Parfois, lors peut-être d'une petite crise de lucidité, je me dis que si je tiens cet espace, ou que je poste mes critiques sur Babelio, ce n'est pas seulement pour le plaisir de partager une de mes plus grandes passions. Ben nan… Il est fort possible que cela me permette de ne pas oublier mes lectures… Que veux-tu ami-lecteur, je suis atteinte d'un syndrome curieux et agaçant : celui de la mémoire toute pourrie. Pourquoi je te confie cela aujourd'hui ? Parce que je crois bien avoir lu nombre de
Karin Slaughter il y a des années. Et que je ne me souviens pas de grand-chose des péripéties de ces romans. du coup, je me voilerai pas la face, j'aborde
Au Fil du Rasoir comme s'il s'agissait d'une première lecture...
le premier opus de Gran County avait récolté une bonne note, rien de révolutionnaire mais un univers suffisamment nuancé pour me réjouir. Bien que Mort aveugle n'y allait pas avec le dos de la cuillère côté détails gores et sanglants, j'avoue qu'
Au Fil du Rasoir m'a paru d'une brutalité sans commune mesure. C'est violent, cru, d'une noirceur profonde. Dans certains bouquins, policiers ou non, ce côté gore/sombre est poussé à son paroxysme sans véritable raison, du gore pour du gore car le lecteur – du moins certains lecteurs – aime ça. Ici je n'ai pas trouvé que l'autrice allait trop loin. Oui certains éléments sont écoeurants… Sauf que cette dureté est au service du thème abordé ici : la pédocriminalité.
Les héros, Jeffrey, Sara et Lena, déjà présents dans le premier tome, restent complexes et n'ont rien de super-héros. Ils sont maladroits, abîmés, parfois injustes. Et face aux horreurs qu'ils vont découvrir, ils ne réagissent pas comme des archétypes, ils réagissent comme des êtres humains. Ce sont ces nuances, cette psychologie, que j'ai adoré dans
Au Fil du Rasoir – bon le titre est pas terrible je trouve -. Bien qu'il s'agisse d'un thriller, ce roman n'a pourtant pas grand-chose d'haletant avec une narration plutôt calme. Ce n'est pas un page turner, pas dans le sens qu'on l'imagine habituellement et c'est normal puisque le récit ne repose pas sur le suspens mais sur la complexité psychologique des personnages, qu'ils fassent parti des criminels, des enquêteurs ou des victimes.
Bref rien de lisse ici, et même Sara, la plus facile à aimer dans Mort Aveugle, se révèle parfois antipathique, du moins lorsque ces propres failles la pousse à l'aveuglement. Sincèrement, j'ai hâte de découvrir la suite.
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