La chambre des morts

On ne pourra pas reprocher à Franck Thilliez d'avoir fait une promotion déguisée, façon Office du Tourisme, de la région Lille – Dunkerque…C'est en effet dans cette zone sinistrée (c'est pas moi qui le dis) qu'est planté le décor de ce roman, entre terrils témoins d'un glorieux passé minier, usines désaffectées prouvant le déclin industriel et champ d'éoliennes comme un signe de confiance en un avenir durable…
Je ne vais pas résumer l'intrigue, cela a déjà été fait. Je me contenterai de dire que c'est efficace et bien construit (on ne peut s'empêcher de tourner les pages), mais je n'ai pas vraiment aimé. Il est vrai que je suis très exigeante en matière de polars/thrillers, et que j'en lis peu tant je crains d'être déçue.
Bref, revenons à nos moutons. Admirez au passage la transition, puisqu'il est question ici d'une « Bête », de vols bizarres dans des zoos, et de taxidermie. Pour le même prix, on nous vend aussi des enlèvements de fillettes, un magot de 2 millions qui s'est envolé, des amis de toujours qui ne se veulent pas que du bien, des poupées et des traumatismes d'enfance, une héroïne avec une sacrée part d'ombre et une bluette entre collègues flics. Tous les ingrédients sont réunis pour un succès commercial, que dis-je !, pour une histoire glauque au possible, qui a vocation à nous épouvanter.
Bof.
C'est plutôt l'écoeurement qui domine, tellement c'est trash. C'est « too much », et ça rend la trame et le tueur peu vraisemblables. La psychologie des personnages n'est qu'effleurée, et les « Gentils » ne sont même pas attachants. Même pas la fliquette sans grade qui se révèle plus futée que son chef, et qu'on sert jeune mère célibataire débordée par les biberons, sans doute pour nous la rendre plus proche. Mais elle n'est pas totalement lisse non plus, puisqu'elle est fascinée par les tueurs en série (l'occasion pour l'auteur d'étaler sa culture en la matière), et semble traîner un lourd secret (à se demander comment elle a réussi les tests psycho pour entrer dans la police). Celui-ci sert d'ailleurs de grosse ficelle pour amorcer une suite à ses aventures. Qu'on espère plus convaincantes après une fin bâclée et une scène finale entre les néo-tourtereaux risible.
Je garde le « meilleur » pour la fin : le style de l'auteur…D'accord, c'est fluide, mais il abuse de métaphores si alambiquées et incongrues que c'en est ridicule. Quelques exemples : « il pinça son stylo (?) et cocha n'importe quoi, histoire d'exciter sa parcelle de chance, de profiter de la loi des séries qui rythme la sinusoïde des destinées », et « devant, au travers de la baie vitrée, la dune se tendait au ciel, arrosée d'or lunaire, bercée par les herbes hautes qui bruissaient dans l'air tels des orgues de chlorophylle ». Pitié…le récit aurait gagné en efficacité avec un vocabulaire plus sobre.

Bon, j'accord quand même deux étoiles pour mon 1er Thilliez, j'ai déjà lu plus mauvais…

Les mines de charbon désaffectées, les baraques à frites et la Jenlain. C'est avec tous ces clichés du Nord que je plonge dans ce que j'appellerais un polar ch'ti (ces derniers temps, cela fait très « mode », très « in » de se revendiquer ch'ti). Attention les gars, pas n'importe quel polar non plus ; « La Chambre des Morts » (un nom à faire blêmir n'importe quel touriste intoxiqué à la moule pas fraîche de la grande braderie lilloise) d'un Franck Thilliez, spécialiste du Nord, a reçu le prix des lecteurs Quais du polar et le prix SNCF du polar. Cela veut tout dire...

Imaginez-vous...
Vous assistez impuissant à la descente en enfer
de votre équipe favorite de football
dans les affres de la défaite,
vers une division inférieure,
vous donnant envie de brûler illico votre écharpe
« sang et or »...

Une soirée passée entre potes
à boire de la Jenlain ou de la Choulette ;
quelques verres de trop,
nuit noire sur la rue déserte ;
vous roulez à vive allure,
avec votre meilleur ami,
dans la même galère que vous...

et soudain le crash
impensable et imprévisible à 2 heures du matin...
Vous heurtez un piéton avec une sac de sport
plein de 2 millions d'euros,
de quoi satisfaire tous vos besoins,
jusqu'à la fin de vos jours...

Que faire ?
Ramasser le corps,
le jeter au loin
et se partager les 2 millions...
Ou
Se dénoncer à la police...

Un bon Franck Thilliez, pas le meilleur, j'ai les ai lus un peu dans le désordre et ai commencé par les plus récents.

Ce titre qui date de 2005 est définitivement moins abouti et moins palpitant que les derniers, une plume, il faut que ça s'exerce!

