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EAN : 9782130587934
400 pages
Presses Universitaires de France (26/02/2011)
4.17/5   3 notes
Résumé :
L'analyse de l'auteur est que le « concept de Dionysos » selon Nietzsche, ne conduit ni à l'affirmation inconditionnelle de la vie, ni à celle des corps vivants que nous sommes, mais à leur critique, à la première tentative d'une critique de la chair. Cette critique ainsi engagée reprend celle de Kant et se déplace dans un autre domaine. Il s'agit de partir des exigences de l'excès du flux (Dionysos) qui réclame d'être délimité (Apollon) puis incorporé, organisé et ... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
À la chair de Schopenhauer, Nietzsche oppose donc une autre chair, censée contester définitivement l'immédiation du cogito-volo. Pour le prouver, il reprend son premier concept de la chair mis au jour par la seconde considération - l'incorporation - et lui donne un nouveau contenu, en partie fondé sur les découvertes de la toute nouvelle biologie cellulaire. L'embryologiste Wilhelm Roux rappelle (contre Darwin) qu'aucun corps n'est jamais déjà donné. L’embryon a d'abords à être, à se former lui-même, à constituer sa propre identité et sa propre unité. Cette tâche n'est d'ailleurs pas l'apanage de l'embryon. Elle est celle de toute chair en vie, occupé non seulement à naître, mais encore à croître, à se réparer, à vieillir et à mourir de sa propre mort - bref, à devenir elle-même. Ce processus de constitution de la chair passe, pour Roux comme pour Nietzsche, par l'incorporation, par la nutrition au sens le plus large du terme, par le fait de faire entrer de l'autre (ou de l'étranger) dans sa propre chair.
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C’est justement parce qu’il (l’homme ) est le vivant le plus confronté au chaos (« le plus courageux », « le plus cruel » et le « plus souffrant ») qu’il est aussi celui qui s’en protège le plus et qui menace de s’y fermer pour toujours.

De là découle l’impossibilité de définir l’homme. L’homme étant à la fois l’animal le plus ouvert au possible et le plus protégé contre lui, Nietzsche est conduit à envisager la possibilité du « dernier homme » . Ce « dernier » homme ne doit pas s’entendre comme la fin de l’homme (ou comme le dernier représentant de la race humaine avant son extinction), mais comme celui par qui plus rien n’arrive ni n’advient, comme celui qui bloque durablement – jusqu’à constituer une époque – la venue d’un avenir. Rigoureusement sans essence, l’homme porte donc aussi en lui le plus grand des dangers, celui d’une fermeture définitive à l’excès de ce qui se donne. « Courageux », l’homme peut aussi se décourager. « Cruel envers soi-même », il peut se réfugier dans la compassion auto-affective pour sa propre chair. « Souffrant de l’excès des contradictions », il peut enfin préférer le confort simple d’un instant clos sur lui-même. Voilà qui, en empêchant la réception de l’excès, empêcherait à la fois le passage et sa récurrence. Avec l’absence de toute instance « au dessous du portique », avec un Je enfermé dans le confort fugitif d’un instant fermé sur lui-même, l’excès des possibles ne pourrait plus ni passer, ni revenir. Cela durerait indéfiniment (« la race [du dernier homme] est indestructible ») – mais sans que plus rien n’arrive ni n’advienne à quiconque, sans que plus rien ne se passe.
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Spécialiste du rapport entre la politique et la biologie, Barbara Stiegler s'est intéressée aux origines du néolibéralisme, portées notamment par une injonction à l'adaptation, issue du lexique biologique de l'évolution. Dans cet entretien par Olivier Berruyer pour Élucid, elle revient sur ce qui caractérise notre régime politique, et en tire les conséquences pour la « démocratie » : dans un monde néolibéral, le pouvoir (la souveraineté) ne peut pas appartenir au peuple. En ce sens, l'ère d'Emmanuel Macron se présente comme une forme archétypale de ce régime à bout de souffle et fortement contesté.
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