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3,88

sur 345 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Depuis « Attention fragile », « Les encombrants », ou « La tête en friche », adaptée au cinéma par Jean Becker, on ne compte plus les critiques élogieuses qui fleurissent sur les sites littéraires autour des oeuvres de Marie-Sabine Roger.
Il est vrai que les livres de cette ancienne institutrice ont le pouvoir de nous mettre du baume au coeur, on en sort ragaillardi et le sourire aux lèvres, rassasié de bons sentiments, les sens assouvis d'humeur allègre, la poitrine gonflée d'optimisme comme si on avait pris une large bouffée d'air frais.
Le genre de lecture antimorosité, qui fait du bien comme un bon grog avalé par temps froid.
Ses histoires sont pourtant loin d'être douceâtres ou sirupeuses, les résumer exclusivement aux bons sentiments qu'ils inspirent serait incorrect.
Bien campées dans le réel, elles traitent des problèmes courants de notre société dont elles pointent les failles, les fractures et les maux. Histoires d'aujourd'hui, prenant pour cadre des environnements industriels, dans la proximité des grandes villes, dans des bleds perclus d'ennui où le plus souvent c'est le gris qui domine.

Les mots simples de Marie-Sabine Roger racontent la vie des plus modestes, des gagne-peu, des êtres en marge ; toute cette tranche de la population qui a de plus en plus de mal à joindre les deux bouts, à trouver un emploi stable, à croire encore en ses rêves quand l'horizon se borne à un poulailler industriel, un canal vaseux ou des pylônes sur une nationale.
Ouvriers, chômeurs, paumés, handicapés, tous ces gens ordinaires noyés dans la masse de la banalité, la romancière les met en scène avec la gouaille d'un parler populaire, avec la verve de la France d'en bas, avec une volubilité et un entrain qui sont un régal d'humour tendre, d'ironie fine et d'observation lucide et aiguisée.

Avec « Vivement l'avenir » l'auteur nous donne sa vision du nord de la France, lieu de déperdition, de grisaille et de pluie, ensemencé d'usines, de pavillons sans âme et de terrains-vagues.
Vision bien sombre au demeurant, mais l'auteur ne s'en laisse pas conter et, par cet art du portrait et des dialogues dont elle a le secret, transforme ces climats sombres en ambiances lumineuses, crée de la chaleur en milieu austère et génère de l'espoir là où bourdons et cafards se partageaient la place.

C'est ainsi qu'au fond de « ce trou du cul du monde avec vue sur la zone », l'on suit l'échappée belle d'une bande de trentenaires au grand coeur qui nous offrent, le temps d'une balade en side-car, une jolie définition des mots amitié et solidarité, entre Alex, la bourlingueuse androgyne ; Cédric, qui attend depuis 28 ans que la vie lui fasse un signe ; Olivier, « maître ès arts » de canettes de bière érigées en barrage ; sans oublier le couple de « bof » pur jus que représentent Marlène et Bertrand - sans qui « Vivement l'avenir » ne serait pas aussi loufoque - et l'inénarrable Roswell/Gérard, l'attardé mental qui va générer autour de lui un formidable élan de sympathie et de fraternité.

Marie-Sabine Roger aime ses personnages. Ils sont vrais, ils sont justes, ils sont authentiques, dans leurs qualités tout autant que dans leurs défauts, et c'est la grande force de ses romans. Cette tendresse qu'elle exprime pour eux, cette vie qui les anime comme s'ils sortaient tout droit de l'immeuble d'en face, nous les rend infiniment proches et criants de vérité, si bien que même les plus antipathiques finissent par nous devenir attachants.

On a tous connu une Marlène, plus bête que méchante, cachant sous le fard et les cheveux peroxydés une âme de midinette.
On a tous croisé un Roswell, un handicapé au « sourire de monstre » dont la bienveillance du regard illumine l'apparence de gnome et embellit du même coup une journée qui s'annonce morose.
On a tous rencontré des paumés à la dérive, trainant leur mal-être avec un brin d'indolence et beaucoup d'autodérision, en attendant que la vie démarre enfin.

L'écriture très actuelle et expressive de la romancière, sa plume argotique et populaire, donnent l'impression que ce qu'on lit se passe en bas de chez soi, nous faisant spectateurs de scènes pittoresques et témoins de réparties jubilatoires.
Tous ces petits ridicules que l'acuité de l'auteur souligne en piquants traits d'esprit, cette misère sociale qu'elle aborde sans apitoiement, c'est un peu de la vie de tous les jours, de celle que nous menons parfois en rechignant et qui, par la grâce d'un roman humain et drôle, nous devient soudain plus légère.
Et parce que la solidarité, l'amitié et l'amour peuvent changer la donne et apporter un peu de couleur dans un univers gris et uniforme; et parce que malgré tout l'espoir pointe au bout du chemin, alors on dit : oui…« Vivement l'avenir »…
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Après la lecture de nombreuses critiques positives, je me suis enfin décidée à sortir ce livre qui prenait la poussière en haut d'une bibliothèque.

Je dois dire qu'au début je n'ai pas été très emballée par cette énième histoire de cabossés de la vie, qui plus est s'expriment en " jeune argotique ". Mais bon, je me suis dit que si certains babeliotes dont je partage souvent les goûts avaient apprécié, il fallait persévérer.

