie. Aussi, on trouve trois qui présentent la même thèse que la meilleure technologie moderne ne peut rien contre la bassesse humaine.
Heureusement, au fur et à mesure que le lecteur avance, la qualité des nouvelles s'améliore. Les deux meilleures qui sont dans la deuxième moitié décrivent la difficulté de l'homme à comprendre les messages de Dieu. "L'intersigne" raconte l'histoire des dernières heures d'un prêtre qui incarne à la perfection l'amour et la charité chrétienne. "L'annonciateur" qui clôt le recueil en force décrit la visite de l'ange de mort Azraël chez le roi Salomon.
Comme un autre membre de GR a bien signalé, prises isolément, les "Contes cruels" sont assez médiocres. Cependant, dans son semble le recueil mérite bien d'être lu.
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Le livre le plus célèbre de Villiers de l'Ile-Adam ...très bien écrit ...Sachons parfois compter sur d'éloquentes verbiosités , pour apprécier la rhétorique qui enlumine les faces obscures de nos âmes et de nos coeurs. Les nouvelles sont un peu inégales ...Ma préférée est Véra sur un merveilleux thème de l'amour au delà de la mort...
Belles nouvelles dans le style du XIX e siècle.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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