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Marie de Prémonville (Traducteur)
EAN : 9782843374685
489 pages
Anne Carrière (20/02/2008)
3.57/5   61 notes
Résumé :
Ariel Manto n'en croit pas ses yeux quand elle tombe sur un exemplaire de La Fin des mystères dans une librairie d'occasion. Elle connaît bien son auteur, un étrange scientifique victorien, et sait que ce livre est supposé être introuvable... et maudit. L'ouvrage en sa possession, Ariel se retrouve propulsée dans une aventure mêlant foi, physique quantique, amour, mort et tout ce qu'il advient quand on les mélange de façon imprudente.
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Vous aimez les romans érudits qui parlent de philosophie, de religion et de science, tout autant que les intrigues qui vous emmènent dans des univers mystérieux et complètement abracadabrants ?
Vous avez envie de vous immerger dans une histoire où se mêlent une doctorante qui fait sa thèse sur un auteur victorien presque oublié, une histoire de livre maudit, les théories de Baudrillard, Heidegger et Derrida et des tonnes de références à la physique quantique et à la théologie ?
Oui, ce roman est érudit, un peu trop parfois, autant le reconnaître, vu que la totalité des références scientifiques ou philosophiques ne sont pas forcément nécessaires pour comprendre l'histoire, ça montre juste que l'auteur est vraiment très cultivée, mais au final, le lecteur s'en fiche un peu.
Ariel Manto, l'héroïne de cette odyssée moderne, nous embarque avec elle dans une aventure fantastique dans tous les sens du terme, elle nous fait découvrir des théories parfois bien complexes tout autant qu'elle nous embarque dans un voyage extraordinaire dans les méandres de l'esprit.
Si vous n'avez pas peur de naviguer pendant presque 500 pages dans un roman parlant de la phénoménologie, des expériences de pensée, de la relation entre l'espace et le temps, alors n'hésitez pas une seconde, ce roman complètement atypique est fait pour vous.
On y croise aussi le dieu de souris, on y assiste à un coup de foudre, on apprend les bases de l'homéopathie, on visite des tunnels souterrains…
Bref, un coup de coeur pour ce roman qui sort sacrément des sentiers battus, même si l'abondance des références scientifiques et philosophiques a parfois été un peu lourde à digérer.
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Je suis tombé un peu par hasard sur ce livre, sans vraiment connaître l'autrice ou son style. du coup, je suis parti dans cette lecture sans a priori, en me laissant porter. Et là, amis babeliotes, je n'ai pas été porté, j'ai été transbahuté, ballotté, chahuté, et c'est donc le coeur au bord des lèvres que s'achève mon voyage en compagnie d'Ariel Manto.
Ariel Manto est une jeune thésarde névrosée, bibliophile et portée sur l'auto destruction. le monde imaginé autour d'elle est parfois un peu caricatural : addiction au sexe hard et violent, un copain gay, un directeur de thèse mystérieux… A mi-chemin entre série pour ado et publication pseudo-scientifique.
L'idée de départ est plutôt sympa : un livre maudit ouvrant la porte à un univers parallèle où tout est possible, même de voyager dans l'esprit des gens. Mais Scarlett Thomas perd le lecteur à développer son intrigue en forme de thèse de manière obscure, pleine de digressions philosophiques, donnant à l'ensemble une impression de confusion.
La romancière a imaginé Ariel en Guillaume de Baskerville, mais n'est pas Umberto Eco qui veut.
Un roman original à la lecture laborieuse.
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Maintenant, un choix s'offre à vous.

C'est une citation de Samuel Butler, à la page 11, qui introduit la première partie du roman :

"Non seulement rien n'est ni bien ni mal si ce n'est par la pensée, mais rien n'est en soi tant que la pensée ne l'a pas fait exister."

L'héroïne, une amoureuse des livres, écrit des articles dans une revue et prépare une thèse sur les expériences de pensée : elle se plait à mettre la main sur les petites histoires qui expliquent les lois régissant notre univers. Elle part de la théorie du big bang et rebondit d'un sujet à l'autre, en trouvant le fil rouge qui relit les mystères de notre univers.

"J'aime assez cette manière de parler de la science sans nécessairement utiliser le langage mathématique, en ayant plutôt recours à des métaphores. C'est comme ça que j'ai abordé tous mes articles. Pour chacune de ces idées ou de ces théories, on découvre qu'il y a une petite histoire qui les accompagne."
Ariel Manto, héroïne de la Fin des Mystères.


