Crimes de Seine

Dans le cadre de l'opération Masse Critique...
Un grand merci à Babelio et aux éditions Payot/Rivages.

Vous l'aurez deviné, "Crimes de Seine" est un roman policier. Rien que le titre, c'est déjà tout un programme, jeu de mot à l'appui, "crimes de Seine" / "scène de crime".

Paris, février 2013. La crue du siècle, analogue à celle de 1910 qui a ravagé la "plus belle ville du monde". Une catastrophe naturelle incontrôlable et l'organisation humaine révèle ses faiblesses. Dans ces conditions, quid des protocoles et autres superfluités administratives ?
Alors quand la commissaire divisionnaire de la police ferroviaire se fait flinguer, puis enlever, ses collègues de la brigade Valentine Cara et Luc Abadie décident d'enquêter de leur côté, quitte à mettre des bâtons dans les roues de la Crim.
J'espère que cela suffira à vous mettre l'eau à la bouche car je ne vais pas vous raconter l'histoire plus avant. La complexité de ce roman ne permet pas de résumé, l'intrigue est bien trop complexe. L'auteur nous promène entre la brigade ferroviaire, le 36 quai des orfèvres, la préfecture de police qui essaie de gérer la crise ; on suit les différents personnages, y compris la victime et le meurtrier. On assiste, heure par heure, à la progression de la crue et de l'enquête. Il s'agit d'une véritable course contre la montre, le temps qui s'écoule et la Seine qui s'étend amenuisent les chances de retrouver la commissaire Marion en vie.

"Crimes de Seine" est un très bon roman policier...auquel je n'ai pas tellement accroché.
Du point de vue de la forme, de la structure, de l'écriture, rien à redire. C'est original, efficace et maitrisé. le suspense est haletant, les personnages sont fouillés.
Mais deux choses m'ont un peu ennuyée.
D'une part, la profusion de détails. Ce qui apparaît tout d'abord comme une qualité devient vite fatigant. L'auteur partage avec nous sa profonde connaissance du système policier français (et pour cause, elle est elle-même commissaire-divisionnaire), et cela, à grand renfort de sigles, de jargon policier, mais aussi de détails géographiques. C'est amusant au début, le plaisir de la découverte ! Puis cela devient ennuyeux, surtout quand on ne connait pas Paris ; je me suis sentie un peu frustrée, j'ai eu la désagréable impression de ne pas saisir toutes les subtilités.
D'autre part, le choix, assumé, de suivre une foule de personnages : entre autres, Anne Morin, la préfète aux commandes du PC de crise, Luc Abadie et Valentine Cara, le meurtrier (qui reste anonyme évidemment), les enquêteurs de la Crim, le docteur Mohica, compagnon de Marion...Difficile alors de s'identifier ou de s'attacher aux personnages.
Par contre, j'ai vraiment adoré l'épilogue (soit les 50 dernières pages).
Pour conclure, la qualité était au rendez-vous, mais je me suis parfois ennuyée, ce qui est un peu dommage pour un thriller.

Je pense toutefois que Danielle Thiéry est une auteure avec un fort potentiel, je lirai ses autres romans pour me faire une idée plus juste.

« Que d'eau, que d'eau ! » s'exclame le président MAC-MAHON (1808-1893) à la vue des inondations catastrophiques de Toulouse, en juin 1875 …. La citation vaudrait pour « Crimes de Seine » de Danielle Thierry, ancienne commissaire divisionnaire. le titre, en forme de jeu de mots, répond au double scénario du roman. La crue centennale de la Seine va atteindre un record 8,19 mètres (elle est montée à 8,62 mètres en 1910). A la gestion impossible d'une telle catastrophe naturelle, l'auteure développe une intrigue multiple. La commissaire divisionnaire de la police ferroviaire tombe sous les balles, ses collègues décident de mener leur enquête, la « Crim » suit la procédure de son côté. Mais voilà, la commissaire a été enlevée à l'hôpital, son compagnon, médecin, est en garde à vue. le relationnel entre les protagonistes affecte les investigations. La préfète gère une situation impossible , la capitale est en proie à une désorganisation chaotique. Son fils, enfermé dans une banque, est retrouvé inconscient au côté de sa compagne toxicomane, décédée. le scénario en poupée russe s'amplifie : des momies apparaissent, leur autopsie permet de les identifier… Les doutes se portent sur l'adjoint de la commissaire, rejeton d'une famille d'aristocrates à l'histoire invraisemblable…L'épilogue, sous forme de rapports officiels, apparente le roman au fantastique. le roman « souffre » de trop plein. La crue est décrite par le menu, l'enquête suscite l'intérêt mais les longueurs en atténuent le rythme. Ce n'est pas le meilleur roman de Danielle Thierry.

