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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Emportée par la puissance du désir
Dans un premier roman incandescent Marion Roucheux confronte une femme qui, au sortir d'une dépression, va être prise dans le tourbillon de la passion. Une expérience qui va remettre en cause une vie bien rangée jusque-là.

Lorsque s'ouvre ce roman d'une sensibilité rare, la narratrice est dans un centre de soins des Alpes où elle se laisse porter, «comme une enfant indolente, ne décidant de rien, à l'abri dans ce cocon de neige, la montagne pour seul horizon.» Si elle a choisi de se débarrasser de ses «vêtements trop encombrants de femme, d'épouse, de mère et de médecin (...) pour redevenir une plus petite version d'elle-même», c'est qu'à la suite d'une seconde grossesse, elle a été victime d'une profonde dépression, loin d'un simple baby-blues. «La machine s'est déréglée, la petite mécanique de mon quotidien a vacillé, sans douceur, une déflagration soudaine et le grand basculement» quand Antoine son mari la trouve le regard perdu, son enfant dans les bras sur le rebord la fenêtre, quatre étages au-dessus du vide.
Ouvrons ici une parenthèse pour dire que Marion Roucheux a créé Les louves, un ensemble de prestations pour accompagner la maternité et notamment des cercles de parole et d'écriture.
La cure va lui être bénéfique. Elle va lui permettre de se reconstruire tant physiquement que moralement. Elle va même jusqu'à rechausser des skis, ce qui ne lui était plus arrivé depuis l'enfance. Après une chute, elle va être secourue par un homme très prévenant. Plus qu'une rencontre, ce sera pour elle comme une déflagration. Dans ses bras, elle découvre qu'il existe d'autres possibles. «Un espace où je ne m'occuperais que de moi, où je n'aurais à prendre soin ni de ma famille ni de mes patients, où mon corps et ses impulsions régneraient en maîtres absolus.»
Alors, elle s'abandonne, se donne. Jouit. Elle se soumet à la puissance du désir et ne vit plus que pour et par cette envie jamais inassouvie. Quand elle rentre à Paris, elle a construit une double vie, noté un prénom factice sur son téléphone. Elle va chercher par tous les moyens à entretenir son histoire. Un mot de son amant, un souvenir pour accompagner la masturbation. Une heure dégagée dans son agenda puis un jour durant lequel elle ne sortira pas de leur chambre d'hôtel.
«Mon secret souterrain grandit, creuse ses galeries, fragilise ma carcasse, dévore tout et m'éloigne jour après jour de qui je suis, de celle que j'étais, il fait de moi une autre, tout a changé et je suis la seule à le savoir.»
Avec une économie de mots, Marion Roucheux dit alors la difficulté de mener de front cette double vie, l'impossibilité de faire durer la passion dans le temps, quand les contingences du quotidien rattrapent la belle aventure. Quand la peur commence à gagner du terrain, quand on va jusqu'à se méfier de son ombre. Quand le coup de foudre vire au coup de folie. Restent ces moments forts, cette approche que l'on dira durassienne de l'amant.


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Le diagnostic est tombé, impitoyable: “dépression post-partum sévère”, suivi de dix jours d'hospitalisation loin de ses deux enfants et de son mari. Mais le mal est profond et la détresse réelle alors, pour tenter de refaire surface, la narratrice part pour quelques temps en maison de repos au coeur de la montagne. Alors que la monotonie s'est installée, lui permettant de retrouver des repères rassurants, une rencontre va venir tout chambouler, permettant à la jeune femme de renaître à elle-même et lui offrant, peut-être, une porte de sortie, loin de ces rôles de mère et d'épouse devenus oppressants.

Comme d'autres visiblement, j'ai été happée par l'intensité de ce court roman. Lu d'une traite, un soir de forte chaleur, cette voix de femme, qui tente de se libérer du joug dans lequel elle s'est enfermée et cela sans se soucier du qu'en dira-t-on, a su me toucher plus que je n'oserais l'admettre…

A travers l'histoire de cette héroïne victime d'une grave fêlure et qui perd pied, on sent la nécessité absolue de se raccrocher à cette rencontre salvatrice. L'Homme, au contraire du mari, n'est jamais nommé. Toujours désigné par une majuscule et à la troisième personne, tel un dieu, il est celui qui redonne la foi en la vie, le plaisir de rêver et de se projeter à un moment où tout semble mort et la volonté détruite.

Marion Roucheux nous offre un texte extrêmement sensuel, qui décrit avec une justesse rare la souveraineté du désir féminin, la passion brute, mais aussi l'obsession amoureuse et la puissance du fantasme et de l'imagination dans la construction de l'amour. Ici, il est question de lâcher prise, de passion dévorante et qui consume tout sur son passage: les corps, la raison et le désir lui-même. Une passion qui avoisine la folie et révèle la nécessité, parfois, de se perdre pour mieux se retrouver.

