Sans oublier les poèmes de Fernando Pessoa . Ceux qu'il avait découverts à la bibliothèque , un peu par hasard, et qui continuaient à guider sa vie aujourd'hui. Comment un enchaînement de mots pouvait-il avoir un tel pouvoir ?
La nuit avait toujours eu effet particulier sur lui. Le pouvoir de puiser au fond de son âme, de lui faire ressentir les choses plus intensément, de se sentir plus libre aussi.
Il sourit à ce petit bout de femme solaire et lui emboîta le pas, incapable de lui résister. Qu'exprimait son visage, à elle ? L'Intelligence, assurément. Un côté pétillant, empathique, et une ténacité surprenante. Pas étonnant qu'elle fût l'amie de Sarah.
- Cet homme a sauvé mon enfance.
- Il a gâché la mienne.
Le doute est le moteur de la création.
Il réalisait maintenant à quel point la vie pouvait être courte et imprévisible et qu'il y avait urgence à rattraper ses erreurs.
À aucun moment il n'avait souffert de grandir aux côtés de Tiago. Toujours d'humeur égale -- joyeux, affectueux, amoureux de la nature--, son frère lui avait appris la tolérance. La patience aussi. Et lui avait donné un autre regard sur la vie -- plus sensible et critique --, ainsi qu'une certaine force contre l'adversité.
Jusqu’à ce jour, Pedro n’avait jamais remarqué à quel point les bruits environnants paraissaient amplifiés quand on était seul, muré dans son propre silence (…) A quel point les mots pesaient plus lourd quand on ne pouvait répliquer.
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- Ce texte doit être dingue ! Brillantissime...
- Tout de suite les grands mots... Si tu entends, un jour, un écrivain parler de son travail en ces termes, tu peux fuir. Le doute est le moteur de la création. Et ce n'est pas de la fausse modestie ! Il faut savoir se remettre en question, écouter toutes les critiques, même si les négatives font mal sur le moment. Ce sont le plus précieuses.
Le silence, c’était mourir avec des regrets.