La chambre des morts de Franck Thilliez est son second roman. Il a été écrit entre Train d'enfer pour ange rouge et Deuils de Miel, deux romans portant sur le personnage de Sharko que j'ai littéralement dévoré. Je voulais ainsi connaitre son second personnage clé « Lucie » sachant que j'avais déjà visionné l'adaptation ciné il y a quelques années.

Et bien le premier mot qui me vient à l'esprit est déception. Tout d'abord le personnage de Lucie (et les autres) ne m'ont pas emballé. Thilliez a beaucoup plus de talent quand il s'agit d'écrire sur un homme si j'en crois ce roman. Lucie est une femme obnubilée par le profiling, maman de deux enfants et en manque de sexe. Voilà ce que je retiens de ce personnage trop cliché à mon gout. Les autres personnages n'en sont pas moins caricaturaux, du commissaire tyrannique au tueur cinglé et marqué par son enfance.

Oui parce que l'histoire est également très basique. Des enlèvements liés à une sombre histoire de taxidermie. Allez, le passage sur ces deux gars du nord, qui n'avaient rien demandé et qui vont tomber en enfer, est tout de même intéressant, c'est le (seul) bon côté du bouquin.

En tant qu'habitant du bassin minier, je ne peux également rester indifférent face aux lieux choisis. Notamment le terril de Loos en Gohelle, Dunkerque, le marais de Saint Omer, le Vieux-Lille… Des lieux qui rendront le récit très réaliste, mais pas sûr que cela fasse le même effet à un lecteur parisien ou marseillais.

Bon voilà, je suis déçu. Après les deux énormes moments de lecture que m'avait offert Franck Thilliez, tomber sur un tel bouquin, où les tirades sans fin me poussait à survoler, c'est réellement frustrant. J'espère que le personnage de Lucie va prendre de l'ampleur dans ses prochaines aventures.

C'est l'histoire d'une Bête passionnée de taxidermie anatomiste. C'est l'histoire de Lucie, brigadier, passionnée de thriller, de l'analyse comportementale, d'occultisme, c'est enfin l'histoire de deux amis qui n'auraient jamais du se trouver à cet endroit, ce soir là...

Passionnée de médecine légale et de l'analyse psychologique de psychopathe, j'avais hâte de découvrir ce roman.

L'intrigue est tout de même franchement bien mise en place, j'adore les milliers de questions que se posent Lucie afin de comprendre les désirs de la bête . Car la bête n'est pas spécialement intéressée par la mort: elle a développé une passion pour le corps, une haine pour les hommes, l'envie de se perfectionner dans un "art".

Ce livre aurait pu être génial et bien non. Au secours pour la chute, aller si loin pour quasi rien. Les explications sont limites, en tout cas elles ne tiennent pas vraiment la route. Lucie arrive à trouver un lien avec la Bête: moi je le cherche toujours. On ne sait pas pourquoi la bête tue...Le point du vue psychologique aurait pu tellement aller plus loin dans le raisonnement pour tous les personnages mais non.

En conclusion: il y a mieux!

L'histoire :
Après un énième entretien d'embauche soldé par un échec, deux amis partent se défouler en voiture dans une zone déserte, tous feux éteints. Soudain un choc : ils viennent de percuter un homme, tué sur le coup. Il portait un sac de sport contenant deux millions d'euros en liquide. Devant l'absence de témoins et toujours en galère d'argent, ils décident de cacher le corps et de partir avec les billets. le lendemain une fillette est assassinée. Les deux amis vont alors apprendre que l'homme qu'ils ont renversé n'est autre que le père de l'enfant qui transportait l'argent de la rançon…

