Pauline était exaspérée par les sermons de sa mère. Elle avait l'impression d'être une marchandise qu'on allait céder au plus offrant. Mais elle était trop timide, trop bien élevée pour riposter. (P. 188)
C'était son monde à présent, ces plaines rocheuses et arides, sans limites et à perte de vue; ce territoire sec qu'elle avait appris à aimer, se délectant d'air pur, de cette odeur de neige et de sable qu'elle ne sentait qu'ici. (P.136)
Pauline avait conscience qu’elle n’était qu’un être ordinaire aspirée dans l’orbite d’une actrice qui, elle, n’avait rien d’ordinaire, mais elle faisait le lit de cette actrice chaque jour, elle rangeait ses vêtements, ses escarpins, elle touchait les objets du quotidien que Marilyn Monroe effleurait, elle aussi – son peigne, sa brosse à dents, son flacon de Chanel n°5, ses boucles d’oreilles, ses piluliers -, car être femme de chambre, c’était précisément cela : faire intrusion sans le vouloir dans l’intimité d’autrui, voir le contenu des corbeilles à papier, remarquer les titres des libres, lire les premières phrases des cartes, lettres et petits mots qui trainent.
Chère Pauline,
Le temps est venu pour vous de déployer vos ailes.
J'espère que ceci vous aidera à le faire.
Affectueusement,
Marilyn
être femme de chambre, c'était précisément cela : faire intrusion sans le vouloir dans l'intimité d'autrui, voir le contenu des corbeilles à papier, remarquer les titres des livres, lire les premières phrases des cartes, , lettres et petits mots qui traînent.
Comment expliquer à sa fille que le Mapes Hotel était le dernier lien qui l'attachait à Marilyn ?......
....Et maintenant, le théâtre de cette rencontre entre Marilyn et elle, le fier Mapes qui régnait sur le Reno de sa jeunesse, n'était plus qu'un tas de gravats
Non, Pauline. Je suis une actrice habituée à endosser des rôles. La personne extraordinaire, c’est vous. Sauf que vous ne le savez pas.
P200
c’était un miroir impitoyable qu’il lui tendait : le portrait d’une femme trop émotive, trop nerveuse, incapable de trouver un équilibre intérieur et à qui le bonheur échappait sans cesse.
P110
Son odieux mari puisait dans leur vie privée pour pondre ce satané scénario : elle y reconnaissait, mortifiée, ses propres phrases, ses fragilités les plus profondes, ses doutes dissimulés, et elle n’en pouvait plus. Il la pillait. Il pillait son être.
P108
Vous savez à quel point j'adore fouiller dans mes affaires, tomber sur des choses oubliées, feuiller les archives de ma mémoire.