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Corinne Atlan (Traducteur)
EAN : 9782714440563
366 pages
Belfond (03/09/2004)
3.17/5   21 notes
Résumé :
Chef de file de la scène littéraire japonaise, à l'instar de Haruki Murakami et de Ryu Murakami, Hitonari Tsuji signe un roman audacieux et brillamment composé. Une œuvre intense, émouvante, une réflexion sur la mémoire, la mort, l'amour.

Dans l'île de Hokkaido, où il tourne ce qui doit être son chef-d'œuvre, le grand réalisateur Inoue, quatre-vingts ans, attend. Il attend de retrouver la lumière qui flottait sur Nankin en 1937, lors de la prise de c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Encore une merveille signée Tsuji Hitonari!
Il mêle et emmêle ici divers récits, entre passé et présent, selon différentes formes narratives, avec une grande dextérité. Sa plume emprunte tour à tour au polar, au roman historique ou à la philosophie.
Trois époques sont particulièrement marquées, servant de point de départ à sa réflexion: le massacre de Nankin, les derniers jours d'Hiroshima et le passage au nouveau millénaire. Il développe alors ses pensées à propose de la guerre et de son absurde cruauté, sur la mort, les raports entre frères (déjà évoqués dans "L'arbre du voyageur"), l'amour et le poids du passé. Rien de neuf, pourrait-on penser. Mais Tsuji aborde ces sujets avec beaucoup de sincérité et de sensibilité. On sent en lui un profond humanisme, même s'il dépeint souvent le côté obscur de l'humanité. Il finit toujours par se dégager une sérénité de ses récits.

Son style très imagé et évocateur renvoit à son expérience de cinéaste. Il se fait également poète, particulièrement dans ses descriptions des jeux d'ombre et de lumière, motif récurrent de ses romans. Les puissances naturelles, vent, soleil, l'emporte toujours chez lui en beauté absolue sur l'humanité, capable du pire comme du meilleur.

