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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Hasard du calendrier, je lisais le premier "roman" (je m'expliquerai des guillemets plus loin) de Christiane Taubira au moment où elle a fait son intervention pour ouvrir la porte au statut de présidentiable que lui prêtent beaucoup de ses partisans depuis des années.
Autre hasard du calendrier, je disais justement à mon fils l'autre jour : "tu sais, il faut se méfier des livres écrits par des gens célèbres. Souvent, les éditeurs les publient non pas parce qu'ils sont bons (même si ça peut arriver), mais parce qu'ils ont été écrits par des gens célèbres, et qu'ils attendent - non sans raison - beaucoup de ventes pour ce motif."
Avant tout, je précise une chose importante : je ne suis pas là pour "me faire" Christiane Taubira. C'est une dame intelligente, cultivée et courageuse, elle est de mon bord politique et si d'aventure elle se présentait à la présidentielle, il se pourrait bien que je vote pour elle. D'ailleurs, son amour du peuple et des petites gens (critère numéro un en ce qui me concerne pour une personnalité politique) ne transparaît que trop clairement dans son livre.
Et pourtant, je ne l'ai pas aimé, mais alors pas du tout. Revenons déjà sur l'escroquerie principale, constituée des 5 lettres du mot roman, inscrites en lettres italiques et en tout petit sur la couverture, comme si on en avait un peu honte.
Non, ce livre n'est pas un roman.
C'est au mieux un assemblage de nouvelles très politisées avec bien peu de liens narratifs entre elles et de nombreuses digressions politiques et d'opinion, au pire un essai déguisé avec des éléments de narration.
Dans toute cette soupe bien confuse, par ailleurs fort bien écrite (mais ça, ce n'est pas surprenant, c'est précisément par une capacité hors-normes à élever le débat par son niveau d'expression bien au-dessus de la pâle moyenne des personnalités politiques que Mme Taubira s'est forgée un statut de présidentiable), il surnage quelques passages très intéressants, comme la visite de l'éducateur Pol-Alex Hossi dans un établissement pénitentiaire pour mineurs en pleine brousse, ou la plaidoirie de l'avocat de la défense tout à la fin... Des moments trop rares hélas pour donner un intérêt réel à cet ouvrage décousu, dont j'ai dû sauter de nombreux passages et en lire bien d'autres en diagonale, tant c'était rempli de défauts rédhibitoires en ce qui me concerne : passages du coq à l'âne, digressions politiques décrochées de la narration, dialogues dénués d'intérêt, personnages non incarnés.
On sent bien entendu l'amour de sa Guyane, on comprend les injustices coloniales dont certaines perdurent jusqu'à aujourd'hui, le manque de perspectives, le désespoir de cette jeune population, tout cela aurait pu être passionnant, si seulement elle n'avait pas cherché à en faire autre chose qu'un essai.
Mme Taubira est une femme brillante, mais ce n'est pas une écrivaine de romans.
Et le pire, c'est que je soupçonne qu'elle est parfaitement consciente de tout cela, j'en veux pour preuve sa dédicace finale à l'adresse de son éditeur - je suppose -, dont elle loue "l'enthousiasme déraisonnable."
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