AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Theodore Solotaroff (Autre)Georges Magnane (Autre)
EAN : 9782070376070
120 pages
Gallimard (14/11/1984)
3.54/5   155 notes
Résumé :
Ce roman est un apologue de l'aliénation. Un professeur de littérature comparée, spécialiste de Gogol et de Kafka, s'est métamorphosé en une sorte de " glande mammaire " comme on en voit parfois en rêve ou sur les peintures de Dali. De cette situation, Philip Roth tire des effets du plus haut comique et de la plus franche obscénité. Mais au-delà du scandale, de tous les rapprochements kafkaïens, le lecteur découvre à travers cette allégorie surréalisante un déchiran... >Voir plus
Que lire après Le SeinVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
3,54

sur 155 notes
5
2 avis
4
6 avis
3
3 avis
2
3 avis
1
2 avis
Le sein est un petit roman de Philip Roth qui m'était inconnu jusqu'à présent. le titre est assez équivoque, comme l'image en première couverture. Pourtant, je ne m'attendais pas à une approche kafkaïenne. A l'instar de la métamorphose du célèbre auteur tchèque, un homme se transforme... non pas en insecte mais en une partie de l'anatomie féminine, le sein !
La description de son état était est très détaillée au début est très étonnante (un sein qui parle !) et les interactions avec son entourage est assez... comique (?). David Kepesh se pose des questions sur son identité, la réalité de ce fait, ce qu'il se passe autour de lui... il a l'impression de perdre la tête. L'aspect sexuel est aussi bien présent car comme il est désormais un membre sensible de l'anatomie féminine, il devient lui-même, très sensible aux effleurements et autres câlins des personnes de sexe féminin...
Un livre très curieux mais qui fait réfléchir sur son identité !
J'ai encore Portnoy et son complese sur mes étagères, à lire prochainement.
Commenter  J’apprécie          420
Le professeur de littérature comparée David Kepesh s'est étrangement et brutalement métamorphosé en une énorme glande mammaire !
Nul ne sait comment cet événement pour le moins insolite a bien pu se produire, mais le fait est là...David est un sein !
Aveugle, sans membre, il arrive toutefois à communiquer du bout de son téton....
Malgré la situation, aussi dramatique que grotesque, David Kepesh, à l'instar d'un héros kafkaïen, tente désespérément de conserver son identité.

Ce court récit surréaliste alternant entre farce et tragédie, dévoile, sous le comique de situation, l'angoisse de la question d'identité.
Philip Roth, au style plus débridé et scabreux que jamais, nous montre toute l'ampleur du drame d'un homme réduit à l'état de sein et qui passe par toutes les étapes successives de la révolte, de l'illusion et de la résignation pour conserver sa propre part d'identité.
La préface de Théodore Solotaroff apporte un éclairage très intéressant à cet apologue complètement déjanté que l'on lit entre rire et apitoiement pour ce pauvre Kepesh.
Savoureux...
Commenter  J’apprécie          351
Est il sein d'esprit ? Englouti par le désir ? Métamorphose ou malédiction ? Sexualité et création sont intimement lié, à la vie comme à la mort, du premier jour jusqu'à la nuit, à en devenir fou. Psychanalyse au hamac..., le sein emblème nourricier, matriciel, fontaine souterraine. Ce qui le nourrit le dévore, mais que recèle donc ce sein ?
« Alors j'ai fait le saut.Au de-là de la sublimation, j'ai fait que le mot est devenu chair.J'ai été plus kafkaïen que Kafka.Il ne pouvait qu'imaginer un homme transformé en cancrelat.Alors que moi, regardez ce que j'ai fait » !
Enseveli dans le sein de sa création, Philip Roth nous offre le livre de sa dévoration.
Un totem et des tabous revisités par un grand maître de la littérature américaine.

Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          230
Défi solidaire 2024

"Quelle est la catastrophe qui n'a pas son côté humoristique ?" La catastrophe en question, c'est un homme, David Kepesh (dont la suite des aventures est narrée dans un cycle) professeur de littérature à l'université, qui se transforme inopinément en sein. Au secours, un sein qui parle ! à l'hôpital, il traverse plusieurs phases, dont une où il est persuadé d'être "simplement" fou. C'est donc l'histoire d'un sein qui parle (c'est aussi le narrateur) et qui est certain d'être fou, et le docteur cherche à le convaincre qu'il est sain d'esprit : on apprécie l'ironie.