Résultat : Marie-Sabine Roger réussit à parler de solidarité et d'amitié sans trop de bons sentiments. Avec humour et tendresse, et c'est déjà pas si mal, elle brosse un portrait plutôt réaliste d'une société de laissés pour compte, qui souvent font partis du paysage sans que l'on ne se souciât beaucoup d'eux.

Note : 3 ⭐️
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Vivement l'avenir ! ou comment l'espoir peut présenter tous les visages, même ceux d'un groupe de paumés désoeuvrés ou d'un sschhuper-attardé...

J'ai retrouvé les bons sentiments, la tendresse et l'optimisme de Bon rétablissement, et totalement adhéré au message de tolérance envers les handicapés mentaux et même envers les idiots qui ne pensent pas plus loin que leur nombril.

Et pourtant, cette histoire m'a un peu déçue : trop naïve, trop lisse, trop convenue, trop facile à deviner. Autrement dit trop de Bisounours (ou de motos, ça revient au même) et pas assez de vérité... Les seuls personnages auxquels j'ai vraiment pu croire et m'attacher (ou régulièrement m'agacer) sont Marlène et Bertrand, surtout dans leurs expressions impressionnantes et leurs souffrances parfois ridicules mais bien réelles.

Challenge Multi-Défis 6/52
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Un roman plein de tendresse, de justesse et d'humanité.
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Marie-Sabine Roger nous fait découvrir ses personnages page après page : Alex, trentenaire solitaire aux airs d'adolescente sans féminité loge, le temps de son CDD au poulailler, chez Marlène, qui vit dans la colère, et Bertrand, qui baisse la tête. Chez eux, elle découvre Bernard-Roswell, le frère très fortement handicapé de Bertrand. Cédric, presque trentenaire quitté par sa copine, végète avec son pote Olivier, gros homme qui boit des bières. Au fur et à mesure des rencontres et événements, les personnages se découvrent et la vie élargit son horizon. Une histoire de petites gens et de fraternité - "à plusieurs on va plus loin" - dont la structure (écriture "populaire" un peu uniforme, dénouement happy end en quelques pages) m'a un peu déçue : j'avais en tête le plaisir ressenti à lire Bon rétablissement ! et j'ai trouvé ce livre-ci moins original et pertinent.
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Marie Sabine Roger en scène trois paumés victimes du chômage et autres accidents de la vie. Ils vont croiser le chemin d'un jeune homme lourdement handicapé physique et mental, considéré par beaucoup comme un monstre.
Cette rencontre leur permettra de découvrir que l'espoir peut renaître lorsque l'on ne s'y attend pas

Une douce lecture que ce petit roman !

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l est des livres qui sont dans la veine de ceux d'Anne Gavalda, qui, sans être de grands livres, font du bien.
Cette auteure fait partie de ce courant-là.

Je n'avais pas trop aimé « la tête en friche » film tiré de son roman, mais j'imagine très bien maintenant le charme de son livre.
Elle sait donner vie à des personnes que nous côtoyons sans les voir parce qu'ils n'ont pas la rage de vivre chevillée au corps. Elle sait décrire les ambiances de cafés dans les villes de province, où les mauvaises blagues, si possible au détriment des gens plus faibles, font office d'esprit.

Vivement L'Avenir cerne la personnalité de jeunes trentenaires qui n'arrivent pas à se trouver des projets de vie. La rencontre avec un handicapé qui lui, veut vivre de toutes ses forces, donnera du sens à leurs trop vagues projets.

Le plaisir de lecture vient également du style de Marie-Sabine Roger, au plus près de la langue de tous les jours elle sait nous faire sourire et parfois trouver du charme à toutes ses expressions toutes faites. Les approximations de la langue de Marlène sentent le vécu.


Lien : http://luocine.over-blog.com/
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Vivement l'avenir est un roman polyphonique où alternent les voix d'une jeune trentenaire, Alex, et de Cédric, chômeur de vingt-huit ans vivant chez ses parents. Alex est locataire de Marlène et Bertrand. Lorsqu'elle ne travaille pas, la jeune femme s'occupe du frère handicapé de Bertrand, Gérard/Roswell. Tout ce petit monde évolue dans un "coin perdu", à proximité d'une volaillerie puante. Les uns rêvent de gagner plus d'argent pour voyager, d'autres de se trouver une passion. Pas mal de bière, de vin, mais de l'amitié aussi, pour voir la vie en rose, ou tout au moins pour oublier un peu qu'elle est grise...
De scénario classique (certaines ficelles évoquent Ensemble c'est tout, Happy Birthday Grand-Mère, La tête en friche), ce roman est très plaisant à lire, plein de jeux de mots et d'humour. Hélas, on n'évite pas certaines phrases toutes faites, certains poncifs, pas mal de clichés, et l'histoire reste gentillette et pleine de bons sentiments. Je trouve Marie-Sabine Roger plus créative et plus corrosive dans ses recueils de nouvelles, et c'est vraiment comme ça que je la préfère (cf. Il ne fait jamais noir en ville, et surtout Les encombrants).

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malgré un style un peu relâché, nous sommes dans la vraie vie de jeunes qui n'ont rien et désespèrent mais l'amitié va tout sauver ; un bon moment.
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Un peu mitigé sur ce livre.
Belle rencontre entre Alex, Gérard, Cédric et Olivier mais ce qui m'a gêné et celà vient de moi, de mon caractère, ce sont les mots ou phrases un peu cru, voir vulgaire par moment.
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