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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est lors du pique-nique Babelio de juillet dernier que j'ai eu la bonne surprise de recevoir ce livre en cadeau (la couverture est différente), merci au babeliami ;-) Henri Troyat, l'écrivain de ma jeunesse !

Aliocha est le prénom gentil que l'on donne à Alexis. Il a 14 ans, vit à Paris et s'intéresse très fort à la littérature, surtout depuis que Thierry, premier de classe, lui offre son amitié. Il en est très fier d'autant que Thierry, bien que respecté de tous, est un enfant solitaire dû à la bosse qu'il porte dans son dos. Aliocha aussi est apprécié de la plupart de ses compagnons de classe mais il se sent tellement différent. Un petit russe émigré, vivant dans un deux-pièces avec ses parents. Avide de s'intégrer dans son nouveau pays, n'ayant que des souvenirs flous de sa petite enfance à Moscou, il rejette en bloc tout ce qui a trait à son pays natal, malgré les discussions quotidiennes de ses parents sur la politique et la narration de leurs souvenirs.
C'est au travers des grands auteurs français (Hugo, Anatole France, Rimbaud,…) qu'une amitié inébranlable liera Aliocha et Thierry, deux jeunes garçons qui n'ont eu aucun mal à balayer leur différence respective.

Une belle histoire émouvante, puisée dans les souvenirs de l'auteur, lui-même émigré à l'âge de neuf ans lorsque ses parents ont fui le bolchevisme à la révolution russe. Ce livre lut d'une traite présente en toile de fond un petit pan de l'histoire russe, l'émigration de nombreux russes vers des pays européens lors de l'époque de la terreur sous Lénine, rapidement suivi par la reconnaissance, par ces mêmes pays, de l'existence de l'URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques) remplaçant la Russie Impériale.

Aliocha est un livre que je qualifierai aujourd'hui de roman pour la jeunesse, lu avec plaisir, mas il n'est pas du même acabit que les biographies écrites par l'auteur, beaucoup plus stylisées et recherchées.
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J'avais toujours pensé qu'Aliocha était le récit d'une enfance pauvre et malheureuse, comme il y en a tant eu dans la littérature du siècle dernier.
Or, Aliocha est un jeune adolescent qui grandit, enfant unique, auprès de deux parents aimants, ouverts et compréhensifs dans le Paris des années 20.
Russes blancs, la petite famille a fui la Russie et y ont laissé leurs richesses pour s'installer dans un petit appartement en attendant le retour de jours meilleurs. La Russie n'est jamais loin: en déco sur les murs, le dimanche à la messe, le soir dans les longues discussions, dans les repas, dans les livres de la bibliothèque. le père d'Aliocha, d'ailleurs, ne perd pas espoir d'y retourner un jour, quand tout ira mieux.
Aliocha, de son côté, fuit ses origines et ne jure que par la littérature française. Il devient l'ami de Thierry, jeune garçon de bonne famille, très intelligent et cultivé mais fragile physiquement. Leur amitié est tout de suite intense, comme si un danger la mettait en péril, et les deux garçons ne se quittent plus. Avec lui, Aliocha découvrira la vie d'une famille française, mais surtout affermira sa vocation d'écrivain.

C'est un court roman sensible sur l'amitié mais aussi sur le difficile choix à faire quand on se trouve entre deux cultures, deux pays et Troyat exprime magnifiquement cette difficulté à s'assumer différent.
Peut-être aussi que je finirai par lire Anatole France un jour, tout comme Thierry et Alexis!
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Voici un court roman d'apprentissage lu d'une traite, une histoire émouvante,une écriture simple qui va droit au coeur,un thème douloureux traité avec sensibilité, justesse, finesse....
Une amitié précieuse entre deux garçons: Aliocha, élève de troisième dans un lycée de Neuilly, fils d'émigrés russes blancs,usés par l'exil et la gêne matérielle,et Thierry Gozelin, de santé précaire, passionné de littérature, issu d'un milieu social différent....
Une amitié faite de joies intellectuelles, où chacun découvre, grâce à l'autre des motifs de respect, d'admiration en compagnie des poètes et des romanciers notamment l'emblématique :" les Dieux ont soif" d'Anatole France......
Thierry tente de persuader...en vain , son ami, de lire les auteurs russes en version originale mais Aliocha, qui se rêve écrivain préfère Balzac...Hugo...Molière......la Fontaine.....
Une amitié intense, vraie,tissée d'émotions, qui apprendra à Aliocha à s'accepter tel qu'il est, dans sa nature double....forcément...
Aliocha aurait- il un côté autobiographique de la part d'Henri Troyat, lui même d'origine russe?
Un beau livre que j'avais déjà lu il y a longtemps comme "Tant que la terre durera" et "les semailles et les moissons", ouvrages en plusieurs tomes du même auteur....