Un texte puissant et audacieux, qui parle sans langue de bois de la maternité et de son aspect le moins reluisant puisque pas toujours épanouissante chez certaines femmes… Mais c'est surtout une magnifique ode à la femme et au désir féminin libéré et assumé!
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Ma première mission, en écrivant cet avis, est d'éviter les phrases toutes faites, passe-partout, parce qu'un roman vaut toujours mieux que des formules toutes faites. Nous suivons le parcours d'une femme, tout le récit est fait de son point de vue, à travers ses souvenirs, à travers ce qu'elle vit, ce qu'elle souhaite, ce qu'elle espère. Ce qui m'a frappé en premier, c'est l'absence de prénoms. Seul son mari, Antoine, est prénommé dans ce récit, tous les autres personnages sont définis par les liens qui l'unissent à elle ou par leur profession, leur "raison sociale" (je pense à ses patients, notamment).
Et c'est ce qui m'a frappé, dans ce roman qui parle d'un sujet dont on commence seulement à parler : la dépression post-partum. Elle s'est remise de la naissance de son premier enfant, même si, dans ses souvenirs, le lecteur se rend compte que s'occuper de son premier enfant n'a pas été facile, que son mari ne m'a pas semblé à son écoute à l'époque, et qu'elle était affreusement seule. Elle parle de sa mère, de ses soeurs aînées, où sont-elles ? Pourquoi le personnage principal est-elle si seule face à la maternité ? C'est Antoine qui se rend compte qu'elle ne va vraiment plus bien du tout alors que leur fils a six mois. Heureusement, ou malheureusement, ils sont aisés, et la jeune femme peut aller en maison de repos, à la montagne, elle peut y faire du ski sans que cela pose de problèmes pécuniers - ni sans que personne ne s'inquiète qu'il puisse lui arriver quelque chose. Certes, elle a un traitement, certes, elle voit un médecin, quotidiennement, mais je trouve qu'elle reste souvent seule, livrée à elle-même, comme si on lui offrait une thérapie convenue, toute en main, comme si chaque dépression n'était pas unique. Oui, Antoine, son mari, est aux petits soins à son retour, mais il ne voit pas, il ne comprend pas, alors que la narratrice va comprendre peu à peu pourquoi elle va si mal.
Il lui faudra pour cela une rencontre - avec un homme. Un homme qui ne sait rien d'elle, qui ne sait rien de sa vie et qui va voir avant tout son corps - parce que nous sommes des corps, non des entités spirituelles. La narratrice a un corps qu'elle se réapproprie, un corps qui a porté deux enfants, un ventre qui n'est plus celui qu'elle avait avant - et elle le dit. Et on ne parle pas assez des bouleversements que la maternité entraine, et certains de ne surtout pas vouloir que l'on en parle.
J'ai lu ce roman quasiment d'une traite, parce que le rythme est prenant, l'on lit au rythme auquel l'héroïne se réapproprie son corps puis sa vie. le langage est précis, cru dans les scènes intimes - parce que nommer est important : mettre un voile pudique sur certaines choses, c'est aussi cacher ces fameuses certaines choses.
Les chairs impatientes est un roman qui peut bousculer le lecteur - et n'est-ce pas aussi ce que l'on demande à un roman ?
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Suite à la naissance de son deuxième enfant, la narratrice va souffrir une sévère dépression. La décision est alors prise, elle tentera de s'en remettre dans un centre spécialisé. Là-bas, la jeune femme va faire la rencontre d'un homme qui va à nouveau éveiller la femme en elle.

Si j'ai su apprécier ce roman, il n'en reste pas moins que j'ai été déroutée à plusieurs reprises, notamment de par une écriture qui m'a parfois perdue et à laquelle j'ai eu parfois quelques difficultés à accrocher.

Mais avant de parler de la forme, je préfère vous parler du fond, et là, c'est pour ma part un roman intéressant, qui explore le désir féminin de manière directe et sans fioriture. J'ai rarement croisé cela dans mes lectures.

La narratrice va expérimenter une évolution, et ne plus se cantonner à son simple rôle d'épouse ou de maman, mais davantage à celui de femme. J'ai été touchée par les épreuves passées par la protagoniste suite à la naissance de son deuxième enfant.

L'auteure nous raconte le parcours de cette jeune femme qui s'éveille de nouveau à un désir impatient. Sans aucun détour, et avec un langage direct et qui peut parfois paraître cru, la narratrice nous fait part de ses ressentis.

La plume de l'auteure m'a souvent déroutée, et c'est pour ma part mon seul petit bémol. J'ai trouvé les phrases souvent très longues, avec trop de digressions dans le texte et parfois quelques redites. J'ai eu du mal à m'immerger pleinement dans ce court récit, perdant parfois le fil.