En France, Tsuji Hitonari souffre un peu, et c'est dommage, de l'ombre de Murakami. Pour moi, il fait partie des très bons romanciers actuels japonais (pour la partie traduite en français, bien sûr). Ses histoires, qu'elles restent dans la réalité ou flirtent avec le surnaturel, ont toutes un fort impact qui ne laisse pas indifférent.
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C𠆞st un livre dont on comprend la profondeur et les multiples facettes au fur et à mesure qu’on tourne les pages. Pendant la première moitié du livre, on pense que l𠆚ttente ne concerne que le réalisateur. Il est aussi vite clair que ce dernier est à la recherche d’un moment de son passé, et qu’il s𠆚git d’une histoire d𠆚mour. le lecteur, lui, n𠆚ttend alors pas le soleil mais qu’on lui raconte cette histoire. le rythme du récit est ainsi donné dès le départ : c𠆞st celui de la longueur, du temps nécessaire pour dire les choses. Mais à la moitié du livre, tout à coup, l𠆚ttente se fait plurielle. Il y a d�ord ces « cadavres de lumière » (magnifique expression) que collectionne Jiro et dont il nous restitue la beauté et la texture dans son discours comateux. Il s𠆚git de ce point invisible qu’il recherche dans la décadence et l’horreur du monde de la drogue dans lequel il a sombré.
Il y a aussi le soleil aveuglant et destructeur de la bombe atomique que Craig Bouchard attend dans sa prison d’Hiroshima, et qui se concrétisera dans le cartable de Jiro enfant, parallèle du cartable de Jiro adulte qui contient une drogue qui provoque dans le cerveau un soleil atomique tout aussi dévastateur que la bombe.
Le leitmotiv du roman est la violence et tous les moyens qu𠆞lle met en œuvre pour se manifester. La haine, la cupidité, le délire, le viol aussi. On pourrait croire que ce roman est profondément pessimiste. Ce serait une erreur. Derrière la condamnation, il y a encore et toujours l𠆞spoir, la rédemption par l𠆚mour, et surtout la seule chose qu’il est impossible de détruire : la poésie du monde.
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Une lecture très mitigée pour une raison bien simple : ce livre a mal vieilli.
J'étais intéressée par la manière dont l'auteur traitait la question de la mémoire dans ce roman. Au programme : le massacre de Nankin, l'intérêt (ou non) de laisser une trace derrière soi, le traumatisme...
Plusieurs films se déroulent simultanément (terminés, en cours de production, inachevés). Voir comment ils interagissaient ensemble était fascinant. J'ai beaucoup aimé découvrir le métier de décorateur de cinéma qu'exerce le héros.
Ce livre propose de bonnes pistes, mais ne les exploite pas assez à mes yeux qui le découvrent en 2024. L'auteur ne prend pas de parti, ne juge pas. Il s'intéresse ici à différents parcours de "perdants", notamment dans le cadre de la guerre du Pacifique. Il retrace le parcours d'hommes qui ont, d'après son récit, davantage subi la situation que provoqué délibérément leurs actes. Cette approche, bien que datée et exclusive, n'est pas blâmable en soit. Toutefois, bien que ce récit éclaire le contexte de ces actions, certaines demeurent impardonnables et nécessitent d'être condamnées explicitement. Une position claire vis à vis du massacre de Nankin, de traitement femmes de réconfort ou d'agresseurs m'a manqué. En outre, la question du v**l est mentionnée à plusieurs reprises, mais les femmes qui en subissent ne semblent pas porter la trace de ce traumatisme.
Bref, pas un livre révolutionnaire dans le traitement de ces évènements.
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En attendant le soleil est un roman à plusieurs voix, celle de Shiro d'abord, dont le curieux métier est « salisseur » sur les tournages de films, puis son frère Jiro, qui fait des affaires dans le milieu des yakuzas et qui se trouve dans le coma depuis qu'il a reçu une balle à la tête. On lit aussi le carnet d'un américain prisonnier des japonais à Hiroshima en 1945, quelques mois avant la bombe qui l'a détruite et on remonte dans les souvenirs du metteur ne scène Inoue qui a assisté au siège de la ville chinoise de Nankin en 1937.
Le thème principal est celui de la mémoire : ce dont on se souvient à l'approche de la mort, les souvenirs auxquels on voudrait échapper, la mémoire d'un comateux, d'un très vieil homme, l'amnésie. La réflexion en est très intéressante, le milieu du cinéma décrit de façon inhabituelle, du côté de ceux qui font les décors ou qui se démènent pour tout organiser, les scènes oniriques surgies de l'esprit du frère comateux sont surprenantes, mais… Ce n'est pas Haruki Murakami, ce n'est pas aussi magique que Kafka sur le rivage (mon préféré !) malgré tous les ingrédients pour faire un très bon roman. Je vous ai laissé en préambule le commentaire de l'éditeur, bien qu'il soit trop dithyrambique à mon goût !
Lien : http://lettres-expres.over-b..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je ne crois pas qu'il existe de travail plus pénible que celui de faire brûler le corps d'un camarade tombé au front. A cela s'ajoute la pensée qu'on sera peut-être le prochain. C'est dans cet état d'esprit que les gars jetaient des branches dans le feu: ils regardaient ce qui les attendait.
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Du jour où Hajime Inoue est devenu l'empereur dans le monde du cinéma, plus personne n'a osé émettre son avis devant lui.On le respect trop. L'isolement est la rançon de son succès. Qui oserait donné son opinion à Dieu ? Personne.
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[...] je me demande si le bonheur, ce n'est pas justement ce moment précis où on s'efforce d'écraser les taupes. Parce que même si on arrivait à les éliminer toutes, je suis sûre qu'on resterait insatisfaits. Les humains sont ainsi. Il n'y a pas de limite à l'espoir...
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Le désert ne parle pas, mais l'homme doit entendre les folies que raconte le désert en silence.
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Je n'ai aucune foi particulière. Ce n'est pas que je ne crois pas en l'existence de quelque chose qu'on nomme Dieu, mais il existe tellement de divinités en ce moment que je ne saurais en laquelle me fier.
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