Les quelques expériences qui sont évoquées sont passionnantes à découvrir. Par exemple, quand la romancière aborde le sujet de la création de l'univers par un architecte suprême via la Montre de Paley, la traductrice Marie de Prémonville se charge de nous raconter l'histoire dans une belle note de bas de page :



Un promeneur marchant en pleine campagne et découvrant une montre dans l'herbe ne pourrait, selon lui (William Paley), que s'émerveiller de la conception remarquable des rouages. Il en attribuerait la provenance soit au travail d'un horloger intelligent (solution la plus évidente), soit au hasard, à la combinaison aléatoire de la pluie, du métal et des éclairs. La conclusion de Paley était la suivante : si le lecteur s'avouait convaincu par ce raisonnement concernant la montre, il admettait que l'explication la plus plausible de l'existence sur terre des êtes vivants était celle d'un architecte suprême.

Et si la vie n'était qu'une immense métaphore ? Dieu, la philosophie, l'art, la foi, la musique, les mathématiques, un roman, un rêve, un goût, la physique, l'amour, le sexe, la mort, tout peut être qu'une unique et simple métaphore...

La Fin des Mystères est définitivement un livre à part. le degré d'attention que son lecteur va lui accorder repose sur la propension qu'à ce dernier, à projeter son univers personnel et son vécu dans les pages. Chacun ressentira dans cette histoire un écho lui rappelant ses croyances et son optimisme, mais aussi ses désillusions et son pessimisme. le livre est une expérience en lui-même puisqu'il nous cueille à un instant de notre vie, avec notre vision du monde du moment. Et il nous fait réfléchir sur nous-même et les autres, sur tout ce qui nous entoure.


Le destin a fait qu'à mi-parcours de ma lecture, j'ai appris la disparition d'un ami. Et la tempête occasionnée dans mon esprit par une telle tragédie a bien sûr conditionné ma manière de percevoir mon monde et ce livre. La mort d'un être cher m'a fait m'aventurer dans des « expériences de pensée » plutôt sombres et mystérieuses. Pas besoin d'évoquer ce que ce genre de perte peut éveiller de plus triste en soit, mais parlons plutôt du mystère, des questions qui restent sans réponse jusqu'au moment où notre conscience nous achemine vers un semblant de vérité.

"Pour la première fois depuis le début, je sens ma compréhension du monde changer progressivement, comme si c'était seulement maintenant – maintenant je sais que toute cette histoire est vraie – que je pouvais commencer à répondre à toutes les questions que je me pose, additionner toutes les bribes d'informations et toutes mes expériences."
La Fin des Mystères, page 411.

Qu'est ce qui permet de voir ce que l'on ne voit pas d'habitude ? de découvrir la réponse à une question qui pendait sous votre nez depuis le début ? de voir les choses sous un autre jour ? de résoudre l'équation qui restait sans solution ? C'est une prise de conscience.

L'assimilation d'un fait nouveau qui nous permet de résoudre la fin du mystère. D'engrener de nouveau et d'entamer l'introspection qui doit nous amener un début de réponse… C'est ce que Scarlett Thomas parvient à faire avec son lecteur, elle le force de manière naturel à confronter sa vision avec celle d'Ariel Manto.

Et je vous propose, à la fin de votre lecture, de relire la première phrase du roman, qui donne une toute autre perspective à l'histoire, c'est incroyable ! Et si nous étions déjà des acteurs de cette expérience de pensée en tant qu'explorateurs de la troposphère (nom donné à cette dimension que découvre l'héroïne), dès le moment où nous avons ouvert le livre ?

Scarlett Thomas prend au pied de la lettre le fait que son lecteur doit s'identifier à Ariel Manto. Vous allez le faire naturellement mais à l'issue de votre lecture vous allez véritablement comprendre que vous faites partie intégrante de cette histoire. C'est très efficace puisque, comme je vous le disais au début, chacun va assimiler cette histoire en y intégrant son vécu.

Encore plus troublant, quand on pousse un peu plus l'analyse : ce monde que découvre Ariel, est un monde que chacun voit différemment et habille selon son imaginaire. Un monde qui existe dans notre pensée. Et en quelle occasion avons-nous régulièrement l'occasion de créer un monde par notre propre pensée, notre vécu, via, par exemple, des métaphores ?

Pendant la lecture d'un livre.

Pour conclure, je reviendrai sur la belle trouvaille qu'est le titre du roman en français, la Fin des Mystères. le titre original étant The End Of Mr. Y, donc The End Of Mystery.

On peut féliciter la traductrice Marie de Prémonville (la Tour Sombre de Stephen King, Noir Corbeau de Joel Rose, entre autre) pour l'excellent travaille qu'elle a effectué sur le manuscrit de Scarlett Thomas. Outre les nombreuses données scientifiques à restituer dans le contexte du roman, il fallait aussi une sensibilité au diapason de celle de Scarlett Thomas et de son personnage principal pour retranscrire ces pages. Une belle histoire signée Scarlett, Ariel et Marie.