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Alexis Krapivine affectueusement surnommé Aliocha par ses parents, des russes blancs qui ont fui la Russie des Bolchéviques en 1920, est élève de 3ème au Lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine. Bien que traité d'étranger par ses camarades de classe, il aime sa vie de lycéen, se passionne pour la littérature et les grands auteurs français. Pour lui son avenir est en France ; il tient absolument à s'intégrer et est même prêt à renier la Russie, au contraire de ses parents qui se sentent exilés et ne rêvent que d'une seule chose : retrouver leur patrie.

Au lycée, Alexis se lit d'amitié avec Thierry Gozelin, fils de grands bourgeois, élève brillant (le premier de la classe) mais rejeté lui aussi pour sa "différence". Il est bossu et de santé précaire. Les deux adolescents vont bientôt devenir inséparables et ainsi s'encourager et s'enrichir mutuellement de leurs expériences et découvertes culturelles, rêvant de devenir écrivains.

Henri Troyat, dans ce court roman d'initiation écrit alors qu'il vient de fêter ses quatre-vingts ans, laisse une grande part à ses souvenirs personnels. Beaucoup de similitudes avec la jeunesse d'Alexis, adolescent tiraillé entre deux cultures et cherchant sa véritable voie.

J'ai été touchée par ce roman sensible et pudique où il est question de profonde amitié, de respect, de tolérance, d'exil et de richesse des cultures.

Et j'ai apprécié le style sobre et élégant de l'auteur, qui évoque une période de l'histoire (les années 20) un peu oubliée : la mort de Lénine, la reconnaissance de l'URSS par les pays européens, les soubresauts de la troisième république.

Un joli livre, court et émouvant qui se lit rapidement et dont les thèmes sont intemporels.
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Aliocha c'est d'abord un adolescent. Avec tout ce que cette période de la vie comporte comme interrogation, rejet, espoir d'avenir.
Aliocha c'est un immigré russe blanc. Mais ça, il ne veut plus en entendre parler. Il veut tourner la page et construire sa vie dans cette terre d'accueil qu'est devenue la France pour lui et sa famille. Il ne veut même plus parler ou écrire le russe. Il veut que la culture française gomme celle qu'il n'a fait qu'effleurer en son pays natal.
Aliocha c'est un fils unique. Il est aimé par des parents attentifs. Il leur rend le même amour. Même s'il leur reproche parfois de s'accrocher à cette culture qui a fait leur malheur. Elle les a ruinés et chassés de leur vie bien établie.
Aussi lorsque sa scolarité lui permet de se lier d'amitié avec un fils de bonne famille française, il y voit un espoir d'intégration dans une société qu'il a prise en admiration. Il en fait son exclusivité, son unique but.
Aliocha n'envie pas la richesse. Il a soif de devenir un jeune homme plus français que les autres. Son ami lui fait le reproche de ne pas cultiver sa singularité. Mais il n'en a cure. Comment peut-on être riche d'une culture qui vous a rejeté ?
Ah oui, j'oubliais. Aliocha veut qu'on l'appelle Alexis !
Mais Alexis va faire l'expérience de la stabilité d'un monde qui ne repose que sur un pilier, un seul.
Certainement le plus autobiographique des romans d'Henri Troyat. Un roman sur l'intégration. Un thème de tout temps, raconté avec la force évocatrice pondérée d'un auteur prolifique dont on sent qu'il cultive la langue française. En forme de revanche pour en remontrer aux natifs qui négligent leur patrimoine.
C'est juste, sans fioriture, et ça fait mouche pour qui aime notre belle langue.
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Aliocha
Henri Troyat

Lire ce roman vingt-ans plus tard, environ, et je me rends compte : les romans sont dans mon quotidien. Ils sont de la matière qui aide à ce que je pense correctement ou non. Ils sont polymorphes au niveau des styles et des genres. Ils sont irremplaçables pour mon emploi du temps. Ils représentent mon moment de méditation nécessaire. Ils sont ma promenade au bord d'un lac de jouvence.
Joies et peines sont convoquées à chaque fois.
Sans leur compagnie je m'ennuie ?
Je me dis :
Thierry et Aliocha ressentent-ils la même chose vis-à-vis de la littérature et des romans qu'ils lisent ?
Au début du siècle précédant le nôtre la littérature est leur passe-temps favori. Ils en parlent ensemble passionnément, ils évoquent, Victor Hugo, Flaubert, Anatole France, Léon Tolstoï, Dostoievskï

Après le grand basculement de 1917, Lénine dresse son point victorieux … Les Russes blancs fuient l'arrivant bolchevick. Aliocha vit son déracinement, il préfère la France qui l'accueille. Ses parents dépossédés gardent la nostalgie de l'impériale Russie.

