La voix cachée est un petit livre traitant de la différence et de l'attitude souvent mal appropriée des personnes qui y sont confrontées.
L'histoire de Shahaab y est contée de façon très simple et pudique face à la maltraitance et au désamour dont les conséquences peuvent être désastreuses.
En effet, ce petit garçon, à l'âge de quatre ans, ne parle pas, mais contrairement à ce que tout le monde pense, il a toutes ses facultés et même une sensibilité accrue qui va lui faire vivre un enfer.
Au départ, s'il estimait que parler n'était pas une obligation, et qu'il conservait malgré tout une joie de vivre à toute épreuve, il va déchanter à mesure que sa conscience va se développer et se servir de ce silence comme forteresse face aux méchanceté gratuites des autres enfants et au désamour de sa propre famille , le père le traitant comme un débile ( et ne se gênant pas pour le dire tout haut) puis la mère dont l'amour s'étiole lorsqu'elle finit par se ranger aux avis erronés des uns et des autres.
Une seule personne a suffisamment d'intelligence et d'empathie pour détecter chez ce petit bonhomme autre chose que de la débilité, mais plutôt une vraie souffrance dans laquelle il se mure.
Si la façon d'aborder le sujet est très pudique, il n'en reste pas moins que la maltraitance psychologique y est fort bien décrit, l'auteure étant elle-même psychologue de formation.
Et derrière cette histoire familiale, elle pose également la question de la place de la femme dans la société iranienne, le poids de la religion et la difficulté à concilier vie moderne et culture ancestrale.
Ce n'est pas un coup de coeur, car j'aurais aimé une écriture plus mature et « rentre-dedans » mais c'est à lire-pourquoi pas- pour qui s'intéresse à l'enfance, la résilience, et/ou d'autres cultures .