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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Coup de coeur pour ce roman finlandais. L'intrigue se forme autour d'une ferme, Nevabacka, fondée au XVIIè siècle par un soldat suédois à qui le pouvoir offre une terre dans sa colonie finlandaise en remerciement de ses bons services. Siècle après siècle, on suit les différents membres de cette famille. Chaque chapitre, centré sur un personnage, est comme une nouvelle complète, un petit moment de la vie de la personne, mais les chapitres sont liés entre eux, par les actions, les habitudes de celles et ceux qui ont précédé. La nature finlandaise y occupe une place de choix, elle flirte avec le fantastique, elle peut être généreuse ou dure, mais elle est vivante, habitée par des forces généralement paisibles et inoffensives, mais qui peuvent aussi réclamer vengeance quand elles ont été abusées. J'ai été bercé par cette écriture, ce style tout en douceur qui nous mène d'un personnage à l'autre, avec beaucoup de tendresse entre les générations. Au fur et à mesure, la lignée se réduit, à cause de la vieillesse, de la guerre, de l'exode rural, et la maison accompagne les êtres humains vers ce mouvement inexorable. Les derniers chapitres sont particulièrement touchants.
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Un excellent roman traversant les époques.
On suit les différents occupants d'une ferme durant plusieurs siècles.
Ils ont tous un lien avec la nature omniprésente et une fameuse tourbière magique.
Cette tourbière qui joue un rôle fondamental sert de refuge à certaines époques, de lieu maudit qui inspire des légendes à d'autres...
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coup de coeur !
Une très belle saga familiale venue de Finlande, bâtie autour des existences des habitants successifs d'une grande ferme, qui fut au départ une simple cabane, construite au XVIIème siècle par Matts, un soldat qui reçut les terres de Nevabacka en récompense de ses loyaux services et dont il prit le nom comme il en était alors l'usage.
Sur quatre siècles, les Nevabacka occupent cet endroit en pleine nature, riche en forêts denses, en sources, en prairies et en marais ; au départ, des croyances tenaces dissuadent les habitants d'aller du côté de la Tourbière Enchantée, on dit même que Matts, le premier des Nevabacka a eu un enfant avec la nymphe qui habite cette tourbière. À ces superstitions, suivront les dogmes de la religion, les désirs d'amélioration des connaissances et d'exploration naturaliste, peut-être aussi malheureusement la convoitise et l'exploitation des ressources...
Tout au long du récit et des générations, des sortes d'interdits se transmettent, comme creuser la tourbière, assécher un marécage, abattre les arbres de la forêt... le récit des Nevabacka s'ouvre et se termine sur ce thème : l'homme a-t-il le droit d'abimer la nature, en particulier pour répondre à ses besoins ?
Ces zones froides, riches en animaux ours, loups, gloutons, oiseaux de toute sorte, et en végétaux dont les baies nourriront bien des natifs de l'endroit, sont des lieux sacrés, qui doivent être respectés ; il peut même y pousser des plantes inconnues, une certaine orchidée jaune qui traverse le récit...
Certains Nevabacka s'en iront loin, d'autres partiront et reviendront, d'autres enfin passeront toute leur vie là, incapables de s'éloigner de cet endroit magnifique mais difficile. Il y aura des moments heureux, un quotidien très dépendant des saisons, mais aussi des malheurs, des famines et des épidémies, des guerres ; des histoires d'amour et des vengeances, toute une série d'existences, de personnages attachants que l'autrice présente soit sous forme narrative, soit au travers de lettres échangées, soit à partir de poèmes en prose.
L'écriture est belle et intéressante, particulièrement suggestive, permettant au lecteur ou à la lectrice de se promener facilement dans les temps et dans les lieux évoqués ; c'est sans doute cette écriture qui permet d'offrir un livre aussi agréable, passionnant, profondément satisfaisant.
Les premières lignes du récit montrent l'arrivée d'une jeune femme dont la mère vient de mourir, et qui veut comprendre pourquoi cette ferme de Nevabacka était autant aimée par cette mère ; elle part alors à la rencontre de l'histoire de ses ancêtres :
Extrait p 13
"La terre d'ici te connaît
Et à présent doit s'habituer à moi
elle me flaire
Je traverse l'histoire
arpente le chemin tracé par mes ancêtres
passe à côté des murets de pierre qu'ils ont construits
des greniers qu'ils ont remplis de foin
des granges qu'ils ont bâties
des champs qu'ils ont cultivés
année après année
les traces de leur vies
se recouvrent
s'effondrent
ensevelies par l'herbe, les broussailles et la mousse...
Nevabacka - Terre des promesses est une histoire de transmission d'une terre de génération en génération, de l'amour et du respect que la majorité des habitants apporteront à ce lieu, ainsi que le récit de vies individuelles et familiales.
Un livre magnifique, foncièrement humain, amoureux d'une nature source de vie, et qui célèbre le respect dû à ce dont on hérite et que l'on transmettra...