Les thèmes travaillés par Henri Troyat sont :
Le difficile exil en famille, la naissance de cette précieuse amitié, enfantine attendrissante, le partage entre Aliocha et Thierry de leur passion pour la littérature russe et française, le déracinement d'Aliocha, petit garçon il a entre dix et quatorze ans, il est obligé de fuir avec sa famille pour vivre à Paris. Aliocha est tiraillé entre l'amour qu'il éprouve pour la France accueillante et la tendresse qui demeure en lui pour ses parents, qui sont eux Russes avant tout. Aliocha veut devient français.
Ses parents restent russes, Aliocha conservera un fort attachement pour son pays d'origine.

J'aime Henri Troyat parce qu'il écrit le sentiment humain sans l'exagération. Sa justesse est remarquable. Je visualise les scènes autant à l'intérieur dans les appartements d'Aliocha et de Thierry, dans leur école, et à l'extérieur quand ils partent ensemble en vacance à la montagne. le récit tient debout.
A lire ?
A vous de comprendre et de partager les états d'âmes d'Aliocha. Au sortir de cette lecture vous ressentirez, peut-être comme moi, un peu de spleen et l'envie de lire d'autres récits d'Henri Troyat.
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Alexis ou Aliocha pour ses parents, est fils d'émigrés. Ils vivent ensemble en France. Ils ont fui la Révolution russe qui menaçaient les Russes blancs. En 1924, Alexis a presque 15 ans. Il aime beaucoup la littérature française. Elève de troisième dans un lycée de Neuilly, il se lie d'amitié avec Thierry Gozelin, le premier de la classe. Avec lui, il approfondit sa passion pour la littérature française mais continue de rejeter sa culture russe que ses parents s'efforcent de lui rappeler.
Un beau et simple roman sur l'amitié entre deux garçons qui m'a fait découvrir un Troyat, assez émouvant et authentique.
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Ce court roman initiatique a été aussi plaisant à lire que la première fois, il y a plusieurs années. Alexis/Aliocha est un très jeune homme qui rejette complètement son statut de Russe. S'il a fui son pays à l'âge de 11 ans, il semble nier tous les souvenirs qu'il aurait pu en garder. Il ressemble finalement à certains ados que nous connaissons tous. Il s'oppose à tout ce que ses parents voudraient lui transmettre malgré la grande affection qu'il éprouve pour eux. Sa rencontre avec Thierry, d'une intelligence féroce mais isolé, va le plonger dans les délices de la littérature et de l'amitié. Tout au long du récit, nous suivons les difficultés d'Aliocha à s'accepter comme étant de deux pays, de deux cultures, de deux mondes. le personnage de son ami m'a beaucoup émue car, malgré l'admiration éperdue que lui voue Alexis, on sent à quel point Thierry semble parfois souffrir de sa différence.

Ce roman est facile à lire, le style classique. Je pense que l'on peut sans problème le conseiller à partir de 13/14 ans.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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A Neuilly, en cette année 1924, deux collégiens aussi dissemblables que possible font connaissance.
Thierry jeune fils d'une famille bourgeoise fortunée, passionné de littérature mais qui souffre d'un terrible handicap.
Alexis dit Aliocha, fils d'émigrés russes qui ont tout perdu avec la Révolution et ont dû fuir Moscou et leur splendide demeure pour se réfugier dans un petit appartement de cette banlieue parisienne, et qui refuse obstinément ses racines russes.
Et très vite, entre les deux jeunes garçons va naître une très belle amitié qui liera à jamais l'adolescent contrefait et l'étranger.
Une superbe évocation des difficultés que rencontrent tous ceux qui sont « différents » pour s'insérer dans la société, et un hymne à l'amitié sur fond de passion pour la littérature.
C'est à mon avis, avec son petit côté autobiographique, l'un des plus beaux romans de l'auteur.
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Très court roman paru il y a plus de trente ans.

J'ai découvert ce livre en 1991. Venant de le relire je m'aperçois que non seulement j'ai gardé le souvenir de cette première lecture mais aussi éprouvé le même plaisir pour cette belle histoire d'amitié entre deux adolescents.

1924 Neuilly-sur-Seine. Aliocha et Thierry sont en classe de troisième. Leur particularité, Aliocha est russe émigré, Thierry est infirme, et leur amour de la littérature française vont les rapprocher. Les livres d'Anatole France sont un de leur sujet de discussion. Aux grandes vacances Aliocha sera invité par les parents de Thierry a partagé avec lui quelques semaines de vacances dans leur chalet à Saint Gervais. Il sera impressionné par le luxe et les conditions de vie de la famille. L'état de santé de Thierry ne lui permettra pas d'être présent pour la rentrée de septembre. Ils échangerons de nombreuses correspondances jusqu'au jour où....

Suivant les conseils de son ami, Aliocha acceptera de lire la littérature russe dans le texte original. En premier il choisira Guerre et Paix.

Pour écrire ce court roman, Henri Troyat s'est sans doute inspiré de sa propre enfance. Né en 1911 à Moscou, il est arrivé en France avec ses parents à l'âge de six ans.
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