Cet étrange oeuvre évoque bien sûr la Métamorphose de Kafka (où le héros Gregor, qui n'est pas le narrateur, se transforme en insecte : je l'ai lu à quinze ans). Cela dit, sa clef littéraire est dévoilée plus tard à la toute fin, un poème de Maria Rilke, que je ne connais que de nom, et encore c'est parce qu'une bibliothèque parisienne le porte . Cette farce tragique est elle, comme elle serait chez Buzzati dont je lis le K pour le défi solidaire, une exercice/jeu littéraire ? Ce n'est pas vraiment mon impression. le roman sortant de l'ordinaire, il m'est difficile de l'évaluer, même si j'en reconnais l'aspect comique et obscène (mentionnés sur le quatrième de couverture). L'écriture de Roth est en effet pleine d'humour et j'ai pris plaisir à la lire.

Il est question d'un sein masculin et plein de libido et de désir. Etrangement, je pense qu'on en "apprend" davantage sur la psyché masculine que féminine (à supposer qu'il y ait deux psychés distinctes : je pense que non, mais c'est un autre débat). Et puisqu'on parle de rôles de genre : certains passages m'ont paru un peu sexistes, notamment lorsqu'il est question de l'infirmière, "vieille" (cinquante-six ans), et "grosse". Certes, l'oeuvre date de 1972.

La fin du livre est belle le rebondissement est que le narrateur s'adresse en fait à un auditoire dans le cadre d'une conférence : cet élément de contexte arrive d'un coup et l'effet de surprise est bien là, pour moi en tout cas . le livre a vocation à être bref, et il l'est. le monologue, sans me bouleverser, m'a bien plu; modulo le passage sexiste. A vrai dire, j'avais commencé "j'ai épousé un communiste", du même auteur et avais abandonné très vite, et j'ai rencontré cette fine tranche de livre en bibli, inopinément, nez à nez.

Je conclurais par le début du livre : un incipit très bien trouvé, qui à partir d'une magnifique rose, d'une rose horrible et d'une rose ordinaire, fait comprendre que tout peut être extraordinaire, mais que tout de même il y a des choses plus extraordinaires que d'autres. Oui oui, monsieur le sein qui parle.
Commenter  J’apprécie          70
Parfois quand un écrivain est mort, des fouineurs, des ayant-droit, des éditeurs, des chercheurs d'or découvrent un nouveau texte, inédit. Et boum merveille des merveilles, on l'édite à grands coups de publicité.
Mais bien souvent, le texte qui n'est pas apparu en son temps l'était pour de fort bonnes raisons : il est mauvais ! L'auteur n'en était pas content et ne voulait pas le mettre en avant. Il est donc bien souvent irrespectueux de le faire en son absence.
Mais mais mais me direz-vous, ce Sein a été publié du vivant de son auteur, et certains l'ont même encensé.
Oui, c'est vrai. Mais pour moi cet heureusement court roman aurait mérité de rester perdu dans un tiroir, et je ne vois pas en quoi Philip Roth peut s'enorgueillir de ce texte.

Autre possible : ce texte aurait aussi sans doute mieux passé pour moi avec le procédé du livre trouvé dans un autre livre majeur. Une grande parenthèse ou digression que j'aurais alors pu trouver fortiche. Mais ce n'est pas le cas.

Bref, vite lu et vite oublié. Roth a fait beaucoup mieux.
Commenter  J’apprécie          84

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La question, voyez-vous, n'est pas de faire ce qu'il est bien ou séant de faire ; je ne me soucie pas, je puis vous l'affirmer, de ce qu'il est convenable de faire quand on est un sein. Ce qui me tracasse, c'est plutôt ce que je dois faire pour continuer à être moi. Car si je ne suis plus moi, alors qui suis-je ? que suis-je ?
Commenter  J’apprécie          120
- Alors, j'ai fait le saut. J'ai fait que le mot est devenu chair. Ne comprenez-vous pas ? J'ai été plus kafkaïen que Kafka.
Klinger se mit à rire, comme si je n'avais eu d'autre intention que d'être amusant.
"Après tout, repris-je, qui est le plus grand artiste, celui qui imagine la prodigieuse métamorphose, ou celui qui se transforme prodigieusement lui-même ? Pourquoi David Kepesh ? Pourquoi entre tous les hommes, est-ce moi qui ait été doté d'un tel pouvoir ? C'est tout simple : pourquoi Kafka ? pourquoi Gogol ? pourquoi Swift ? Pourquoi qui que ce soit ? Le grand art est une chose qui arrive aux gens, comme le reste... Et ce qui m'est arrivé est ma grande oeuvre d'art !"...
Commenter  J’apprécie          41
Cela commença étrangement. Mais aurait-il pu en être autrement, de quelque manière que cela eût commencé ? On a pu dire, bien sûr, que tout sous le soleil commence « étrangement » et finit « étrangement », et que tout "est" « étrange » : une rose parfaite est « étrange », une rose imparfaite ne l’est pas moins, et la rose qui a une beauté ordinaire de rose et pousse dans le jardin de votre voisin l’est aussi. Je n’ignore pas que, dans une certaine perspective, tout apparaît terrifiant et mystérieux. Placez-vous au point de vue de l’éternité ; tenez compte, si vous en êtes capable, de l’oubli, et tout ce qui est devient prodigieux.