Mon avis :
On ne présente plus Franck Thilliez, un des maîtres français du thriller. J'ai déjà lu plusieurs de ses livres dont certains que j'ai adoré. "La chambre des morts" est son deuxième roman paru il y a maintenant seize ans et heureusement pour nous, il a progressé depuis.
Bien qu'il ait remporté deux prix avec ce titre, je crois que c'est son plus mauvais. Pourtant l'idée de base avec ces deux amis fauchés aveuglés par l'appât du gain, se barrant avec l'argent d'une rançon , promettait une histoire géniale ! Mais non.
D'ordinaire transportée par la plume de Thilliez, là j'ai ramé pour m'y intéresser. C'est avec un style plat et formaté, des dialogues manquant de spontanéité, un suspense qui ne prend pas et des personnages trop lisses qu'il a réussi à me décevoir. Il y a même quelque chose qui m'a rendu folle : que signifie cette façon d'écrire des dialogues entrecoupés de points de suspension ? Les personnages ont des problèmes de cardio ou quoi ? J'ai cru entendre Stevie, le pote asthmatique de Malcolm ! Exemple page 283 avec une femme policier surprise en train d'enquêter en douce : "Mais... Tu vas être en retard ! On dirait… que tu ne connais pas… encore le capitaine Raviez !". Usant, non ? Comme écrit plus haut , le manque de naturel dans les échanges entre les protagonistes de l'histoire est navrant. Les mots utilisés avec parcimonie et de manière peu judicieuse et non appropriée renforcent ce sentiment.
Je n'ai accroché à aucun des personnages, ils sonnent trop faux. Même celui de Lucie, pourtant ambivalent, trait de caractère qui d'habitude me plaît, ne m'a pas convaincue. Pour ce qui est des autres, l'auteur en fait une rapide esquisse, ils manquent de consistance et ne font que nous "effleurer". Leurs destins nous importent peu.
L'intrigue, malmenée par un manque de suspense et une enquête vite menée, n'a pas fait palpiter mon coeur d'angoisse. le dénouement ne m'a fait ni chaud, ni froid. Pour l'anecdote, c'est déjà le deuxième livre traitant d'un sujet scientifique et artistique controversé que nous livre Franck Thilliez. J'en viens à me poser des questions sur ses centres d'intérêt…
Pour finir je remercie le destin de ne pas m'avoir mis ce roman entre les mains comme première lecture de cet écrivain, sinon c'est sûr que notre histoire se serait arrêtée là. Heureusement qu'il a évolué depuis et qu'il est désormais capable de nous sortir des pépites noires. "La chambre des morts" : aux oubliettes !


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Aucun intérêt que ces descriptions d'horreur. On a le sentiment que rien d'autre ne porte ce livre. Quant à Lucie Hennebelle et ses jumelles, elle me fait vraiment penser à l'héroïne de Camilla Lackberg: Erica Falck, et ce n'est pas forcement un compliment de ma part. J'ai déjà lu beaucoup mieux de Franck Thilliez...

Deuxième Thilliez, deuxième fois pas trop convaincu, deuxième fois deux étoiles.

Le pitch est pourtant alléchant. le nord. Les Hauts de France. Deux gars récemment licenciés percutent un gars qui transporte 2 millions en cash. Ils y voient une opportunité de mettre fin à leur galère. Mais le mort apportait une rançon pour libérer sa fille... que l'on retrouve morte peu après. le meurtrier, kidnappeur, de la gamine a vu la plaque minéralogique des deux losers...

Sur base de cet intéressant début, Thilliez nous balance de la torture, du glauque et du tueur en série à tire-larigot. Il est bien documenté sur la taxidermie, mais cela frôle l'indigestion bien souvent. Les personnages m'ont paru manquer de corps. La fliquette férue de profiling ne tient pas trop la route à plusieurs reprises.

Le hic principal, en ce qui me concerne, vient du style Thilliez. C'est haché. Volontairement obscur. On sait que l'auteur manipule le lecteur. Qu'il cache des choses. Qu'il ne donne à voir que ce qu'il veut.

Par ailleurs, il mélange trop d'éléments. On a la dèche du Nord, la pauvreté, les rêves déçus. On a les déviances sexuelles. On a les déviances comportementales, l'habituel tueur en série très très méchant, qui torture, etc. Cela m'a fait penser à du Carrisi. Je n'ai pas accroché. Quelques chapitres se détachent, surtout vers les 2/3 du roman. La fin me laisse hyper sceptique. Un peu bâclée et prévisible. Tout ça pour ça, me suis-je dit.

Et c'est bien dommage. Il y avait la matière pour un polar noir social, avec une vraie empreinte sociétale. L'ajout des tortures et sévices du tueur en série me semble superflu. Visiblement, c'est quand même l'ADN de l'auteur... Bref, je pense que Thilliez ne va plus trôner dans ma PAL avant longtemps.

La chambre des morts est certainement le roman deThilliez que j'ai le moins aimé. Je n'ai pas réussi à accrocher à l'histoire, allez savoir pourquoi, il y a des fois on ne rentre pas dedans, c'est comme ça. Toutefois, ce roman a tout de même quelque chose d'assez positif : il nous permet de découvrir le personnage de Lucie Hennebelle, que l'on retrouvera par la suite dans d'autres romans de l'auteur.

Si vous aimez les polars, les thrillers ou les romans noirs très violents, sanglants, aux scènes de torture plutôt explicites, "La chambre des morts", prix des lecteurs Quais du polar et SNCF du polar vous plaira. La lecture de cette fiction efficace m'a convaincu que ce genre de littérature du crime ne correspond pas à mes goûts littéraires.


Originalité/Choix du sujet :
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Qualité littéraire :
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Intrigue :
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Psychologie des personnages :
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Intérêt/Émotion ressentie :
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Appréciation générale :
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