La commissaire Edwige Marion est retrouvée blessée dans un poste d'aiguillage à la gare du nord. Au même moment dans Paris, la crue du siècle s'annonce. Les deux affaires se lient entre elles.
Marion est transportée à l'hôpital pour y subir les soins nécessaires. Dans la panique, son corps disparait. le Docteur Mohica, son compagnon, est vite soupçonné. Il n'était pas d'accord avec les soins apportés par son confrère. Il a aussi disparu pendant quelques heures… le lecteur sait qu'il est allé à la recherche de sa fille qui partait pour la maternité au même moment, sur le point d'accoucher… mais pas la police…
C'est sans compter sur le dévouement des collègues de Marion, le capitaine Abadie et le lieutenant Cara qui mènent l'enquête de manière parallèle. Entre affaires de dealers et de tueurs en série, Danielle Thiery nous ballade allègrement avec beaucoup d'habileté. On remarquera les présences féminines aux postes clés, pourtant on ne ressent pas les clichés féministes dans le traitement du sujet. On croise le personnage ambigu d'Amaury Guerry-etc, le nouveau collègue ; Anne Morin, la préfète qui doit gérer la crise et son fils, Régine Duval qui mène l'enquête… Des personnages avec des vies personnelles un peu troubles.
Elle décrit la détermination, l'ambigüité de façon remarquable. Un roman policier comme j'aime, pas trop de descriptions, de cadavres malgré les descriptions de momifications ou de tortures insoutenables. J'ai trouvé sa manière d'écrire très cinématographique. Il est fort possible que lise d'autres de ses titres.

Le mardi 19 février 2013, la commissaire divisionnaire Marion est mortellement blessée d'une balle dans la tête alors qu'elle s'apprêtait un rencontrer un indic dans un ancien poste d'aiguillage de la gare du Nord. Elle sombre dans un profond comas, les médecins sont très réservés sur ses chances de survie. Ses collègues de la Brigade ferroviaire qu'Edwige Marion dirige, commencent alors une enquête difficile. Il y a plus que des procédures policières dans ce roman de Danielle Thiéry qui gratifie le lecteur du récit de la gestion d'une catastrophe qui va submerger Paris.

Une pluie diluvienne s'abat sur Paris. La Seine est en crue. Il n'en finit pas de pleuvoir, le zouave du pont de l'Alma disparaît dans les flots, comme en 1910 année de la dernière crue centennale. Cette crise rythme le récit de l'auteure jusqu'à créer un suspense d'autant plus angoissant que tout ce qui se passe est plausible.

Un groupe d'enquête de la Crim mène l'enquête sur l'agression de Marion qui dirigeait la Brigade de sécurité des trains et gares de Paris. Ses deux plus proches collaborateurs, le capitaine Luc Abadie et la lieutenant Valentine Cara n'entendent pas laisser l'enquête à la Crim quitte parfois à travailler à la limite de la légalité. Cette enquête sent le vécu avec des procédures très crédibles et des portraits de personnages bien dans leurs rôles. C'est à travers leurs regards et leurs souvenirs que se tisse la personnalité d'Edwige Marion. Son compagnon et sa fille adoptive entrent en scène. L'adjoint de Marion, le commissaire Guerry, qui assure l'intérim à la tête de la brigade ferroviaire est aux abonnés absents.

L'inondation submerge une bonne partie de Paris et de sa banlieue. L'électricité et le gaz sont coupés. Les liaisons téléphoniques deviennent aléatoires. le métro est inondé. Les rats sont chassés des égouts. le trafic routier est bloqué. La radio diffuse les messages d'alerte. Services publics et entreprises sont mobilisés sous l'autorité d'une cellule de crise dirigée par la préfète Anne Morin, secrétaire de la zone de défense de Paris.

