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Alice Déon (Traducteur)
EAN : 9782264042064
336 pages
10-18 (19/04/2006)
4.03/5   16 notes
Résumé :

Pour ceux qui perdent une guerre, la fin des combats n'est que le début de nouvelles épreuves, peut-être plus terribles encore. Lorsque Justo Garcia commence son journal, l'issue de la guerre civile ne fait aucun doute et son détachement, comme le reste de l'armée républicaine, est en déroute.

Pour lui et des milliers d'Espagnols, le seul espoir de survie est désormais de fuir, vers la France d'abord, puis le Mexique. La faim, la saleté, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Cette histoire constitue essentiellement le récit d'une armée en déroute, celle des républicains espagnols après leur défaite, en avril 1939, contre les troupes nationalistes du général Francisco Franco. Une guerre civile commencée par un coup d'Ėtat de ce dernier, le 17 juillet 1936.

Le chef de l'état franquiste ou caudillo a reçu une aide militaire de l'Italie de Mussolini et de l'Allemagne d'Hitler, tandis qu'en Occident une neutralité fut préconisée. Les volontaires occidentaux, appelés les brigades internationales, n'ont, en dépit de lueurs efforts courageux, pas été en mesure d'éviter une dictature militaire de droite, qui a duré jusqu'à la mort de Franco en 1975. Puis, il y a eu le rôle, comme toujours dubieux, dans ce conflit de Staline.

La guerre civile espagnole a connu des échos importants en littérature avec George Orwell, André Malraux, Ernest Hemmingway, Georges Bernanos etc. de même qu'en photographie avec Robert Capa et en peinture avec Pablo Picasso.

Je crois qu'il est utile de garder ce contexte en tête pour mieux apprécier l'ouvrage talentueux du grand écrivain contemporain espagnol, Andrés Tarpiello, né en 1953 dans la province de León, où une partie du roman est géographiquement située. Ce livre est sorti en 2000 en Espagne sous le titre "Días y noches" (jours et nuits).

L'essentiel de l'ouvrage est formé par le journal intime d'un certain Justo García Valle.
Le jeune Justo, 22 ans, fait partie de la 45e compagnie de la 31e division du 10e corps de l'armée républicaine battant en retraite, après la fameuse bataille de l'Èbre (juillet-octobre 1938), et poursuivie par des troupes fascistes.

Cette compagnie, sous le commandement du courageux Capitaine Almada, est en fait en fuite sans cap précis, mouvant parallèlement aux Pyrénées vers l'est. Justo et ses potes, tels Jacinto d'Albacete et le dénommé Lorenzo, traversent une région arride, montagneuse et désertée. Grosso modo ils avancent, en zigzag, de Tejares à Ripoll (à peu près à équidistance entre Barcelone et Perpignan), Argelès-sur-Mer, Saint-Cyprien et Prats-de-Mollo à la frontière française.
En France, Justo ira d'un camp pour réfugiés espagnols à cette frontière en train vers Toulouse.

L'auteur a très bien évoqué ĺa réalité de la "progression" de cette équipe dans le froid (s'il ne pleut pas, il neige), affamés, en guenilles, les pieds "en sang enveloppés de lambeaux de tissu quand ils se sont tranché les doigts de pieds pour éviter la gangrène". Les villages sur leur parcours se sont vidés et les rares locaux qu'ils rencontrent sont des bergers qui n'ont rien.

Parfois, ils tombent à l'intérieur des maisons et fermes à l'abandon sur l'horreur : des corps mutilés de femmes violées et torturées ! L'horreur absolu ! Ainsi, Justo récupère dans une demeure isolée un nourrisson en pleurs dont la mère et tante ont été visiblement abusées et massacrées.

Eh bien qu'il y ait des moments de réelle amitié, entre Justo et l'énigmatique Thomas Lercher, et même d'amour entre Justo et l'aimable Clara par exemple, le journal de Justo est avant tout le récit éprouvant d'une troupe en plein débâcle et de jeunes garçons complètement déboussolés. Il s'agit donc d'une page d'histoire foncièrement triste et pénible.
Pas une histoire particulièrement agréable à lire, mais instructive sur l'homme et diablement bien rédigée par Andrés Trapiello.