Lien : https://www.les2bouquineuses..
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Nevabacka est le nom de cette terre de Finlande qui attachera des générations sur près de cinq siècles , dans la douleur de ces travaux des champs et de la forêt qui les font vivre ou survivre tout juste , au milieu des terres ingrates , des animaux et des oiseaux . Se mêlent les croyances et les elfes de la tourbière enchantée aux mystères d'une nature parfois inquietante mais captivante dans sa beaute , que ses habitants continuent à percevoir de temps à autre
L'auteur , au travers de ces récits souvent faits par les femmes nous emmène dans un monde où tout est essentiel , nous conte des vies rudes et dures , rythmées par la ronde des corvées incessantes et pourtant la poésie est là, elle infuse dans ces pages .
C est une sorte d'herbier gigantesque qui raconte un peu de l'histoire d un territoire et d'une saga familiale , entre légendes , famines et disettes,invasions , morts violentes et naissances et nous amène à voir autrement les lois de la nature et leur poids.
Nevabacka , terre de promesses où rien n est donné , âpre combat quotidien
Captivant , émouvant , passionnant et d'une poésie singulière , grand coup de coeur
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Coup de coeur ! ❤️

Dès les premières pages, j'ai été captivée par cette déclaration d'amour à la nature, à la majestueuse forêt finlandaise. 🥰

Au XVIIe siècle, en Finlande, un soldat de la Couronne, récompensé pour son service, érige une ferme qu'il baptise Nevabacka. Cette ferme devient le socle de la famille, et à travers les siècles, ses descendants y trouvent leurs racines, façonnés par les défis et les mystères de cette terre 🌱.

L'écriture poétique de Maria Turtschaninoff entrelace les destins de membres de cette famille à une trame où se mêlent l'éphémère des hommes à l'éternité de la nature 📚.

L'histoire de Nevabacka est aussi celle de la croyance, de la mythologie finlandaise où les esprits ancestraux habitent chaque arbre, chaque ruisseau, dictant le destin des villageois avec bienveillance ou malveillance. 👻

Au coeur de cette saga, la nature occupe une place centrale, évoluant au fil du temps de sacrée à apprivoisée, mais toujours imprégnée de cette magie indomptable qui la rend si fascinante. À travers les siècles, les pages de ce livre révèlent nos racines profondes, rappelant l'importance vitale de préserver notre lien avec la nature qui nous entoure. 🌿

Ce roman m'a bouleversée par la beauté de ses mots, par la force des liens qui unissent les personnages à leur terre ancestrale. La nature est bien plus qu'un décor, c'est un paysage changeant où se dessine notre propre histoire.🖋️

Ce livre, traversant quatre siècles, nous rappelle nos racines, soulignant l'essentielle connexion avec la nature.