À Stéphane Peru, notre ami, parti pour toujours dans le petit morceau de troposphère que l'on garde au fond de notre coeur, tu nous manques tellement…

C'est donc avec une citation de Samuel Butler que je vais conclure :

"Chaque homme est immortel : il peut savoir qu'il va mourir, mais il ne saura jamais qu'il est mort."
Lien : http://www.4decouv.com/2010/..
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Un bâtiment s'effondre à l'université où Ariel travaille sur sa thèse. Elle profite de l'évacuation des lieux pour fouiner dans une librairie d'occasion, où elle déniche un livre rare au point que son existence est controversée.

Un livre difficile à résumer! Mais le début parlera à tous les amateurs de livres ^^

En bref: un livre maudit, un professeur disparu, une étudiante au comportement auto-destructeur, le tout dans un univers fantastique, avec des concepts philosophico-scientifico-ésotériques. Ce n'est pas forcément toujours facile d'accès (certains concepts me sont un peu passés au dessus de la tête ^^) et la première 100-150taine de pages peut sembler un peu fastidieuse, du fait qu'on a des extraits du livre qui donne son titre au roman. Mais ensuite on entre dans le vif du sujet, ça se décante et ça devient plus palpitant, j'avais du mal à lâcher mon livre 🙂

Les personnages ne sont pas des héros typiques, ce sont des marginaux, bien que la narratrice parvienne à maintenir une façade devant ses collègues pour passer pour « normale » (ses mots, pas les miens). On est dans un texte en « je », nous n'avons donc accès qu'à ce que sait Ariel et à sa perception des gens, des évènements, du contexte. Elle-même doute d'être saine d'esprit parfois et elle a tendance à porter un jugement très dur sur elle-même, notamment vis-à-vis de sa vie sexuelle, qu'elle juge honteuse. Pour le reste, elle a un comportement obsessionnel envers ses recherches et envers les livres (certain-e-s d'entre nous s'y reconnaîtront ^^). Les autres personnages ne sont pas lisses non plus. J'ai apprécié cet aspect, j'ai trouvé facile de croire aux personnages, même quand leur comportement semblait un peu outré, parce qu'ils étaient très humains dans leur imperfection.

Je comprends pourquoi ce livre ne fait pas l'unanimité, c'est vraiment spécial par moments. Et le roman a quelques défauts, que je ne peux pas détailler sous peine de spoiler, qui m'ont fait un peu tiquer. Mais la balance penche très nettement vers le positif. Malgré un épilogue un peu convenu selon moi, c'était vraiment une très très bonne lecture! Soyez prévenu-e-s quand même que ce livre demande de l'investissement et de la concentration, surtout au début, et que le propos est parfois cru.

Une lecture assez atypique, avec un tas d'idées intéressantes, pas exempte de défauts, mais réellement prenante, à laquelle je réserve une bonne place dans ma bibliothèque
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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La fin des mystères est un livre à part et ne ressemble pas aux livres « habituels », du moins à ceux que je lis.

C'est un roman érudit, qui mélange allègrement histoire des sciences, philosophie, Dieu et également une pointe de Matrix. Les sujets abordés ne sont pas simples, certains m'étaient connus, d'autres non et pour ceux-là l'auteure est brillante pour trouver des images parlantes ou bien vulgariser les concepts dont il est question.

Le tour de force de l'ouvrage est d'avoir réussi à combiner une intrigue rythmée dont le personnage principal, Ariel Manto, vit une aventure extravagante avec un questionnement, une réflexion sur le sens et le fonctionnement de l'univers aussi bien d'un point de vue scientifique, que spirituel.

Même si je me serais bien arrêtée quelques lignes avant la toute fin de l'épilogue (et encore, je me questionne), l'association fonctionne impeccablement, j'ai été ferrée par cette jeune thésarde qui met la main sur un roman introuvable, à la réputation sulfureuse et dont la vie bascule alors.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le discours qui suit apparaîtra peut-être au lecteur comme pure fantaisie, ou tel un rêve relaté au réveil, dans ces instants exaltés où l'on est encore fasciné par les tours de prestidigitation qui naissent de l'imagination dès lors que l'on a les yeux fermés.
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La vie réelle est physique. Donnez-moi des livres à la place: donnez-moi l'invisibilité du contenu des livres, les pensées, les idées, les images. Devenir partie intégrante d'un livre, je donnerais tout pour ça.
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