La crue de la Seine ne facilite pas l'enquête sur l'agression de Marion qui prend une tournure inattendue. Son corps disparait de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. C'est un enlèvement plutôt qu'une erreur durant le chaos des évacuations qui se multiplient face à la montée des eaux. Pour le duo Cara et Abadie soudé comme jamais, le temps presse car Marion a urgemment besoin de soins intensifs. Ils détiennent un indice qu'ils cachent à la Crim.

Les conséquences de l'inondations sont multiples. Il n'y a plus d'eau potable. Il faut évacuer les habitants de certains immeubles. Les denrées alimentaires manquent pour ceux qui restent. Une criminalité sauvage s'installe. Les administrations partent vers des sites sécurisés, le PC de crise en fait partie, la brigade criminelle aussi. Surprise de taille, de vraies fausses momies partent à la dérive.

Trois jours d'un cataclysme qui submerge Paris. Trois jours d'enquête avec un final maîtrisé, une fin où tout est détaillé comme dans la vraie Police Judiciaire avec la transcription de rapports qui expliquent les démarchent entreprises, les échecs et les réussites avant un dénouement surprenant. Pendant ce temps la pluie a cessé de tomber et le corps d'Edwige Marion a été retrouvée. Elle est vivante.

Danielle THÉRY – Crimes de Seine . Parution juin 2011, Éditions Rivages . ISBN 978-2-7436-2239-8 . Exemplaire lu ( et dédicacé Festival du roman noir et social, Vitry-sur-Seine, décembre 2023 ) Éditions J'ai Lu , mai 2019 . ISBN 978-2-2901-6257-6 .
Lien : http://romans-policiers-des-..

Encore un excellent roman policier de Danièle Thiery qui nous trimballe de bout en bout en faisant monter la tension tout au long de cette intrigue parfaitement maîtrisée
Alors Crimes de Seine de quoi ça parle
A Paris, alors que la ville se prépare à faire face à la crue annoncée de la Seine, Valentine Cara et Luc Abadie recherchent leur commissaire, Edwige Marion, qui a disparu de l'hôpital. Elle venait d'être trouvée à la gare du Nord, une balle dans la tête, à côté du cadavre de son indic.
Cette nouvelle enquête de la commissaire Edwige Marion ou plutôt de son équipe nous immerge dans une double histoire. Celle de Paris envahi sous les eaux de son fleuve millénaire. Un Paris submergé aussi par les désordres que crée cette crue centennale et qu'il va falloir juguler. A la tête du Pc de sécurité on retrouve une préfète inquiète. Anne Morin voit la seine monter inexorablement et son fils et sa copine sont coincé dans un quartier déjà inondé de Paris.
Tous les services sont en alerte. Les services de la préfecture, les différents services de polices, du 36 en passant par la brigade ferroviaire forcément, les services techniques de la Ville, de la Rapt et Sncf, les services d'urgence, les pompiers mais aussi les hôpitaux parisiens. Tous sont sur le pied de guerre.
Par Danièle Thierry nous décrit là une Paris apocalyptique et son décor est particulièrement soigné, on ressent l'eau ruisselé partout, s'infiltrer partout et on imagine le ciel parisien plombé et les trombes d'eau qu'il déverse sur la capitale te sa banlieue.
Et puis on s'inquiète avec le docteur Pierre Mohica, le compagnon de notre chère commissaire.
Mais l'équipe de Marion ne lâche rien. Même si on peut s'interroger sur les motivations du nouvel adjoint d'Edwige Marion. On suit aussi le tueur donc ses réflexions. Il faut dire que notre auteure a une nouvelle fois extrêmement bien campé ses différents personnages.
Et nous non plus lecteur on ne lâche rien. On tremble, un râle, on a peur pour la vie de notre héroïne car le temps est compté et plus l'eau monte, plus ses chances de survie s'amenuisent. Et puis on suit les diverses intrigues pour nous retrouver dans un épilogue incroyable. Un coup de génie de l'auteur mais je ne vous en dis pas plus de peur de spoiler.
Ce qui est sûr c'est de nous sommes là en immersion totale et que première femme commissaire divisionnaire de l'histoire de la police française, Danielle Thiéry est devenue une figure incontournable de la scène polar.

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