C'est une émotion profonde qui émane de chaque page, une beauté qui se révèle dans l'ode à la nature et la généalogie déployée, ancrée solidement dans cette terre. Les femmes, véritables héroïnes, tissent des histoires extraordinaires dans ce folklore local, dessinant le paysage de notre âme, un paysage où la nature est indissociable de notre essence.
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Un soldat se voit offrir pour bons et loyaux services une terre vierge entourée de forêt et de marécages. Il construit sa ferme sur l'unique colline et appelle ce lieu Nevabacka, mélange de suédois et de finnois qui signifie “la colline au marais”. Dans ce lieu magique, l'homme doit composer avec la nature et les êtres qui la peuple. Un roman choral qui commence au XVIIè siècle et se termine à notre époque dans lequel le lecteur suit chaque descendant du soldat à travers l'histoire de la Finlande et la relation de ses derniers à Nevabacka. Une petite merveille !
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« Mais à travers les ténèbres et le silence, des liens forts et invisibles attachent les générations passées à celles à venir, et elles resteront liées à jamais ». (Helena Westermark).

Tout a commencé il y a plusieurs centaines d'années, dans un coin perdu de Finlande aux espaces encore sauvages, dans le golfe d'Ostrobotnie…
Des allures de conte pour une grande fresque familiale dans ce roman choral au titre énigmatique – Nevabacka - mélange de finnois et de suédois.

XVIIème siècle, la Couronne, pour le remercier de ses bons et loyaux services rendus en tant que soldat, offre une terre à celui qui s'installa dans cet endroit de Finlande, bordé de marécages, à l'orée d'une forêt magique et mystérieuse peuplée d'animaux, de créatures invisibles, elfes, nymphes et autres trolls, et d'une tourbière enchantée…

C'est une terre sauvage nimbée de lumière dorée et de promesses…la véritable héroïne de ce roman.
Une terre où en lisière de la forêt aux créatures légendaires vivront les descendants de Matts qui seront présentés de plusieurs manières et transportant diverses émotions.

C'est une histoire, ou plutôt ce sont des histoires à travers les siècles, où l'on ressent toute la dimension de l'éphémère humain au coeur de la nature éternelle. Une nature qui offre et prend aussi.
Et l'on découvre cette terre sauvage décrite et détaillée de façon personnifiée, le style et les histoires en font le personnage principal du roman, une nature incarnée, un lieu empreint de légendes de la forêt, de croyances ancestrales, un monde magique mêlant mythe et réalité.

Je me suis laissée embarquer dans ce roman à l'atmosphère originale, au souffle épique des grandes sagas traversant plusieurs siècles, dans des contrées nouvelles à lire pour moi, avec en filigrane l'histoire de la Finlande.
Je me suis quelquefois perdue dans les liens de parenté que je cherchais à établir entre tous les personnages au fil des générations, mais cela n'en gêne pas la compréhension, même si j'ai ressenti quelques mystères laissés en suspension, là n'est pas l'essentiel dans le récit.
Au contraire, il faut accepter de se laisser porter par l'écriture poétique qui magnifie Mère Nature, faune, flore et créatures, conjuguant magie et réalisme.
Un très beau déroulement avec des chapitres aux mouvements variables et un magnifique point d'orgue au fil de quatre siècles d'histoire.

Un coup de coeur, découvert grâce au club de lecture de ma librairie.
Je recommande chaudement ce beau roman « merveilleux, aussi luxuriant qu'une forêt » promet le bandeau.
Et une magnifique couverture avec le marais auréolé de lumière dorée et une grue sauvage…
Un très bon moment de lecture !
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Magnifique roman à la fois poétique et réaliste qui, durant près de cinq siècles, nous fait partager la vie de Ceux de Nevabacka. Vie dure, menacée par les guerres, les incursions russes, la famine, la maladie, mais courageuse et tenace qui permettra à un morceau de forêt donné par la Couronne suédoise, de devenir une ferme et son domaine. Vie marquée par la religion et les croyances, la magie de la forêt et les forces obscures d'une Tourbière Enchantée, lieu des esprits, des trolls et des sylphides. La fin du roman, fin ouverte, nous permet d'espérer que ces siècles de lutte et de magie de la nature soit ne seront pas sacrifiés à nos impératifs actuels de seule rentabilité.
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Nevabacka est le nom de cette terre, ce petit coin de forêt offert à un soldat pour ses loyaux services envers la couronne. Nevabacka est le nom qu'il décidera de prendre et ainsi de le transmettre de génération en génération.