Un roman qui explore le désir féminin sans détour et avec beaucoup de sincérité. Malgré une plume à laquelle je n'ai pas toujours accroché, cela n'en reste pas moins une bonne lecture que je conseille pour cette thématique.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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A travers la vie d'une jeune mère qui fait une dépression à la naissance de son deuxième enfant, Marion Roucheux explore les nombreuses interrogations que se pose une femme sur sa place dans la famille et plus généralement, dans la société.
Après la maternité, le regard sur le corps de la femme est bouleversé et le chemin n'est pas simple vers la reconstruction d'une image de soi épanouissante.
Et c'est le désir sexuel qui va réconcilier cette mère avec elle-même, lui redonner l'envie d'être belle et lui apporter une nouvelle confiance en elle.
Un roman très charnel qui explore toutes les facettes du désir avec beaucoup de sensibilité et nous interpelle sur le parcours complexe d'une mère qui aspire à rester femme avant tout.
La fin est assez déroutante et peut-être pas si positive qu'elle en a l'air mais il est sûr qu'après s'être sentie sombrer, cette femme retrouve l'équilibre qu'elle avait perdu.
L'écriture de Marion Roucheux est extrêmement sensuelle et le désir comme le mal-être sont palpables à chaque page. Une lecture très particulière qui ne peut laisser indifférent et un questionnement essentiel sur l'image que les femmes ont d'elles-mêmes.
Quand les mots touchent directement les sens, l'expérience littéraire est tout à fait captivante et certainement constructive.
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Une femme est hospitalisée suite à un « post partum sévère » après son second accouchement. Elle part en cure de repos dans un établissement de soin niché dans la montagne et y rencontre un homme qui va lui redonner désir et plaisir, et dont la relation se poursuivra à son retour en ville, monopolisant toute son attention autour de cette envie de lui.
Peu de romans ont comme celui-ci raconté dans le même souffle la douleur de la maternité et la passion au féminin, et ce court roman, dont le style et la narration évoquent la fulgurance et la brûlure, est une véritable pépite.
Merci à l'amie qui me l'a conseillé.
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J'ai choisi de découvrir ce roman intriguée par les nombreuses critiques commençant par « une amie me l'a prêté » comme si choisir ce livre était honteux.
Non, ce livre n'est pas honteux. Il parle du désir charnel et du plaisir féminin à travers l'émancipation d'une femme qui, après une dépression post partum, se rattache à la vie par les sens.
Le roman est bien écrit. Certes le sexe est très présent et bien plus explicite que dans 50 nuances de Grey mais la psychologie a sa part belle. Il est aussi question de dépression, de maternité et de la place de femme et de mère au sein du foyer. Cette lecture ne peut pas laisser indifférent et je vous encourage à le lire.
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C'est un roman qui explore de nombreux thèmes liés à la condition féminine, tels que la dépression, le désir, la liberté, la sexualité, la passion, l'amour, la famille, la maternité et le couple.

Dès les premières pages, l'auteure nous séduit avec sa prose à la fois poétique et crue, nous plongeant dans le tumulte de la vie.

Lou, le personnage principal, est une jeune femme en quête de bonheur et de sa véritable voie, luttant contre la dépression post-partum et recherchant ardemment la liberté et l'épanouissement personnel.
À travers son parcours, elle expérimente les hauts et les bas de l'amour, de la passion et de la vie en couple.

Marion Roucheux traite ces sujets délicats avec une sensibilité remarquable, remettant en question les normes sociales qui entravent le désir féminin.

Dans cet ouvrage, le désir devient une force libératrice et puissante, incitant Lou à vivre sa vie sans se préoccuper du regard des autres.
Mais ce sera un grand combat à mener pour y parvenir.

L'histoire de Lou est à la fois émouvante et captivante, nous permettant de ressentir les nuances complexes qui la traversent, entre le désir de briser les chaînes qui l'entravent et la crainte de tout perdre.

L'autrice aborde l'intimité des femmes sans aucune réserve ni préjugé, et c'est précisément ce qui m'a profondément séduit dans cette histoire.

Il me semble que de nombreuses femmes pourront se reconnaître en partie dans cette fiction, y trouvant des éléments qui résonnent avec leurs propres expériences.

Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Peut-être est-ce parce que je sais désormais ce que le mot Amour signifie réellement que ce livre est un coup de coeur ?

On suit cette femme qui n'est plus que l'ombre d'elle-même et qui se retrouve en maison de repos pour une dépression post partum. Lors d'une promenade à ski, elle va rencontrer par un homme… cet homme va faire basculer sa vie.

La puissance du désir. La jouissance des corps. La passion.
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