C'est dommage que le l'inoubliable slogan de Dolores Ibárruri Gómez (1895-1989), la légendaire "Pasionaria" : "No pasarán" - ils ne passeront pas les fascistes - s'est avéré hélas malgré tout une illusion.
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Avec les cahiers de Justo García, Andrès Trapiello nous fait découvrir le journal, imaginaire, tenu par un jeune milicien, typographe de métier, au travers de la débâcle de l'armée républicaine à la fin de la guerre civile espagnole, l'errance au travers d'un pays détruit et comme abandonné, la longue marche vers la France et l'enfermement dans le camp de St Cyprien jusqu'au départ pour le Mexique à bord du Sinaia, un des navires qui transporta les exilés de la Guerre d'Espagne sur le continent américain en mai 1939.

Cela pourrait donc sembler être un livre sur la guerre d'Espagne, sur le sort des vaincus. Mais les cahiers de Justo García (Días y noches, Des jours et des nuits en version originale) sont peut-être d'abord autre chose : une histoire d'amitiés et d'amour dans le décor d'un monde qui s'écroule et où l'on n'a nulle pitié pour les vaincus, même lorsque ceux-ci ne parviennent pas à vraiment se considérés eux-mêmes comme des vaincus.

La suite sur le blog...
Lien : http://filsdelectures.over-b..
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Surprise par ce "journal" de guerre (d'après-guerre) civile espagnole... j'ai eu du mal à accrocher au début à cause des journées narrées qui se suivent, sans date, parfois décousues... et puis je me suis laissée surprendre par le récit de cet "anti-héros" , ses amitiés, ses douleurs, ses défaites, son exil, son amour...
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un livre sur les hommes, à la fin de la guerre d'Espagne, les perdants. Beaucoup d'amour pour son pays et pour tous ces êtres qui peuplent cette Espagne déchirée, pour ceux qui restent et ceux qui partent.
Très belle lecture.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
j'ai des nouvelles de chez moi.Père est mort à l'infirmerie de Porlier... Là-bas, comme un chien, à l'infirmerie de la prison, toi qui n'as jamais fait de mal à personne, toi qui, au contraire, as dédié ta vie aux autres.Je n'ai plus de larmes...
Je ferme les yeux et je te vois...
Tu levais la main pour faire germer dans l'air des graines d'amour qui retombaient sur ta famille sous la forme de fruits...
Au moment de partir, tu m'as dit: ne les épargne pas ,Justo, qu'il n'en reste pas un seul! et tu as voulu sourire sans y parvenir complètement, et moi, voyant la larme dans tes yeux, je me suis retourné comme si je n'avais rien vu et je suis sorti l'air de rien, sachant que je ne te reverrais plus...
A la réflexion, je me dis que je n'ai pas que de bons souvenirs de toi. C'est une chance. Nous avons eu nos différends, on vient à la vie pour discuter, mais pas une seule de ces discussions n'a abîmé le respect que je te portais.D'ailleurs, j'ai toujours cru que ce que je ressentais pour toi était du respect, alors que, la guerre m'en fait prendre conscience et je le confirme maintenant, il s'agissait d'un amour plus grand que je n'ai jamais pu l'imaginer ; tu valais plus que je ne vaux et que je peux espérer un jour...
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" La culture, c'est ce qu'il y a de plus important et, avec un peuple correctement instruit, nous n'aurions pas perdu la guerre."

Andrés Trapiello fait allusion à la guerre civile espagnole et la victoire de Franco.

(page 29).
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On est triste ou on est gai, on n'y peut rien, c'est comme d'avoir des cheveux ou être chauve. On ne choisit pas. De même qu'on ne choisit pas la balle qui vous tuera. Les balles te choisissent, et la vie aussi, quoi qu'on fasse.
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La solitude, quand elle n'a pas raison de toi, t'amène à la vie des autres par le pire des biais, celui de la rumeur.
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C'est dur de voir pleurer un père, au moins autant que de ne jamais avoir vu pleurer sa mère.
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Video de Andrés Trapiello (1) Voir plusAjouter une vidéo

Andrés Trapiello : Les cahiers de Justo Garcia
Depuis un café à Madrid, Olivier BARROT s'entretient avec Andrés TRAPIELLO au sujet de son roman intitulé "Les cahiers de Justo Garcia" dont l'histoire se déroule durant la guerre civile espagnole.
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