Car si cette histoire débute au XVIIe siècle dans une Finlande sauvage et féerique, elle évolue au fil des pages, de générations en générations, pour s'achever de nos jours.

Chaque siècle offrant ainsi des histoires bien différentes, le seul personnage inaltérable de cette histoire demeure la Tourbière Enchantée, contrée foisonnante, protégée et peuplée de créatures légendaires.
La Tourbière, et l'ombre de son grand oiseau noir protecteur, ainsi que la nymphe dont on dit qu'elle y demeure, apportera miracles et fertilité à ceux qui la respectent, comme elle châtiera les impudents destructeurs, car elle sait reprendre ce qu'elle donne et plus encore !
Les descendants se font gardiens de cette terre ou bien pillards, la louant ou la quittant suivant les épreuves dont la vie sera faite : invasions russes, guerres lointaines, famines, maladies...
Des personnages hauts en couleurs se succèdent, touchants dans leurs luttes et les forces qu'ils puisent dans cette nature luxuriante et omniprésente ; le pic noir tambourinant inlassablement, le chant des sorbiers, le murmure des pins, le bavardage des sittelles...

Même si les croyances évoluent au fils du temps, dont l'érosion est palpable ; tout comme l'empreinte de l'homme, même si les acteurs de cette fresque laissent la place aux suivants au fil de la vie qui passe, cette histoire est avant tout celle de la transmission, de ce que l'on reçoit du passé et que l'on décide de suivre, de conserver, de s'inspirer, de révoquer, d'oublier...

Tout est beau dans ce livre, l'ode à la nature et le besoin de la protéger, la généalogie qui se créée au fil des pages, déployant ses racines toujours plus tortueuses mais solidement ancrées dans cette terre, la multiplicité des histoires et des personnages qui les tissent, les femmes incroyables qui arpentent ces terres de légendes et son folklore local.
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J'ai beaucoup aimé l'introduction du roman - ou devrais-je dire de la chronique - où l'autrice, à petites touches, nous familiarise avec le présent d'une terre et la possession par la narratrice de celle-ci.
Il est même possible que ce soit la terre qui prenne possession de la narratrice par le truchement du langage qu'elle "entend sans le pratiquer elle-même" (sic) et des habitants qui, en quelque sorte, la consacrent dans cette nouvelle existence héritée de sa mère.
Dès la prise de possession de ladite terre par le premier de tous, lequel nous dit-on était né pour tenir une bêche, une hache et une charrue plutôt que les armes on se sent happés par le récit.
Cette image du guerrier revenu de tout m'a plongé dans le tableau de Breughel intitulé « La chute d'Icare » ou l'on voit au premier plan un laboureur au travail en train de tracer des sillons profonds. Discrètement posée au sol, dans l'ombre d'un talus, on distingue à peine une épée dans son fourreau avec son ceinturon et c'est ainsi que je me suis imaginé ce soldat prenant la terre à bras le corps.
C'est amusant comme on met de soi dans la lecture d'un ouvrage. C'est le fameux « Lector in fabula » d'Umberto Eco.
J'ai aimé la manière très subtile dont le récit évolue au fil des siècles. le fabuleux appose une empreinte forte sur les premiers chapitres confinés dans un cercle géographique restreint autour de la ferme puis les récits s'émancipent au fil du temps avec les progrès de la technique, du savoir et des transports. L'autrice joue sur une inversion des plans que je n'attendais pas du tout et ne tombe pas dans ce travers commun de la littérature fantaisiste souvent incapable de se mouvoir hors de la sphère d'attraction du merveilleux. On ne perd pas de vue l'attraction exercée par la tourbière enchantée, on n'en est jamais bien loin, mais elle n'étouffe pas le récit.
J'ai été conquis par les descriptions de la nature et de ce point de vue je pense que seul Julien Gracq, en bon géographe qu'il était, avait su jusqu'alors me captiver autant dans les descriptions de paysages.

J'ai absolument tout aimé.
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