(p. 23)
Commenter  J’apprécie          40
Oh, comme je parle ! Comme je peine pour damer le pion à ma folie ! Si seulement je pouvais retrouver le souvenir de mes gencives affamées rivées au robinet d’amour, le souvenir de mon nez d’affamé enfoui dans le globe nourricier. Oh ! si ma mère était vivante, si elle pouvait me dire !…
"Oui ? Vous dire quoi ?" demande le docteur Klinger.
Je gémis : "Oh comment le savoir ? Mais par où commencer ailleurs que par là ? (…) Plonger dans les profondeurs marines où j’ai commencé — découvrir ce secret dans le limon ! Mais au moment où j’émerge à la surface, il ne me reste même pas un peu de sable sous les ongles. Je n’ai rien pu saisir."

(p. 98-99)
Commenter  J’apprécie          30
Est-ce la littérature qui m'a < fait > cela ?
< Comment serait-ce possible ? demande le docteur Klinger. Non les hormones sont les hormones, et l'art est l'art. Votre mal ne vient pas d'une overdose de grands imaginatifs.
- C'est ce que je me demande, dis-je. Il se pourrait très bien que ma voie soit d'être un Kafka, un Gogol, un Swift. Eux, ont pu se représenter l'incroyable. Ils avaient le langage pour l'exprimer et ce don implacable de créer des fictions. Moi, je n'ai ni l'un ni l'autre, je n'ai rien - des aspirations littéraires et c'est tout. J'aimais l'outrance en littérature, j’idolâtrais ceux qui l'exprimais par l'écriture, j'étais pratiquement fasciné par son imagerie et son pouvoir de suggestion.
- Et après ? Le monde est plein de gens qui aiment l'art...alors ?
_ Alors, j'ai fait le saut. J'ai fait que le mot est devenu chair. J'ai été plus Kafkaïen qu Kafka. >
Klinger se mit à rire, comme si je n'avais eu d'autre intention que d'être amusant.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Philip Roth (54) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philip Roth
Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donne rendez-vous chaque dimanche à 13h30 pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • le Géant empêtré de Anne de Tinguy aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/le-geant-empetre.html • le Grand Théâtre du pouvoir de Catherine Nay aux éditions Bouquins https://www.lagriffenoire.com/le-grand-theatre-du-pouvoir.-quarante-ans-de-vie-politique.html • Histoire intime de la V République: La belle époque (2) de Franz-Olivier Giesbert aux éditions Gallimard https://www.lagriffenoire.com/histoire-intime-de-la-v-republique-vol02-la-belle-epoque.html • Une route de Richard Paul Evans et Pierre Simon aux éditions Actes Sud https://www.lagriffenoire.com/une-route.html • Super hôte de Kate Russo et Severine Weiss aux éditions J'ai Lu https://www.lagriffenoire.com/super-hote-1.html • La Malédiction de la Madone de Philippe Vilain aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/la-malediction-de-la-madone.html • DOG de Clémentine Dabadie aux éditions Gallimard https://www.lagriffenoire.com/dog.html • La Splendeur et l'Infamie de Erik Larson et Hubert Tézenas aux éditions Livredepoche https://www.lagriffenoire.com/la-splendeur-et-l-infamie-1.html • Churchill de Andrew Roberts et Antoine Capet aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/churchill.html • Pamela de Stéphanie des Horts aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/pamela.html • À ma table créole: Recettes iconiques des îles de Suzy Palatin aux éditions Hachette Pratique https://www.lagriffenoire.com/a-ma-table-creole-recettes-iconiques-des-iles.html • Hitler et Churchill de Andrew Roberts et Antoine Capet aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/hitler-et-churchill-secrets-de-meneurs-d-hommes.html • La Dame du Ritz de Melanie Benjamin aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/la-dame-du-ritz-2.html • Les Sorcières: L'encyclopédie du merveilleux de Cécile Roumiguière et Benjamin Lacombe aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/les-sorcieres-l-encyclopedie-du-merveilleux.html • Les Fées: L'encyclopédie du merveilleux de Sébastien Perez et Bluebirdy aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/les-fees-l-encyclopedie-du-merveilleux.html •
+ Lire la suite
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (368) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1828 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..